«Je ne suis pas venu au MCO pour couper des têtes» Depuis son arrivée en Algérie en 1991, Mansour Hadj a marqué les esprits, avec son travail méthodique. Là où il est passé, il a laissé son empreinte que ce soit à l'ESS, à l'USC, à l'USMH ou au MCO, où il revient une deuxième fois. Le Palestino- Algérien parle dans cet entretien de tout ce qui touche son travail au Mouloudia d'Oran en mettant au clair certains points et revenant aussi sur sa carrière en Algérie en évoquant certains souvenirs. Suivons-le dans ce jeu de questions-réponses à qui il s'est plié aimablement. On va commencer par la fin et cette défaite à Batna face au Mouloudia local, quelles sont vos appréciations ? Sur le plan du jeu, je suis très satisfait, mais du point de vue résultat, je suis très déçu, car tout simplement on est revenus bredouilles, alors qu'on méritait largement mieux. Mes joueurs ont réalisé un très bon match où ils ont fourni beaucoup d'efforts, ils se sont créé à peu près dix occasions nettes de scorer, alors que notre adversaire ne s'est créé aucune franche occasion, même leur but marqué est venu sur une balle anodine dont le mauvais état de la pelouse a aidé. C'est toujours rageant de perdre de cette façon-là. Qu'est-ce qui vous manquait pour revenir avec un bon résultat de Batna ? Je crois que c'est tout simplement le manque de concentration des joueurs, surtout devant les bois adverses, qui nous a joué un très mauvais tour. Le fait d'avoir effectué le trajet par route n'a-t-il pas eu son impact ? C'est vrai, le voyage était éreintant jusqu'à Batna et, forcément, cela a eu son effet négatif. Si mes joueurs manquaient de concentration, c'est parce qu'ils étaient fatigués. Je profite de l'occasion pour les remercier de tous les efforts fournis malgré la fatigue. N'allez-vous pas demander à la direction d'effectuer les prochains déplacements par avion ? Tous les déplacements sont prévus par avion. Pour ce premier match, c'était un cas particulier et de force majeure, il y avait un petit empêchement, le match a été avancé donc, la direction a été prise de cours et n'a pas pu réunir 27 billets d'avion. Je pense que lors des prochains déplacements, ce problème ne se posera plus. On a parlé aussi du mauvais arbitrage ce jour-là… S'il vous plaît, pour l'arbitrage, posez la question à un spécialiste. Moi, je ne suis pas habilité et bien placé pour parler de l'arbitrage et je ne suis pas le genre de personne à critiquer les arbitres après les matches. Lors de ce match, l'équipe a mieux joué en deuxième mi-temps, pour certains c'est le fait d'avoir incorporé trois attaquants… Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, c'est moi qui applique la philosophie qui me sied le plus. Ne dit-on pas que la première mi-temps est pour les joueurs et la seconde pour les entraîneurs ? Cela est suffisant pour répondre à votre question. Certains vous reprochent vos stratégies défensives, que leur répondez-vous ? Je suis le seul maître à bord et c'est moi qui décide de la façon avec laquelle joue mon équipe et puis ces gens se trompent, je ne joue aucune stratégie défensive. D'ailleurs, l'objectif que je compte atteindre avec le MCO, c'est qu'elle pratique désormais le football moderne, c'est-à-dire tout le monde défend, tout le monde attaque. Qu'est-ce qui manque encore à votre équipe sur le plan technique ? Tout simplement, la cohésion qui tarde à venir entre les joueurs. Lorsqu'elle sera au point, on fera des merveilles. Quel est l'objectif qui vous a été assigné par la direction du club ? L'objectif dont m'a parlé la direction du club, c'est le maintien. Mais dans une discussion avec le président Elimam, il a évoqué les huit premières places… Je crois que nos deux visions ne sont pas loin l'une de l'autre, il n'y a pas de soucis de ce côté, il y a une entente parfaite entre nous deux. Sentez-vous que le groupe adhère à votre façon de voir les choses ? Bien sûr, je sens parfaitement que mes joueurs adhèrent à ma ligne de conduite. D'ailleurs, de ce côté, j'aimerais bien remercier les joueurs d'expérience, à l'image de Mezouar, Mezaïr, Ouasti et Kechamli, qui me facilitent la tâche envers leurs jeunes coéquipiers. Au MCO, on a toujours trouvé des difficultés à gérer les vestiaires, ne craignez-vous pas ce point-là ? Non, je ne pense pas avoir des difficultés dans ce sens, car je sens que le groupe est animé d'une bonne volonté et puis quoi qu'on veuille entreprendre dans la vie, si on veut le réussir, il faudrait qu'il y ait une discipline, sinon ça ne marchera jamais, et moi je suis le gars qui aime travailler dans la discipline et ne badine pas avec elle, tout le monde connaît mes principes. Après le départ de Belatoui, songez-vous à un adjoint ? Non, pour le moment, ce qui me préoccupe le plus, c'est d'engager un entraîneur des gardiens de but, après le départ de celui qui était en place pour je ne sais quelle raison. Donc, pour le moment, l'engagement d'un entraîneur des gardiens est plus que nécessaire. Revenons, si vous le voulez bien, au cas Sirat. Comment allez-vous faire maintenant ? Je crois qu'il ne faut pas dramatiser, ce n'est pas une affaire d'Etat, ce joueur s'est absenté à deux séances d'entraînement après notre retour du Maroc, je l'ai sanctionné et il m'a écrit un engagement pour qu'il ne remette plus ça, quelques jours après, il me refait cela de plus belle en venant en retard à la mise au vert d'une heure et demie de retard. Une chose que je ne pourrais jamais tolérer. L'objectif d'une sanction, comme je vous ai dit l'autre fois, c'est éducatif. Le joueur devrait passer en conseil de discipline, puis on verra ce qu'il y a lieu de faire. Je tiens sur ce point à signaler que je ne suis pas venu au MCO pour couper des têtes, au contraire j'ai de bons rapports avec tous les joueurs. Avez-vous réglé certains détails avec la direction concernant le logement et le véhicule de service ? El Hamdoulilah, de ce côté, je ne me plains pas, le logement, c'est bon je l'ai eu. D'ailleurs, je suis en famille ici à Oran, alors pour ce qui est de la voiture, c'est une affaire de temps, car elle est en réparation. Donc, vous allez passer le Ramadhan à Oran… Bien sûr, j'ai insisté sur le logement et le ralliement de ma femme et mes deux enfants dans le seul but de pouvoir passer le mois de carême ici à El Bahia, car ce mois-là il faut le passer avec son environnement proche. Si on revient un peu en arrière, comment êtes-vous revenu au MCO ? Comme tout le monde le sait, j'exerçais en Libye, lorsque le président Kacem Elimam, à qui je voue un grand respect, m'a contacté et demandé s'il y avait une possibilité pour que je revienne à nouveau au MCO et vu la réussite de ma première expérience et la relation humaine et fraternelle que j'ai avec le public de cette équipe et tous les Oranais, j'ai décidé de revenir. Je pense que je ne me suis pas trompé, car en voyant le match face au CRB, l'attitude des supporters envers leur équipe m'a fait vraiment plaisir, ils nous ont soutenus jusqu'à la dernière minute. Je tiens à dire que c'est grâce à eux qu'on est revenus dans le match, sans leur aide, on n'aurait jamais fait ce qu'on a réalisé ce jour-là. On revient au commencement. Pouvez-vous rappeler aux lecteurs comment vous êtes venu la première fois en Algérie ? Je pense que tout le monde connaît mon histoire. Je faisais des études en Allemagne, où il y avait aussi des stages de recyclage auxquels participaient beaucoup de nos compatriotes arabes. Je leur ai demandé s'il y avait une possibilité de travailler dans ces pays arabes, tout le monde me faisait des promesses, mais le seul qui ne m'a rien promis, c'est Abdelkrim Khalfa. C'est lui qui m'a appelé pour me demander de travailler avec lui en Algérie, plus précisément à Sétif. Je tiens à signaler au passage qu'il est l'un des meilleurs entraîneurs au niveau algérien. Par la suite vous êtes devenu moitié algérien, moitié palestinien… (Il sourit) c'est une question de mektoub. Le destin a voulu que je me marie avec une Algérienne, Sétifienne, elle est vétérinaire, avec qui j'ai deux enfants, Fawzi et Nabil. En Allemagne, j'étais aussi marié à une Allemande avec qui j'ai un enfant, Hanane, mais vu qu'elle n'a pas voulu quitter l'Allemagne, on s'est séparés. L'autre fois, vous n'avez pas apprécié qu'on compare votre façon de motiver les joueurs avec la branche armée des Kataeb El Kassam, pourquoi ? Pour la simple raison que si je suis ici, c'est pour appliquer mon métier d'entraîneur et puis je n'appartiens à aucun parti politique, mon seul parti, c'est Dieu et la patrie et le fait de ne pas être partisan d'un quelconque parti est déjà une appartenance politique. Moi, j'appartiens au peuple palestinien qui veut son indépendance, sa liberté, l'égalité entre l'homme et la femme et je suis pour la démocratie, dans sa véritable forme. N'avez-vous pas songé à entraîner la sélection palestinienne ? Ce serait quelque chose de formidable. Qui n'aimerez pas servir son pays ? Si l'occasion se présente, je serai partant. D'ailleurs, l'ancienne direction m'a contacté, mais par la suite on s'est perdus de vue, je sais que maintenant on n'a pas pu me toucher vu que je change à chaque fois d'endroit. Quel est votre meilleur souvenir ici en Algérie ? Sans évoquer de souvenir particulier, je crois que c'est l'amour que me voue le public algérien pour moi qui me fait le plus plaisir dans ce pays. Et quel est votre plus mauvais souvenir ? C'était lorsque l'un des journaux algériens a écrit que j'étais analphabète, cela m'a fait très mal. Un dernier mot… Je tiens à dire au public du MCO qu'il occupe une place de choix dans mon cœur, car c'est l'un des meilleurs publics que j'ai connu. Si ailleurs le public est le douzième homme, au MCO, c'est le premier joueur, car sans lui, l'équipe ne vaut rien. Entretien réalisé par L. Brahim Le match face au MCEE est programmé ce samedi à 17h Les supporters déçus Après l'annonce sur le site de la LNF que le match MCO-MCEE aura lieu samedi prochain en diurne a déçu tous les supporters du club, car ils voulaient que leurs favoris jouent en nocturne, surtout que ce match coïncidera avec le premier jour de Ramadhan. Tout le monde aurait aimé que la partie se joue dans une soirée ramadhanesque. Mais la Ligue nationale de football en a décidé autrement. A rappeler que le match était prévu vendredi, mais comme l'ASMO joue cette semaine à domicile, la LNF a retardé le match du MCO à samedi. Reste à savoir maintenant si la direction du club va demander le changement de l'heure, car le fait d'évoluer en plein mois de carême dans la journée et comme cerise sur le gâteau en pleine canicule, c'est quelque part inhumain et cela risque d'en pâtir sur le niveau de la rencontre et la production des joueurs et même sur leur santé. L'éclairage la raison de ce changement ËLe fait de faire jouer ce match en diurne a une seule raison, c'est l'éclairage qui était quelque peu défaillant lors du premier match face au CRB, surtout que l'entraîneur du CRB, Henkouche, en a rajouté en liant la défaite de son équipe au mauvais éclairage, ce qui est loin d'être le cas, car comme on s'amuse à dire dans le camp oranais on n'a pas joué avec des lunettes spéciales. Cette décision risque de gâcher le spectacle ce samedi au stade Habib- Bouakeul. Voilà pourquoi l'éclairage est défaillant Pour les gestionnaires du stade Habib-Bouakeul, l'éclairage est au point au stade Bouakeul, il n'y a aucune anomalie, le seul hic, c'est que dans la nuit, les riverains empruntent inégalement de l'électricité des poteaux qui longent le stade, ce qui démunie la capacité de l'éclairage. La question que tout le monde se pose : où sont les autorités de la ville pour régler ce problème ? C'est vraiment navrant qu'on ne puisse pas permettre à un club comme le MCO de jouer en nocturne pour le bien de tout le monde dans une ville qu'on ose appeler la seconde capitale du pays ! L. B.