Halilhodzic ne revivra pas le cauchemar de la Côte d'Ivoire. Lors de la conférence de presse qu'il a animée samedi au Centre technique national de Sidi-Moussa, Mohamed Raouraoua, président sortant de la Fédération algérienne de football et candidat à sa propre succession, a été questionné par un confrère sur la propension supposée de la FAF à limoger les sélectionneurs algériens (exemple : celui de la sélection U17) au moment où lui-même a assuré que Vahid Halilhodzic conservera son poste quels que soient les résultats de la sélection nationale à la CAN-2013, donc même en cas d'échec. Le conférencier a nié verser dans la discrimination, citant un exemple de mise fin aux services d'un étranger : «Lorsque Waseige avait aligné des mauvais résultats (en 2005, ndlr), il avait été limogé immédiatement.» «Le staff des U17 a eu plusieurs chances qu'il n'a pas saisies» Il s'est même érigé en défenseur acharné de entraîneurs locaux : «Aucun président de fédération n'a encouragé les entraîneurs algériens autant que moi. Pour ce qui est du staff technique des U17, il a eu plusieurs chances qu'il n'a pas saisies. De plus, il a commis des erreurs, dont la plus flagrante est de n'avoir pas pris des joueurs de l'extérieur qui étaient meilleurs que ce qu'il avait à l'académie de la FAF. C'est pour ça que j'ai dit que, dorénavant, il y aura des sélections permanentes pour alimenter les équipes nationales de jeunes. Et puis, maintenant que la sélection U17 est éliminée, elle n'aura plus de compétition jusqu'à dans deux ans. Je ne payerai donc pas des gens à ne rien faire.» «Benchikha n'a pas été renvoyé, c'est lui qui est parti» Pour appuyer son argumentaire sur la confiance qu'il met sur les entraîneurs algériens, il a évoqué le cas du prédécesseur de Halilhodzic, Abdelhak Benchikha : «Certains parmi vous étaient à Marrakech après la défaite face au Maroc et peuvent l'attester : Benchikha n'a jamais été renvoyé. C'est lui qui est parti. J'avais tenté de l'en dissuader en lui disant qu'il y avait un cycle de travail entamé et qu'il fallait poursuivre, mais il a préféré partir et il peut vous le confirmer. Donc, je ne favorise pas les entraîneurs étrangers.» -------- Halilhodzic ne revivra pas le cauchemar de la Côte d'Ivoire «Quels que soient les résultats lors de la CAN, Halilhodzic restera en poste.» Cette phrase assénée publiquement par Mohamed Raouraoua, président de la FAF, sonne comme un soulagement pour le sélectionneur national. Depuis la défaite face au Mali au mois de juin dernier, le Bosniaque n'a eu de cesse de répéter, lors de différentes sorties médiatiques, qu'il est susceptible de partir à n'importe quel moment et que son sort dépendait des résultats de la sélection. C'était sans doute une manière de lier son sort aux résultats de l'Algérie lors de la CAN-2013. Limogé après une élimination malgré 23 matches sans défaite Il faut le dire : Halilhodzic est encore à ce jour traumatisé par le cauchemar de son limogeage de la sélection de Côte d'Ivoire juste parce que les Ivoiriens ont été éliminés en quarts de finale de la CAN-2010 (par les Algériens, justement). Etre évincé par un simple document faxé à la première défaite intervenue après une série de 23 matches sans défaites étalés sur deux ans, ça a été dur à avaler. C'est donc légitime pour lui de nourrir des craintes en tant que sélectionneur des Verts, surtout qu'il exerce dans un pays encore plus passionné de football que la Côte d'Ivoire et où on le peuple est capable autant de placer quelqu'un au firmament que de le descendre en flammes. Il jouera la CAN pour gagner, mais il ne jouera pas sa tête A présent qu'il est rassuré, c'est indubitablement avec moins de pression qu'il entamera la préparation finale de la CAN. Certes, il est tenu par des résultats, avec un objectif immuable qu'est une place en demi-finale au moins, mais il ne sentira pas une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il aura la pression de la motivation, de la quête de la performance, et c'est le genre de pression qu'il adore et qu'il transmettra à ses joueurs, mais il ne jouera pas sa tête à chaque match. C'est déjà ça de gagné, en attendant de gagner les matches.