Son papa : «Fier de ce qu'a réalisé mon fils» Bruno Carvalho (président Sporting) : «Slimani ne partira pas cet hiver» Il était en course avec 5 nominés de talent pour un Ballon d'Or exceptionnel qui a coïncidé avec la qualification de l'Algérie au Mondial brésilien. Islam Slimani, qui a grandement contribué à cet exploit des Verts, cette année, a devancé ses concurrents au suffrage final. Formé à Chéraga, Islam, qui avait fait ses premiers pas à Aïn Bénian, a eu un parcours atypique mais assez éloquent et pour l'enfant d'Ain Bénian, sa carrière vient juste de commencer et ce, en dépit du nombre incalculable de buts et d'exploits réalisés, notamment en sélection qui l'ont guidé jusqu'à la consécration, ce lundi, devant des milliers de téléspectateurs algériens, unanimes à reconnaître le vainqueur de cette 13e édition du Ballon d'Or. Islam où la consécration d'un homme modeste Dans sa vie privée, Islam Slimani est très agréable à vivre. Pas très exigeant, Islam ne vit certes pas au jour le jour vu sa situation professionnelle mais garde cette humilité qui fait de lui un homme aimé de tous. Sa distinction a été saluée par tout le monde. Slimani qui n'a eu de cesse de nous répéter, durant la demi-journée passée avec lui, qu'il n'oubliait pas d'où il venait, a conquis d'abord les spécialistes par son talent de buteur qui a permis à l'Algérie de signer une seconde qualification de l'EN à un Mondial, mais aussi grâce à ses qualités humaines, indéniablement mises en avant par l'ensemble des entraîneurs et joueurs de notre championnat. En dépit de son statut de joueur de haut niveau, Slimani est resté très spontané dans son comportement et ses réactions aux sollicitations de ses admirateurs que soit à l'aéroport, à l'hôtel ou partout ailleurs où il s'est déplacé avec nous à Alger. A Aïn Bénian, il a tenté sa chance comme arrière central Etant natif de Guyotville, Islam Slimani a débuté comme benjamin à Aïn Bénian. Malgré le fait qu'il n'ait pas été retenu dans un premier disputement de jeunes, Islam a profité d'une rencontre d'application pour se distinguer. Retenu par la suite pour un tournoi livré à Chéraga, Slimani a frappé fort dès sa première en jeunes. Il s'est régalé sur le terrain et a attiré l'attention de son ex-coach au WBAB, Madjid Soltana, qui était derrière sa découverte : «Je me rappelle qu'en benjamin, je suis allé au stade d'Aïn Bénian pour un disputement. J'ai tenté ma chance comme arrière central. l'entraîneur ne m'avait pas retenu mais avant de nous libérer, il a organisé un dernier test pour tout le monde. Et dans ce test-là, je me rappelle que l'ailier droit s'était blessé et c'est là que le coach m'a essayé sur le flanc droit. J'ai réalisé un très gros match et j'ai même été désigné meilleur joueur de la rencontre.» Les larmes qui ont changé sa vie Non retenu en benjamin alors qu'il voulait tenter sa chance comme arrière central, Islam Slimani se rappelle encore ce mauvais souvenir qui a tout changé dans sa vie. Il faut dire que la blessure de son ancien ami attaquant à cette période de sa carrière y aura été vraiment pour beaucoup. Islam nous parle avec beaucoup d'émotion de cette journée : «Lorsque l'entraîneur nous avait dit qu'il allait nous libérer juste après le dernier match qu'on devait jouer entre nous, j'ai pleuré, je me rappelle encore de cela. Seulement, cela m'a servi, j'ai compris que le football est un monde où il faut être fort et croire en ses qualités.» Kheloufi lui montre le chemin de la gloire Arrivé très jeune à Chéraga, école de formation très connue à Alger, Islam Slimani impressionnait déjà en cadet. Promu en junior, après avoir repéré par Madjid Ouites, le Ballon d'Or 2013 a été vite repéré par l'ex-coach de la JSMC et du WRB, Mohamed Kheloufi. Ce dernier n'hésitera pas à le lancer dans le bain dans un match très difficile face à Bentalha, une équipe solide de l'Interrégions qui a remis son bilan. Islam a profité de cette première titularisation en senior pour déclencher son compteur buts et entamer la marche vers la gloire. Le CRB lui ouvre les portes de l'EN C'est au Chabab de Belouizdad que le buteur attiré de l'EN, Islam Slimani, s'est fait un nom. Vahid Halilhodzic, qui suivait les performances des clubs algériens, a fait de lui son attaquant numéro 1 en Equipe nationale. Il faut dire que sans ses belles productions au CRB, Islam n'aurait pas pu frapper dans l'œil du technicien bosnien et sans Halilhodzic, Slimani n'aurait jamais eu une aussi grande opportunité de s'affirmer. Les Verts le mènent au sacre Il est inutile de le dire, cette année, c'est l'année des Verts. Les 6 nominés pour le Ballon d'Or sont tous d'un niveau élevé sur le plan individuel mais celui qui aura été le plus présent en sélection par ses buts marqués et ses participations régulières comme titulaire depuis plus d'une année, c'est bel et bien Islam Slimani. On peut alors dire sans le moindre risque de se tromper que c'est aussi grâce à l'Equipe nationale qu'Islam a inscrit son nom dans le palmarès des lauréats du Ballon d'Or. Une virée au Ruisseau dans une ambiance de folie Arrivé en milieu d'après-midi de lundi, Islam Slimani a eu juste le temps de s'installer dans sa chambre à l'hôtel Hilton avant de descendre à la réception pour aller chez son coiffeur préféré, Chafik, au quartier du Ruisseau d'Alger. Islam en toute humilité s'est arrêté aux nombreuses sollicitations de ses fans présents à l'hôtel pour prendre des photos souvenir avec lui. Le sallon de coiffure Les mains d'or submergé de fans Fatigué par le harassant voyage qu'il a effectué, Islam Slimani a tenu à se rendre chez son coiffeur comme il n'a eu de cesse de le répéter. Une fois sur place, plusieurs fans du Chabab et d'autres supporteurs des différents clubs de la capitale présents sur place ont échangé avec lui une discussion sympathique. Le sallon de son coiffeur personnel était en tout cas submergé de fans venus le féliciter pour son transfert au Sporting. «Je suis un enfant du peuple, j'aime partager avec lui ma joie» C'est la phrase qu'il nous sortait à chaque fois qu'on lui demandait de rentrer à l'hôtel au risque de rater le début de la conférence de presse, organisée au Hilton. Slimani trouvait la parade pour nous faire encore patienter. Courtois et avec son sourire habituel et son visage innocent, Islam ne voulait décevoir personne parmi les gens qui l'avaient sollicité. Son papa : «Fier de ce qu'a réalisé mon fils» Très ému au moment et après la remise du trophée du Ballon d'Or 2013 à Islam Slimani, son papa a bien voulu nous livrer ses impressions à propos de la distinction de son fils : «C'est un grand jour pour toute la famille. Je remercie Dieu de m'avoir donné cette chance de vivre la consécration de mon fils. Je suis fier de lui et fier de ce qu'il a réalisé. J'espère qu'il va encore connaître d'autres moments de joie, inch'Allah et merci au Buteur et El Heddaf pour cette initiative qui encourage les jeunes footballeurs algériens.» Bruno Carvalho (président Sporting) : «Slimani ne partira pas cet hiver» Le président du Sporting de Lisbonne était très heureux de voir son poulain sacré Ballon d'Or algérien. Pour ce prestigieux club portugais qui a donné deux Ballons d'Or européens, à savoir Ronaldo et Figo, la distinction de Slimani est un événement qui marquera l'histoire de cette équipe : «C'est bien de compter un Ballon d'Or algérien dans notre équipe. En tout cas, c'est un joueur qui le mérite, c'est le meilleur. C'est pour cela que nous n'avons pas l'intention de nous séparer de ce buteur racé.» Chokri Yousfi (son agent) : «Islam ne partira pas, il est dans un grand club» Présent lui aussi à la cérémonie du Ballon d'Or, l'agent d'Islam Slimani qui est arrivé avec lui en compagnie du président du Sporting, Bruno Carvalho, et du directeur sportif, Ignacio, était un homme heureux : «Je suis très content pour Islam. Au-delà de ses excellentes performances avec l'Equipe nationale, il mérite amplement le ballon d'Or 2013. C'est un garçon très sympathique d'une grande humilité.» «La présence de Rivaldo et Zaneti a réhaussé le niveau de la cérémonie» Comme d'habitude les invités d'honneur du Buteur-El Heddaf ne laissent pas indifférents. A ce propos, Chokri Yousfi déclare : «Ce n'est pas pour vous jeter des fleurs mais j'ai beaucoup apprécié la cérémonie. La présence de joueurs de talent mondial comme Zaneti ou la star du football brésilien, Rivaldo, a relevé le niveau de la cérémonie.» A la question de savoir si la situation d'Islam Slimani ne le tracassait pas sachant qu'il a un Mondial au Brésil à jouer l'été prochain, Chokri rétorque : «C'est vrai qu'on aurait tous aimé qu'il soit titulaire dans chaque match mais il ne faut pas oublier qu'il joue au Sporting de Lisbonne, un très grand club. Je suis sûr qu'il va finir par s'imposer et jouer plus souvent.» Messieurs les Ministres Excellences Messieurs les ambassadeurs, Honorable assistance, Bonsoir et bienvenue, C'est avec honneur et bonheur que nous vous accueillons pour cette 13e édition du Ballon d'Or que nous fêtons cette année dans un contexte particulier, marqué par la qualification de l'Algérie avec brio au Mondial brésilien, pour la deuxième fois de suite et la quatrième dans l'histoire du football national. Un exploit qui vient récompenser les grands sacrifices consentis pour que soit hissé très haut dans les grands événements mondiaux, l'emblème national, avec une sélection jeune et solide, qui a su insuffler dans nos cœurs de la joie, et prouvé que l'Algérie est toujours debout grâce à ses hommes. Encore une fois, le football algérien a prouvé qu'il pouvait être malade sans pour autant disparaître. Notre championnat exporte aujourd'hui des joueurs en Europe, à l'image de Slimani, Soudani et Belkalem, trois candidats au Ballon d'Or, El Heddaf-Le Buteur. Parce que nous sommes le seul représentant du Monde arabe au Brésil, on doit démontrer que la qualification au Mondial n'est pas une fin en soi, mais le début d'une nouvelle ère, faite de nouvelles conquêtes, avec une qualification au deuxième tour et une deuxième consécration à la CAN comme premier objectif à atteindre, ce qui ne relèvera pas du miracle pour l'Algérie. Merci à tous. Nous vous souhaitons une agréable soirée.