«Nous étions stressés parce que nous n'avions pas le droit à l'erreur» Titularisé pour la quatrième fois de suite en match officiel, Rafik Halliche a ainsi joué l'intégralité des rencontres du dernier tour éliminatoire jouées par l'Algérie à ce jour. C'est donc clair à présent : c'est un élément de base du sélectionneur Rabah Saâdane. Dimanche soir, il a été l'un des meilleurs joueurs algériens du match, remplissant très convenablement son rôle dans l'axe de la défense, surtout durant la deuxième période. C'est détendu et soulagé qu'il revient sur le match. * Durant le match de dimanche face à la Zambie, on a eu l'impression que vous aviez plus de responsabilités que durant les rencontres d'avant, surtout lors de la deuxième mi-temps, vers la fin du match. Est-ce parce que Anthar Yahia était sorti à la mi-temps ? Déjà, sans même la sortie de Yahia, je ressentais le poids de la responsabilité en voyant les dizaines de milliers de personnes présentes au stade, surtout que l'enjeu est de taille. Donc, en revêtant le maillot, je ressentais déjà une grande responsabilité. Il est vrai que la sortie de Yahia a augmenté ce sentiment car, durant toute la seconde période, surtout après le but que nous avons inscrit, j'étais pleinement concentré pour ne laisser aucune faille à l'adversaire. Vu que Nadir Belhadj n'avait pas d'expérience au poste de stoppeur, je me suis déporté légèrement sur le côté gauche afin d'assurer la couverture et de l'aider le cas échéant. * Doit-on comprendre par là que l'entraîneur, après avoir sorti Yahia, a maintenu quand même le schéma du 3-5-2 en demandant à Belhadj de revenir en défense centrale ? C'est exactement cela. Nous nous en sommes très bien sorti et l'équipe a tenu le coup et a obtenu la victoire qu'elle cherchait car, dimanche soir, seuls les trois points comptaient. * Maintenant que le match est passé, dites-nous franchement : vous, les joueurs, étiez très stressés avant le match, n'est-ce pas ? En toute franchise, oui. Nous étions stressés et cela se comprend : l'enjeu n'est pas banal. Ce match était un vrai tournant et il ne fallait surtout pas le rater. Ce n'est jamais évident de jouer devant son public car nous n'avons pas le droit de le décevoir. C'est, paradoxalement, ce qui rend la tâche difficile. C'est pour cela que nous avons pris le soin de bien nous concentrer durant le stage. * Le résultat du match face à l'Egypte et le discours que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, vous a tenu, où il disait que ce match était comme une finale et qu'à ce titre, il ne fallait pas le rater, ont également dû augmenter la pression sur vos épaules… Oui, mais pour ce qui est de considérer le match face à la Zambie comme étant une finale, il faut dire une chose : tous les matchs qui nous restent sont des finales. Ce serait illusoire de croire qu'il y a des confrontations moins faciles que d'autres. Puisqu'il y a un double enjeu, à savoir la qualification pour le Mondial-2010 et pour la CAN-2010, toutes les sélections restent concernées par l'enjeu, ce qui fait que tous les matchs seront importants, car il ne faudra pas s'attendre à ce qu'un adversaire lâche prise ou se relâche. C'est pour cela que je dis et je répète que toutes nos rencontres seront des finales. * Comment avez-vous trouvé l'équipe de la Zambie ? Je l'ai trouvée vraiment très séduisante. En tout cas, elle a joué mieux qu'au match aller. Elle nous a vraiment mis en danger, surtout durant les dernières minutes. Sincèrement, les Zambiens jouent bien lorsqu'ils évoluent à l'extérieur. Ils savent transmettre le ballon et savent se montrer dangereux. * Les Zambiens vous ont-ils bousculés physiquement ou bien techniquement ? C'est un peu des deux. Physiquement, ils avaient quelques joueurs de gabarit et qui sautent haut. Techniquement, ils ont une très bonne maîtrise du ballon. Leur avant de pointe (Jacob Mulenga, ndlr) est dangereux, de même que leur attaquant gauche (Jonas Sakuwaha, ndlr) et leur milieu droit qui passait souvent à gauche (Felix Katongo, ndlr). Bref, c'est une équipe qui nous a posé des problèmes. * Pensez-vous qu'elle pourra tenir l'Egypte en échec ou même la battre ? Si la Zambie joue contre l'Egypte comme elle a joué dimanche soir, les Egyptiens seront certainement en difficulté. Cela dit, rien n'est sûr, car un match ne ressemble jamais à un autre. Nous espérons bien que les Zambiens se montreront à la hauteur chez eux, mais on ne peut jurer de rien. Cela dit, notre destin est toujours entre nos mains : nous devons gagner contre le Rwanda, sur un large score si possible, sans nous soucier du reste. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda