«Pourquoi avoir des appréhensions ? Je ne serai pas seul à Banjul !» Enfin, il y est ! Liassine Cadamuro-Bentaïba est depuis hier parmi les Verts. Il a effectué le déplacement vers Banjul pour le match de demain face à la Gambie. Il a donc vécu, hier, un moment particulier sur le plan sportif et, surtout, émotionnel puisqu'il lui tenait à cœur depuis quelques mois de défendre les couleurs de l'Algérie, le pays de sa mère. Boutenoun à son accueil à 08h10 C'est à 08h10 qu'il est arrivé à Paris, plus exactement à l'aéroport d'Orly. Il a trouvé à son accueil un membre du staff administratif, Nabil Boutenoun. Comme c'est de cet aéroport que la délégation algérienne allait embarquer pour Banjul et afin de lui éviter un aller-retour fastidieux vers Lisses, il a reçu pour instruction d'attendre sur place l'arrivée des Verts afin d'embarquer tous ensemble. Le souvenir de sa première interview au Buteur en mémoire C'est avec le sourire qu'il nous a salués. Pas ingrat pour un sou, il est pleinement reconnaissant du rôle joué par Le Buteur et El Heddaf dans sa révélation au public algérien et même au staff technique des Verts. D'ailleurs, pendant qu'il attendait ses nouveaux coéquipiers, il a discuté de choses et d'autres avec nous, se remémorant notamment la première interview accordée à notre envoyé spécial à San Sebastian l'été dernier. Il nous a même livré ses impressions sur le match de demain. En quelques minutes, il a mis sa tenue de parade Arrivé avec en tenue de ville, Liassine Cadamuro-Bentaïba s'est vu remettre, par Nabil Boutenoun, la tenue de parade que les joueurs devaient arborer au cours du voyage. Nous confiant ses bagages, il s'est éclipsé quelques minutes pour se changer, avant de revenir avec un survêtement blanc aux couleurs nationales. Il le portait avec une émotion visible sur son visage. En attendant d'enfiler le maillot des Verts, il a déjà revêtu le survêtement. Impatient de rencontrer ses coéquipiers, il regardait souvent sa montre L'attente de l'arrivée des Verts a duré deux heures. C'était peut-être trop pour un joueur qui piaffait d'impatience de rencontrer ses coéquipiers en sélection. D'ailleurs, passée une heure d'attente, il s'est mis à regarder souvent sa montre. Par ailleurs, il a croisé un ami commun à Ryad Boudebouz et lui, Mourad Ibri, venu spécialement pour le saluer. Des souvenirs de la période où Cadamuro-Bentaïba et Boudebouz étaient ensemble dans le centre de formation du FC Sochaux ont été évoqués. Boudebouz l'a reconnu en premier et lui a donné l'accolade Un peu après 10h30, la délégation des Verts est arrivée à l'aérogare d'Orly-Sud. Evidemment, le premier joueur à avoir reconnu le sociétaire de la Real Sociedad a été Boudebouz. Il s'est dirigé directement vers lui et lui a donné l'accolade. «Ça fait plaisir de te revoir !», lui a lancé Cadamuro-Bentaïba. Les deux joueurs ont fait un brin de causette ensemble, évoquant leur actualité respective. Ils donnaient l'air de deux gosses qui se retrouvaient après les vacances. Halilhodzic a fait les présentations L'ayant déjà rencontré par deux fois en Espagne, le sélectionneur Vahid Halilhodzic est venu lui aussi le saluer et lui souhaiter la bienvenue en sélection. Puis, il l'a présenté à tous les joueurs un par un. Ces derniers lui ont tous souhaité la bienvenue avec le sourire, cherchant tout de suite à le mettre à l'aise. Il a été présenté même aux membres des staffs technique, médical, administratif et sécuritaire. Mohamed Raouraoua lui a également souhaité la bienvenue et a eu une brève discussion avec lui. «Bonjour, Mehdi !» Plus même : Liassine Cadamuro-Bentaïba a donné la preuve qu'il a suivi la sélection nationale ces derniers mois et qu'il connaît même certains joueurs. Ainsi, lorsque Halilhodzic a demandé à Mehdi Mostefa :«Sais-tu qui c'est ?», ce dernier n'a pas su quoi répondre et s'est contenté de dire «Bonjour» à l'adresse de Cadamuro. Ce dernier, avec le sourire, lui a répondu : «Bonjour, Mehdi !». Mostefa semblait surpris que cet «inconnu» connaisse son prénom. Yahia lui a expliqué le fonctionnement en interne Avant d'accéder à la salle d'embarquement, et pendant que le staff administratif s'attelait à régler les formalités administratives d'enregistrement, Anthar Yahia, en sa qualité de capitaine d'équipe, a longuement discuté avec Cadamuro-Bentaïba en aparté. En plus de lui avoir souhaité la bienvenue, il l'a mis en confiance et lui a expliqué le fonctionnement en interne, tout en se mettant à sa disposition pour lui faciliter son intégration. La démarche a été fortement appréciée par le nouveau Vert qui, en l'espace de quelques minutes, a été adopté par ses nouveaux partenaires. ------------------------------------------ «Pourquoi avoir des appréhensions ? Je ne serai pas seul à Banjul !» Liassine Bentaïba-Cadamuro, que nous avons rencontré hier, quelques minutes seulement après son arrivée à l'aéroport d'Orly à Paris, était tout heureux et impatient de découvrir le groupe de l'EN. Le latéral droit de la Real Sociedad dégageait une sérénité qui en disait long sur sa grande détermination à la veille de cette empoignade importante qui attend les Verts à Banjul. Courtois et très disponible malgré la fatigue, il s'est livré en exclusivité au Buteur. Ce dimanche vous avez battu Majorque, (entretien réalisé hier), ça s'est passé comment ? Ça s'est très bien passé pour moi, j'ai joué l'intégralité de la rencontre. On a gagné un but à zéro. L'important pour notre équipe dans ce match était d'engranger les trois points, et c'est ce que nous avons pu assurer. C'est une victoire importante qui nous relancera dans la course pour une place européenne. Donc, tout se passe bien. C'est un succès qui vous permet d'aborder ce long voyage en Afrique noire avec un moral au beau fixe… Oui, c'est clair. Sur le plan mental, ce fut aussi une belle performance. Ça fait du bien d'arriver comme ça en sélection après un beau succès que celui que nous avons réalisé hier soir (dimanche). Et physiquement vous êtes comment ? Super bien, je suis souvent aligné avec mon club, seulement, aujourd'hui, je dois bien me reposer durant le vol, et bien récupérer de mon voyage là-bas à Banjul. C'est très important, surtout que j'arrive un peu fatigué après ce match joué. J'ai dû aussi me lever très tôt le matin pour prendre le vol sur Paris. Cette première avec l'équipe d'Algérie va certainement vous faire oublier votre fatigue… Ah oui, c'est sûr ! J'attendais ça avec impatience. J'ai hâte d'y être et je veux absolument honorer cette convocation. Ce privilège de défendre les couleurs du pays va me faire oublier toute fatigue. Votre ami Ryad Boudebouz arrivera dans quelques instants, l'avez-vous appelé au téléphone pour, peut-être, venir aux nouvelles sur ce déplacement ? Non pas encore, mais il va arriver on va bien discuter. Je suis aussi impatient de revoir mon ami Ryad (entretien réalisé quelques instants avant l'arrivée de la délégation algérienne à Orly). Que ressentez-vous maintenant que vous vous apprêtez à prendre le vol pour Banjul ? Un sentiment de fierté. Comme je l'ai dit, c'est un honneur pour moi et pour toute ma famille. J'espère qu'il va y avoir une victoire au bout. Tout comme Ryad et Feghouli, vous faites partie des joueurs qui vont découvrir l'Afrique noire, avez-vous appelé certains de vos amis en sélection pour vous renseigner un peu sur les conditions là-bas ? Bien sûr, je me suis renseigné un petit peu, on m'a dit que ça va être difficile par rapport au contexte du match et aux conditions dans lesquelles va se jouer cette rencontre. Une fois sur place, on sait ce qu'on doit faire pour revenir avec un bon résultat. Il y a eu une défection à droite de la défense, Meftah n'est pas concerné par ce duel, si le coach décide de vous lancer directement dans le bain, êtes-vous prêt à jouer à droite ? Dès lors que le coach vous fait appel, vous devez vous préparer dans votre tête pour jouer. Après, il y a un sélectionneur en place et c'est lui qui décide, mais s'il fera appel à moi, je répondrai présent. Maintenant, si un autre coéquipier jouera à ma place, je serai là pour encourager mes camarades comme il se doit. Franchement, une première sélection, comme ça direct en Afrique noire, vous n'avez pas des appréhensions ? Non pas du tout. Si je devais faire ce voyage tout seul, j'aurai eu des appréhensions mais là je serai avec mes camarades et on y va en équipe pour défendre un seul objectif, donc, tout va bien, il n'y a aucun problème. Le coach Vahid Halilhodzic a-t-il pris attache avec vous pour vous mettre un peu dans le match ? Non, je n'ai pas eu de contacts avec le coach. Mais plus le match approche, je pense souvent à mon premier en sélection. Par exemple la semaine dernière, j'étais vraiment dedans, je pensais trop à ce premier avec mes coéquipiers de la sélection et c'est avec un énorme plaisir que je vais les rencontrer lorsqu'ils arriveront tout à l'heure. Il n'y a pas que Ryad que vous connaissez, vous allez découvrir d'autres amis en sélection… Oui c'est vrai, en plus de Ryad, il y a les joueurs qui évoluent en Liga, comme Lacen, Sofiane Feghouli donc, je ne serai pas dépaysé avec mes amis en sélection. Avec qui vous parlez souvent des conditions de ce match qui vous attend en Gambie ? Feghouli, je n'ai pas trop eu l'occasion de parler avec lui, par contre avec Yebda on a beaucoup discuté. Il m'a souhaité la bienvenue en sélection et ça m'a fait chaud au cœur Justement, il ne sera finalement pas du voyage en raison de sa blessure, un commentaire ? Je suis vraiment désolé pour lui. Dès que j'ai appris la nouvelle, je lui ai envoyé un message pour lui afficher ma solidarité et mon soutien durant cette période difficile. Vous lui avez dit quoi ? Je lui ai dit que c'était vraiment un drame qu'il se blesse à ce moment de la saison et à quelques jours du match de la Gambie. Sa présence avec nous aurait été un renfort considérable. Mais bon, je lui souhaite un prompt rétablissement et un retour rapide Le coach a été clair, il veut une victoire en Gambie, vous êtes dans cette optique ? C'est clair, nous aussi on adhère à son objectif. On va aller tous dans ce sens et on veut revenir avec une victoire pour bien entamer le premier match des éliminatoires. Que représente pour vous la CAN 2013 et le Mondial 2014 ? C'est plus qu'un défi sportif, c'est un rêve. Le coach a rajeuni l'équipe, on attend beaucoup des joueurs comme Boudebouz, Feghouli et bien sûr vous-même pour reprendre le flambeau… Mon objectif est de m'inscrire dans la durée dans cette équipe nationale. Il est clair que pour atteindre nos objectifs, on doit donner tout ce qu'on a pour l'Algérie et honorer comme il se doit ce pays. Avez-vous une idée sur l'équipe gambienne ? Je me suis un peu renseigné bien sûr. Depuis que j'ai été retenu pour ce match, j'essaye un peu de tout savoir. Il faudra respecter cette équipe et la prendre au sérieux. C'est ce qu'on devrait faire d'ailleurs face à toutes les autres équipes africaines, parce que maintenant, il n'y a pas d'équipes petites ou grandes. Qu'appréhendez-vous le plus là-bas, la chaleur ou l'état du terrain ? Ça va être aussi les mêmes conditions pour eux, donc à partir de là, il va falloir être agressifs, ne pas se laisser impressionner et jouer normalement. Qu'est-ce que vous avez à dire au peuple algérien ? Qu'il continue à nous supporter et qu'on va tout faire pour revenir avec une belle victoire de la Gambie. Lorsque vous avez reçu votre convocation en sélection, à qui avez-vous pensé à ce moment et pour qui avez-vous avez une pensée particulière ? Ce match, je le prépare depuis longtemps dans ma tête. C'est vrai que là, au moment où je vous parle, c'est un sentiment différent, je vais prendre le vol avec mes camarades. Pour votre seconde question, j'ai une pensée pour toute ma famille qui est fière de moi.