Betrouni : «Des sanctions logiques» Zenir : «Ceci doit servir d'avertissement» Exit Omar Ghrib, ex-homme fort du MCA, Sonatrach devrait songer très prochainement à mettre en place un nouvel organigramme. Ghrib ayant été investi des pleins pouvoirs lors de son «mandat», Sonatrach, propriétaire exclusive du MCA, devrait procéder à la désignation d'un nouveau staff dirigeant, lequel sera appelé, à son tour, à nommer un staff technique, en remplacement de Djamel Menad, suspendu deux ans, dont un avec sursis. A la base, le géant pétrolier avait repris le MCA avec l'idée de mettre en place un projet à long terme digne des grands clubs européens. Mais cela n'a pu se faire, préférant laisser agir Ghrib en maître absolu, sans pour autant omettre de sortir le chéquier, puisque pas moins de 30 milliards de centimes ont été injectés depuis janvier, nous dit-on. Ainsi, les sanctions infligées par la commission de discipline ouvrent le champ à Sonatrach pour enclencher sa révolution. Un DTS, un entraîneur de renom, les priorités Le poste de coordinateur de la section football, taillé sur mesure pour Omar Ghrib, devrait être supprimé et remplacé par deux postes clés : celui de président du conseil d'administration que certaines parties voudraient confier à Abdenour Kaoua, et celui de directeur sportif. Un poste tel qu'on voit dans les clubs qui se respectent. Ce poste devrait aussi revenir, du moins logiquement, à un ancien joueur dont le bagage intellectuel, l'aura et le vécu sportif permettent d'assumer un poste aussi stratégique. Aussi, le conseil d'administration se pencherait sur la question du successeur de Djamel Menad dont la suspension a pris effet, à compter du mercredi 8 mai. Lemerre, Nouzaret ou un autre de la même stature Avec la manne financière qu'elle injecte, Sonatrach peut quand même se permettre d'engager un entraîneur de renom. Un investissement que le géant pétrolier avait souhaité, dès sa réinstallation à la tête du MCA. La radiation à vie de Omar Ghrib et la suspension de Menad pour au moins une année laissent le champ libre au conseil d'administration. Sitôt les sanctions annoncées, les premières rumeurs faisant état de l'arrivée d'un «grand» entraîneur ont commencé à circuler. Les noms qui sont revenus le plus souvent sont ceux de Robert Nouzaret, déjà passé au club en 2005, mais aussi de Roger Lemerre qu'on sait d'ores et déjà partant du CSC. Deux pointures dont le profil répond naturellement à ce que chercherait le conseil d'administration du MCA. Des pistes, autrement dit, sérieusement exploitables, mais il faudra néanmoins attendre la mise en place d'un organigramme pyramidal pour être fixé. ---------------------------- Les Chnaoua évitent une sanction au Mouloudia Jamais une affaire n'a tenu autant en haleine l'Algérie du foot que celle dite du scandale de la finale de la Coupe d'Algérie, qui a vu le MCA boycotter la cérémonie de remise des médailles et du trophée par le Premier ministre. Une «affaire d'Etat» qui a connu son dénouement, mardi soir, avec l'annonce des sanctions. La commission de discipline, qui s'était réunie en session «extraordinaire», mardi matin, pour délibérer après avoir, bien entendu, écouté toutes les parties, officiels de la finale, dirigeants et joueurs, a rendu son verdict. La CD a attendu la fin du match MCA-ESS (3-2) pour pondre un communiqué sur le site Internet de la LFP, car craignant, sans doute, tout débordement, suite aux sanctions. La CD a privilégié l'apaisement Il faut dire que la commission de discipline a privilégié la voie de l'apaisement, en décidant de ne sanctionner que les mis en cause dans ce scandale. Le MCA, en tant que personne morale, a été épargné. Alors que des rumeurs faisaient état d'une possible défalcation de points, ou encore d'une interdiction de participation à la Coupe d'Algérie pendant deux ans (cela a été effectivement évoqué), mais la CD a concentré ses sanctions sur les auteurs. Omar Ghrib, désormais ex-coordinateur de la section football par qui le scandale est arrivé, est radié à vie. Djamel Menad, pour outrage aux officiels, est suspendu deux ans, dont une année avec sursis. Réda Babouche, qu'on croyait épargné par la sévérité des sanctions, en prend une année «pour avoir failli à son devoir de capitaine et contestation de décisions». Faouzi Chaouchi, lui, est suspendu deux ans, pour «comportement obscène et outrage envers officiels». Le MCA otage de ses décideurs La commission de discipline, qui a jugé que le MCA a été pris en otage par ses décideurs, s'en sort à bon compte. Pas de défalcation de points, un risque effectivement encouru, lorsqu'on sait que le PSG risque la même sentence, juste parce que son directeur sportif (Léonardo, Ndlr) a joué du coude avec l'arbitre dans le tunnel menant aux vestiaires. Le MCA sera, néanmoins, privé de l'indemnité octroyée par la FAF aux finalistes de la Coupe d'Algérie. Une goutte de pétrole pour Sonatrach ! En parallèle, elle n'a pas omis de faire les éloges du peuple mouloudéen pour le «bon comportement de ses supporters, lesquels ont respecté les règles du fair-play, préservant ainsi les intérêts du club». Une manière de caresser, avant de taper. Stratégique ! Une main de fer dans un gant de velours ! A voir la sévérité des sanctions prononcées par la commission de discipline à l'égard des cinq mis en cause, on comprend que les instances footballistiques du pays, et par ricochet les autorités, ont voulu faire un exemple de dissuasion contre tout dérapage du genre à l'avenir. Aussi, en épargnant le MCA, la CD a voulu s'épargner toute manifestation dans ce contexte. La CD a joué la carte de l'apaisement, tout en restant ferme vis-à-vis des cinq accusés. Une manière aussi de permettre au Mouloudia de passer à autre chose. ---------------------------- Ils se montrent solidaires avec leurs coéquipiers Des joueurs comptent protester contre les sanctions Les joueurs du Mouloudia ont fêté, mardi dernier, leur victoire face à l'ESS, en se réconciliant même avec leurs supporters, et ne s'attendaient pas à ce que la commission de discipline sévisse d'une manière assez forte, en infligeant de lourdes sanctions à l'encontre de Babouche et Chaouchi. En apprenant la nouvelle, certains joueurs croyaient même qu'il ne s'agissait que d'une simple rumeur, avant qu'ils ne la confirment auprès de leurs dirigeants. Les appels pour Babouche et Chaouchi affluaient de la part des cadres de l'équipe, afin d'afficher leur soutien et se montrer solidaires avec eux. Ainsi, ils comptent protester contre ces sanctions, lors de la séance d'entraînement, en affichant leur mécontentement. Ils tiendront une réunion au stade annexe, tout en demandant à ce que la séance soit annulée En effet, les joueurs en question comptent provoquer une réunion et convaincre leurs coéquipiers à se joindre à leur position, afin de manifester leur mécontentement. A l'occasion, ils demanderont au staff technique d'annuler la séance d'entraînement. Bien que ce ne soit pas la meilleure manière pour le MCA de préparer son match décisif face au CABBA, pour la course à la deuxième place qualificative en Ligue des champions. Ils veulent rencontrer les responsables de Sonatrach D'autre part, les joueurs du MCA tiennent aussi à rencontrer les responsables de Sonatrach, afin qu'ils fassent le nécessaire pour que la suspension de Babouche et Chaouchi soit réduite. Les cadres de l'équipe croient dur comme fer que le recours ne pourra aboutir que si les responsables de la firme pétrolière agissent, afin que la suspension soit réduite d'une manière considérable. ---------------------------- Betrouni : «Des sanctions logiques» «Pour moi, ces sanctions sont très logiques, compte tenu de la gravité de l'affaire. Des millions de téléspectateurs de par le monde suivaient ça, et il était donc logique que les instances du football algérien frappent d'une main de fer pour en faire un exemple. Cela étant, je suis surpris qu'on n'ait pas sanctionné Kamel Amrouche qui a, tout le monde le sait, cautionné la décision du boycott.» ---------------------------- Zenir : «Ceci doit servir d'avertissement» «Je pense qu'il n'y a aucune injustice dans la nature des sanctions prononcées. Ces personnes sont à l'origine du scandale de la finale et doivent, de ce fait, assumer les conséquences de leurs actes. Cela devrait servir d'exemple pour tous ceux qui se croient intouchables.»