Yaya Touré : «Face à l'Algérie, on ne jouera pas pour prendre notre revanche» Gervinho : «Le match de Cabinda, c'est du passé» Hier en milieu de journée, nous avons osé faire irruption au Bafokeng Sport Campus, camp de base de la sélection ivoirienne durant cette CAN. Notre but était simple, interviewer une ou deux stars ivoiriennes. Une fois sur place, nous avons pu accéder au complexe. Une fois arrivés à l'entrée de l'hôtel Royal Marang, nous avons rencontré un responsable de la Fédération ivoirienne de football qui s'est interrogé sur l'objet de notre visite. Nous lui avons fait savoir que notre but était d'interviewer un ou deux joueurs ivoiriens, mais sans citer de nom. Ainsi, notre interlocuteur nous emmènera directement vers une salle où il nous a demandé de patienter un moment. Par la suite, il nous a fait savoir qu'il y avait deux joueurs prévus de faire des déclarations à la télévision ivoirienne et qu'il y avait un moyen de les avoir pour quelques minutes. Après la TV ivoirienne qui est prioritaire, nous avons pu avoir Yaya Touré et Gervinho pour quelques minutes, avant de quitter le Bafokeng. ---------------------- Yaya Touré : «Face à l'Algérie, on ne jouera pas pour prendre notre revanche» Le remuant milieu de terrain de Manchester City, Yaya Touré, s'est exprimé, hier, sur les colonnes du Buteur, au Bafokeng Sport Campus. Un des cadres de cette équipe de la Côte d'Ivoire estime que les Eléphants ne sont pas les favoris de ce tournoi. Profitant de sa présence, on a eu ses impressions sur le match du 30 janvier face à l'Algérie qui aura lieu à Rustenburg et surtout sur le match du quart de finale de 2010 où l'Algérie avait éliminé la grande équipe de la Côte d'Ivoire qui était l'archi favori de ce tournoi. Comment se déroule la préparation de la Côte d'Ivoire pour le premier match de cette CAN face au Togo, prévu ce mardi ? Ça va. On se prépare dans de très bonnes conditions. On s'est bien préparés aux Emirats arabe unis au cours du stage effectué là-bas. Ici, on est en train de travailler dans une bonne ambiance. Je pense que le groupe est bien préparé pour cette Coupe d'Afrique des nations. A votre avis, le match face au Togo sera-t-il difficile pour vous, étant donné qu'il sera votre premier dans ce tournoi ? Oui, ce sera difficile, comme tous les matches. Le Togo demeure une très bonne équipe qui a réalisé parfois des résultats positifs. Pour nous, il est très important de remporter notre premier succès lors du premier match de cette CAN. Dans une telle compétition, le début est important, notamment sur le plan moral, afin de continuer la suite du tournoi en pleine confiance. Beaucoup pensent que ce groupe est le plus difficile de ce tournoi... Ah oui ! Je suis tout à fait d'accord avec vous. Le groupe D qui renferme la Côte d'Ivoire, le Togo, l'Algérie et la Tunisie est le plus difficile. Les choses ne vont pas être faciles pour les quatre équipes. Chacune voudra se qualifier, mais à la fin, il n'y aura que deux équipes qui se qualifieront en quarts. Les deux autres seront éliminées. Tout va se jouer sur le terrain. A mon avis, les matches de ce groupe seront les plus difficiles et les plus beaux à voir. La Côte d'Ivoire est parmi les favoris en puissance pour remporter ce tournoi, ça vous fait quoi d'entendre ce discours ? Moi, je ne raisonne pas ainsi. La Côte d'Ivoire viendra jouer les premiers rôles de ce tournoi, c'est notre objectif. Nous, on ne pense jamais à ce statut de favori. Sur le terrain, on essaie de gagner nos matches, et puis c'est tout, car le football n'est pas une science exacte. En plus, on ne sous-estime pas nos adversaires. On va les gérer un par un. Favori pour ce tournoi, et vous avez perdu la finale de la précédente édition face à la Zambie, à Libreville. Avez-vous oublié ce match ou cette défaite vous reste toujours en travers de la gorge ? C'est vrai, on a perdu cette finale et on était vraiment déçus, car on voulait gagner cette coupe pour le peuple ivoirien, mais dommage. Aujourd'hui, personnellement, je ne pense plus à ce match. C'est du passé, ça ne sert à rien de penser à cette finale. Il y a une échéance importante qui nous attend, on va tout faire pour réaliser de bons résultats. Vous êtes invaincu depuis pas mal de temps, est-ce qu'il y a un risque d'excès de confiance ? La vérité, c'est qu'on a confiance en nous, et on est habitués à être confiants, et ce, depuis de très longues années. Je pense que c'est par rapport à l'expérience qu'on a acquise durant les compétitions de très haut niveau qu'on a disputées. Il ne faut pas oublier qu'on a disputé pas mal de finales. Pensez-vous qu'il y ait un favori en puissance pour cette CAN ? Non, je pense que toutes les équipes sont difficiles, surtout durant les phases finales de la Coupe d'Afrique des nations. Il y a une différence entre les matches d'éliminatoires et la phase finale. On veut avoir votre avis sur l'équipe algérienne qui sera aux côtés de la Côte d'Ivoire dans le même groupe... Oui, on affrontera l'Algérie au premier tour. Je ne vous cache pas, on a une idée sur votre Equipe nationale. On va la respecter, c'est sûr, parce qu'il s'agit d'une bonne équipe. Pour ce match, on va y penser au moment opportun. L'Algérie vous a éliminés en 2010, en Angola, sans doute vous allez jouer pour prendre votre revanche... On ne pense pas comme ça. On ne vise pas une revanche face à l'Algérie. Ce n'est que du sport. Je pense que ce match va se jouer sur le terrain et pas ailleurs. Le passé, on l'a déjà oublié, et je souhaite bonne chance à toutes les équipes. ---------------------- Gervinho : «Le match de Cabinda, c'est du passé» Gervinho a accepté, hier en fin d'après-midi, de s'exprimer sur les colonnes du Buteur sur la CAN-2013 où les matches du groupe D ont commencé, mais aussi du match perdu face à l'Algérie en 2010, à Cabinda. Néanmoins, l'attaquant d'Arsenal semble toujours touché par la défaite face à la Zambie lors de la finale de la CAN-2012. Vous allez affronter le Togo ce mardi. Que pensez- vous de cette rencontre ? On est bien moralement, on se prépare dans une bonne ambiance pour ce match, notre première rencontre dans ce tournoi. On n'a pas de pression sur nos épaules et on est confiants pour réaliser un très bon résultat face au Togo. C'est un match comme les autres. On possède de très bons joueurs. Réellement, la Côte d'Ivoire est-elle prête pour cette CAN ? Oui, la Côte d'Ivoire est prête et a toujours été prête pour cette compétition. On s'est bien préparés avant le coup d'envoi du tournoi. Maintenant, on va tout faire pour prendre part à cette compétition dans la sérénité la plus totale et beaucoup de confiance. Je pense que pour arriver à cela, il faut impérativement remporter notre premier match qui aura lieu après demain (Ndlr, entretien réalisé dimanche après-midi). L'équipe du Togo a connu le retour d'Emmanuel Adebayor, un commentaire ? C'est une bonne chose pour l'équipe togolaise et pour le peuple qui l'aime beaucoup. Pour nous joueurs de la Côte d'Ivoire, ça ne change pas trop à la donne. Nous allons affronter le Togo avec Adebayor ou sans lui. On va se focaliser sur tous les joueurs, pas uniquement Emmanuel. A votre avis, quelle est la meilleure des manières pour commencer un tournoi ? Il n'y a qu'une seule manière, remporter le premier match du tournoi. La victoire face au Togo est importante pour bien continuer la suite du parcours. Les Togolais persistent à dire qu'affronter la Côte d'Ivoire en premier match est mieux qu'en pleine compétition, car il sera difficile de vous arrêter... (Rire). Ce que disent les Togolais nous intéresse peu, ce n'est que leur opinion. Le plus important pour nous, ce sont les conseils de notre entraîneur durant les entraînements pour bien aborder cette rencontre. Les Togolais savent pertinemment qu'il y aura une très bonne équipe en face d'eux. Est-ce que le statut de favori ne met pas de pression sur le groupe ? Non, je pense qu'on n'est pas favoris. Pour ce tournoi, on ne peut dire qu'il y a un favori. Prenez l'exemple de la CAN-2012, on avait cité des favoris, mais finalement, c'est la Zambie qui a réussi à remporter le trophée. Dans ce type de compétition, il n'y a pas de favori et il ne faut surtout pas sous-estimer les adversaires. A la CAN, toutes les équipes présentes sont de grandes équipes et je pense que les seize qualifiées peuvent remporter le trophée. Vous allez affronter l'équipe algérienne dans ce premier tour, laquelle vous a éliminés en quarts de finale, en 2010. Un sentiment particulier... Non, je n'ai pas de sentiment particulier. Le seul sentiment que j'ai, c'est la finale de la CAN-2012 qu'on a perdue face à la Zambie. Pour ce qui est du match contre l'Algérie, je l'ai déjà oublié. C'est du passé. Je vais aborder le match face à l'Algérie dans la sérénité la plus totale, avec une grande confiance. J'espère jouer ce match tout en étant qualifié, parce que c'est le point le plus important. Je ne considère pas le match de l'Algérie comme un mauvais souvenir. Voulez-vous dire que la défaite contre la Zambie vous est toujours restée en travers de la gorge ? La défaite de la Zambie nous a affectés, mais on l'a oubliée. Je pense que ça été une déception pour nous tous, mais le football est ainsi fait. Avant de conclure l'entretien, on voudrait connapitre vos sentiments lorsque vous rencontrerez votre ancien entraîneur Vahid Halilhodzic, aujourd'hui à la tête de l'équipe algérienne... C'est un plaisir de retrouver le coach Vahid, on sera contents de le voir une autre fois. Il a beaucoup donné au football ivoirien. Ce sera un match de football et il y aura un vainqueur et un vaincu, j'espère la Côte d'Ivoire l'emportera et pas coach Vahid.