«Meilleur buteur de la Coupe d'Afrique, c'est un rêve !» «Je reprendrai les entraînements ces jours-ci» Islam Slimani a bien accepté de nous accorder cette interview, hier, au téléphone, lorsque nous l'avons joint en milieu de journée. Le baroudeur et chouchou de l'EN nous parle de son retour, de ses objectifs, de la CAN-2013 et de son rêve d'être meilleur buteur du tournoi. Parler avec Islam Slimani, c'est parler du CRB. L'attaquant des Rouge et Blanc s'est aussi exprimé sur la crise que vit, en ce moment, le club de Laâqiba. Appréciez, alors ! Alors Islam, comment se déroule votre préparation spécifique, en solo ? Pour être honnête avec vous, ma préparation se déroule dans de très bonnes conditions. Je me prépare aux côtés du préparateur physique de l'EN au Centre technique national de Sidi-Moussa. Je me donne à fond aux entraînements pour être prêt le plus tôt possible. Justement, tout le monde s'interroge sur la date de votre retour aux entraînements avec le groupe du CRB... Sincèrement, je ne sais pas encore. Officiellement, aucune date n'a encore été fixée, mais ce sera pour bientôt. Ça pourrait être le 12 ou le 13 de ce mois ; peut-être, la semaine prochaine. Ça se décidera en fonction de quoi ? Il faut savoir que mon retour aux entraînements du CRB dépend de mon état. Là, je travaille dur aux entraînements pour être en forme. Je vais toucher le ballon dans quelques jours et voir ma réaction. Actuellement, je cours sans la moindre douleur et il ne reste qu'à vérifier avec le ballon. On sent que les terrains vous manquent... Ah, oui. Je peux vous dire qu'ils me manquent terriblement. J'ai envie de les retrouver le plus rapidement possible. Peut-être que vous ne le savez pas, mais c'est la première fois que je reste loin des terrains, pour une longue période, à cause de ma blessure. Je n'ai jamais vécu ça. Vahid Halilhodzic est en train de suivre votre situation très attentivement. Il compte beaucoup sur vous pour la CAN-2013. Est-ce que cela constituera une pression supplémentaire sur vous ou une marque de confiance ? Les deux. Mais, il faut savoir que le fait que le sélectionneur national me fasse confiance, cela me réjouit beaucoup. C'est un grand honneur pour moi et je tâcherai de ne pas le décevoir. Moi, je me suis toujours donné à fond et je me donnerai à fond lors des prochaines échéances. En quelque sorte, je pense qu'il s'agit d'une confiance pour moi pour travailler dur et progresser encore. Aujourd'hui, vous ne vous dîtes pas que le moment est venu pour partir en Europe pour progresser davantage ? Oui, je pense à ça. Vraiment, j'estime que le moment est propice pour moi de partir en Europe pour travailler et progresser, vu les moyens qu'il y a là-bas. Bref, cela passe évidemment par la Coupe d'Afrique des nations prévue en Afrique du Sud. Tout d'abord, il faudra réaliser une bonne CAN, et après, penser à endosser une carrière professionnelle en Europe. Ça demeure un objectif primordial pour moi. Pour cette CAN, beaucoup estiment que l'équipe algérienne est tombée dans un groupe difficile, surnommé le groupe de la mort. Etes-vous d'accord ? Que voulez-vous que je vous dise ? Je pense que ce groupe est composé de très bonnes équipes. Elles produisent toutes du beau jeu. Seulement, une fois sur le terrain, chacune défendra ses chances à fond. Les quatre équipes vont partir à chances égales. Vous faites partie de l'Equipe nationale depuis plus de six mois. Pensez-vous que vous avez les moyens d'aller loin durant ce tournoi ? Oui, je pense que ce groupe a les moyens d'aller le plus loin possible dans cette CAN. On a un très bon groupe, et il faut savoir aussi qu'il y a une ambiance extraordinaire entre nous les joueurs et l'encadrement. En sélection, on est comme une famille. Il y a aussi un bon état d'esprit. C'est cela qui me laisse optimiste pour réaliser une excellente CAN, en Afrique du Sud. En tant qu'avant-centre, vous allez avoir en face de vous des défenseurs très rusés et de haut niveau, mais surtout plus expérimentés, comme Kolo Touré de Manchester City ou les deux Tunisiens, Al Hichri et Aymen Abdennour,. C'est un bon apprentissage pour vous, n'est-ce pas ? Oui, je pense qu'il s'agit bien d'un très bon apprentissage pour moi. Déjà, jouer la CAN, une compétition prestigieuse et d'un bon niveau, est un plaisir. Puis, côtoyer les Kolo Touré est autres grands joueurs est aussi un plaisir. Je tâcherai d'apprendre pour s'acquérir l'expérience des grands tournois. Jouer face à Kolo Touré et autres défenseurs est une bonne occasion pour moi. Finir meilleur buteur de la CAN, ça vous tente ? Je ne vous cache pas que c'est un rêve pour moi. Donnez-moi n'importe quel joueur qui ne veut pas finir meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des nations. Mais, sachez que pour moi, c'est le groupe qui est plus important par rapport au titre de meilleur buteur de la CAN. Par contre, si j'ai l'occasion de marquer des buts durant ce tournoi, ce serait avec un immense plaisir et une grande joie de contribuer aux succès de mon pays. Votre retour coïncide avec la mauvaise situation que vit, en ce moment, votre équipe, le CRB... Oui, je sais. Je ne vous cache pas, je veux bien aider mon équipe à s'en sortir de cette situation très difficile. Malgré mon éloignement des terrains, je suis toujours l'actualité de mon équipe. Je ne suis pas bien par rapport à tout ce que vit le CRB. Justement, vos coéquipiers ont concédé une humiliante défaite face à l'USMH au stade du 20-Août-55. C'est quand même très dur à avaler... Oui, j'avais suivi cette défaite face à l'USM El-Harrach. C'est une défaite amère pour le Chabab. D'ailleurs, cela fait longtemps que le CRB n'a plus encaissé un tel nombre de buts chez lui au 20-Août. En tout cas, je pense qu'il faut que tout le monde soit uni en mettant la main dans la main pour sortir ce grand club de cette situation. Je suis persuadé que le CRB relèvera la tête, mais il faut que tout le monde soit là. Vous me donnez l'occasion aussi d'attirer l'attention de nos supporters : il faut qu'ils nous comprennent et nous aident dans ces moments difficiles. A votre avis, qui est le responsable de la situation catastrophique que vit le club, en ce moment ? On est tous responsables. Chacun a une part de responsabilité. Seulement, il faut comprendre aussi que pour les joueurs qui ne touchent pas cinq à six mois de salaire d'affilée, ce n'est pas aussi facile d'avoir un bon moral. Quand même, le simple employé s'il n'est pas payé au bout de trois mois, il arrête. Il faut aussi que les supporters comprennent que les joueurs ont fait beaucoup de sacrifices pour eux, parce qu'ils les respectent beaucoup, tout en respectant aussi le passé glorieux du CRB.