«Mon retour en sélection ? Il y a un entraîneur qui décide et dont je respecte les choix» Dans cette deuxième partie de l'entretien exclusif accordé au Buteur, Djamel Abdoun, l'un des artisans du doublé réalisé par l'Olympiakos cette année, nous parle de ses performances et de celles de son camarade et compatriote, Rafik Djebbour. Humble et toujours aussi précis dans ses réponses, Djamel, qui va représenter l'Algérie dans ce trophée de meilleur joueur de l'année en Grèce, revient aussi sur les chances de l'EN de participer au prochain Mondial et de son éventuel retour en sélection, souhaité par l'ensemble des fans des Verts. Un doublé cette année, avec à la clé des statistiques personnelles assez reluisantes, un commentaire ? On a fait une belle saison, je dois dire que je n'aurai jamais réalisé une saison pareille sans l'apport de tous mes coéquipiers, sans la confiance de mon président et de mon entraîneur. Comme je l'ai dit, je suis très content de mon bilan, j'ai marqué 11 buts, tout en donnant plus de dix passes décisives, donc, c'est la première fois de ma carrière que je marque autant de buts. J'espère que je ferai encore mieux l'année prochaine avec l'Olympiakos, bien sûr. Si on comprend bien, vous allez irez au bout de votre contrat avec l'Olympiakos... Comme je l'ai dit, je me sens bien ici, j'ai un président qui me fait confiance, je me sens vraiment bien ici, toute ma famille se plaît bien ici en Grèce, donc, pour l'instant, je ne vois ce qui pourrait me pousser à aller voir ailleurs. Il y a quand même des équipes d'un bon niveau, on a appris que l'OM, Fulham et même des formations turques sont sur vos traces. N'êtes-vous pas tenté de connaître autre chose, sachant que vous avez gagné tout avec votre club ? Vous savez, parfois il faut savoir se contenter de ce qu'on a. Lorsqu'on est déjà dans un grand club, on ne sent pas cette envie de partir. Il y a des installations magnifiques, des supporteurs extraordinaires à l'Olympiakos, et au risque de me répéter, il y a en place un président magnifique qui aime son équipe et proche de ses joueurs. Je me sens chez moi. L'Olympiakos, c'est comme ma deuxième famille. Je ne vais pas me mentir, je gagne bien ma vie, hamdoulillah, grâce à Dieu, je vis bien ici en Grèce. Lorsqu'on est nominé pour le prix de meilleur joueur de l'année en Grèce, qu'est-ce qu'on peut ressentir ? Une fierté. Cela veut dire qu'on a bien travaillé, et quelque part, les efforts consentis sont reconnus et que les sacrifices faits sont récompensés. Maintenant, ce n'est pas une fin en soi, il faut continuer à travailler. Sur les réseaux sociaux, tout le monde parle de vous, vos performances ont fait de vous un joueur très convoité en Equipe d'Algérie. Etes-vous au courant de tout ça ? Personnellement, j'ai toujours été dévoué pour mon pays. Après, il y a des choses pas correctes qui se sont passées, maintenant, il faut savoir tourner la page, car cela relève du passé. Ce qui m'intéresse, c'est l'avenir. Justement, on a beaucoup parlé de cette histoire d'avant-CAN. Pouvez-vous revenir là-dessus ? Je n'ai pu prendre part à la dernière Coupe d'Afrique, parce que j'étais blessé. Oui, mais certains sont allés dire que ce n'était pas vrai et que vous avez simulé une blessure pour faire l'impasse sur cette CAN... Franchement, c'est du n'importe quoi. D'ailleurs, mon médecin a envoyé toutes les radios qui prouvaient que j'étais bel et bien blessé, et que je souffrais d'une lésion musculaire. Tout le monde a bien vu ça. C'est vrai que j'ai repris plus tôt que prévu, mais comme tout le monde le sait, il y a des joueurs qui reprennent et guérissent vite et d'autres moins vite. Moi, j'ai été soumis à des soins intensifs, et Dieu merci, je suis revenu assez rapidement. Donc, Djamel, participer à cette CAN vous tenait à cœur... Bien sûr que j'aurai aimé prendre part à cette Coupe d'Afrique. C'est une grande compétition, très importante pour chaque joueur de haut niveau. Surtout que juste après, c'est-à-dire, en 2014, il y a une Coupe du monde à disputer. Là aussi, vous n'avez jamais songé à mettre un trait sur votre carrière internationale, donc, si Vahid fera appel à vous, allez-vous répondre présent ? Ecoutez, je suis quelqu'un de correct, je me suis toujours battu pour l'Algérie, je me suis toujours donné à fond, en me sacrifiant pour mon pays. Maintenant, il y a des joueurs en place et un entraîneur qui décide, et je respecte ses choix. S'il fera appel à moi, ça serait un honneur de jouer pour mon pays. Vous avez certainement suivi la dernière CAN ; croyez-vous que l'Algérie était bien en mesure de faire mieux ? Je pense que oui, mais après, je crois qu'il ne faut pas trop tirer sur tous ces jeunes joueurs qui viennent d'arriver. A mon avis, on a manqué d'expérience dans cette CAN, mais avec le temps, et en laissant le coach travailler tranquillement, je pense qu'il y a de l'avenir dans cette équipe et que les résultats vont venir. On vous sent optimiste pour cette équipe... C'est clair, il y a de la qualité dans ce groupe. Il faut laisser le temps au coach de mettre ses idées en place. On possède des joueurs de talent, il ne faut pas les brusquer. Un gars comme Boudebouz est très talentueux, il est jeune, il va faire des erreurs, ça fait partie du football. Un joueur comme ça, il faut le mettre en confiance, c'est aussi le cas de Feghouli, Taïder, c'est des vrais potentiels, Soudani aussi, c'est l'avenir de notre pays, il faut les préserver. Il faut être patient avec eux, on doit leur donner le temps de grandir. Et si on revenait un peu à vos belles prestations en Ligue des champions, et surtout à ce nombre important de buts que vous avez marqués, peut-on dire que c'est la meilleure saison de votre carrière ? Absolument, c'est ma meilleure saison. Je prends du plaisir ici à l'Olympiakos. Je me suis bien épanoui. Donc, comme je l'ai dit, tout ça, c'est grâce à ma famille, à mes camarades et à mon président. Nominé pour le titre de meilleur joueur de l'année, allez-vous briguer ce trophée ? Bien sûr, je veux bien le gagner, inch'Allah, ça va être une belle récompense pour moi. Maintenant, il va y avoir un vote, il faut attendre un peu pour connaître le lauréat. J'espère que je vais le gagner, parce que j'estime en toute modestie que, cette année, j'ai bien travaillé. Parlez-nous un peu de la saison que vient de terminer votre ami Rafik Djebbour ? Il a mis 20 buts, son bilan parle de lui-même. C'est un grand attaquant. Quand je vois les gens le critiquer, franchement, ça me fait rigoler. Je m'entraîne tous les jours avec lui, et on joue ensemble régulièrement en matches officiels, je sais de quoi il est capable. Je ne pense pas que l'Algérie possède meilleur que lui. Donc, Djebbour sera bien un apport important pour l'EN en ce mois de juin... Les supers joueurs répondent toujours présents dans les grands matches. Je n'ai aucun doute. Maintenant, j'espère qu'il sera en possession de tous ses moyens pour participer à la qualification de l'Algérie à la Coupe du monde. En parlant de Coupe du monde, l'Algérie a gagné deux matchs et perdu un à l'extérieur face au Mali. Croyez-vous que c'est toujours jouable à mi-parcours ? L'Algérie fait partie des meilleures équipes africaines, donc, il faut y croire en ses joueurs. Après, je pense qu'il y a la possibilité de décrocher ce billet qualificatif à la Coupe du monde, en plus, ça va se jouer au Brésil, un pays du football, il ne faudra vraiment pas rater ça. D'aucuns pensent que le Mali se représente comme l'unique adversaire de l'Algérie, est-ce votre avis ? Ça serait une erreur de penser de la sorte. Actuellement, toutes les équipes sont devenues difficiles à jouer en Afrique. Dans le football, il n'y a plus de petites équipes. L'Algérien est connu, c'est un guerrier, et un guerrier va à la guerre. Après ce doublé, on peut dire que vous êtes soulagé... C'est bien. C'est agréable de gagner des titres. Je suis venu pour ça ici, et Hamdoulillah, ça marche à merveille. Comme ça, on va partir en vacances tranquilles. Un dernier mot pour le public qui réclame toujours votre retour... Un grand message au public qui me suit et qui me soutient. Comme je l'ai dit, mon cœur est cent pour cent algérien, mon amour et mon dévouement pour l'Algérie est intact. Si on doit me revoir bientôt sous le maillot vert de l'Algérie, ça se fera avec la volonté de Dieu, sinon, ça sera mon destin. Je souhaite beaucoup de réussite à notre sélection.