«J'ai failli avoir une crise cardiaque lorsque le penalty de Djallit a été repoussé une première fois» Très malheureux sur le premier but des Chaouis, Houari Djemili a su faire montre d'abnégation pour réussir des arrêts décisifs qui lui ont permis de terminer ce huitième de finale dans la peau du héros. Le dernier rempart mouloudéen revient, dans cet entretien, sur cette folle après-midi vécue dans le chaudron de Zerdani-Hassouna. Vous devez être tout retourné, après cette folle après-midi vécue dans ce stade en ébullition de Zerdani-Hassouna ? Ça restera un match mémorable, car il y avait de l'engagement physique, du beau jeu, des buts et du suspense. En d'autres termes, tous les ingrédients pour assister à un grand match. On savait que ça allait être une partie très engagée face à un adversaire qui est bien placé pour retrouver la Ligue 1 la saison prochaine. Vous attendiez-vous à un tel scénario ? C'est sûr qu'on aurait jamais pu croire qu'on allait se retrouver menés très vite par deux buts à zéro. Tous les observateurs croyaient qu'on allait se faire éliminer par une valeureuse équipe de l'USC. Mais dans le football, tant que l'arbitre n'a pas sifflé la fin, tout peut arriver. Racontez-nous justement ce premier but inscrit d'une frappe des 65 m qui a fait le buzz sur la Toile ? J'assume pleinement ma responsabilité sur ce but. Il y avait cette frappe qui a rebondi dans la surface de réparation. J'avais lu la trajectoire du ballon, mais je me suis fait avoir par le vent qui était favorable à l'équipe de l'USC. Dès qu'il a percuté le sol, le ballon a pris de la vitesse grâce au vent. C'est ce qui m'a trompé. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ? J'étais désabusé, car j'étais en train de baigner dans un véritable cauchemar. Et je n'étais pas au bout de mes peines puisque juste avant la pause, je prends un second but. Cette fois, ma responsabilité n'était pas engagée. Nous étions tous groggy. Quel a été le discours du coach durant la pause ? Il nous a demandé de ne pas nous affoler. Il nous a aussi demandé de construire le jeu et de ne pas balancer les ballons devant. Bouali nous a exhortés à nous battre pour réduire le score. Vous étiez à deux doigts de prendre l'eau en seconde mi-temps, mais grâce à vos interventions, votre équipe est restée dans le match... Hormis ce premier but, j'estime avoir réalisé un gros match. J'ai réussi pas moins de cinq arrêts décisifs. Il y a aussi le sauvetage de Hachoud sur la ligne qui a fait basculer la partie car dans la foulée, nous sommes revenus dans la partie grâce au but de Yahia-Cherif. A ce moment-là, tous les espoirs étaient permis. Nous avons poussé de toute notre énergie pour essayer d'égaliser. Comment avez-vous vécu le penalty transformé par Djallit ? Lorsque l'arbitre a sifflé penalty, je n'en croyais pas mes yeux. Je savais que si Djallit égalisait, rien ne pouvait nous atteindre. Mais j'ai failli avoir une crise cardiaque lorsque le tir de Djallit a été repoussé. Mais heureusement qu'il était à l'affût pour terminer le boulot. Dès que le cuir a franchi la ligne du but, je savais qu'on allait se qualifier. J'ai alors dit à mes camarades que la qualification nous tendait les bras et que j'allais faire mon boulot dans la série des tirs au but. Si l'équipe s'était fait éliminer, on vous aurait accusé d'être le principal coupable de cet échec... Je le sais. Si nous avions perdu ce match, je ne me serai jamais pardonné car j'aurais eu le sentiment d'avoir éliminé mon équipe. Dieu merci, nous avons arraché la qualification et j'ai tenu ma promesse lors des tirs au but. Je tiens à préciser aussi que j'ai pris mes responsabilités, malgré une blessure au niveau du cuir chevelu. Bien d'autres gardiens auraient refusé de prendre des risques. Je devais le faire surtout que Fabre était blessé. Toute l'équipe et les supporters comptaient sur moi. Cette qualification qualifiée de miraculeuse n'est-elle pas un signe du destin ? L'année passée aussi, on s'est qualifiés in extremis, mais Dame coupe avait choisi son camp en finale. Prenons match par match, ensuite on verra. Vous êtes désormais en quarts de finale. Quel est, selon vous, le meilleur tirage ? Je vais vous surprendre en vous disant que je préfère jouer une grosse équipe, car souvent nous éprouvons les pires difficultés face à des formations dites petites. On l'a constaté contre Ben Badis puis face à Chaouia. La seule chose que je souhaite, c'est d'avoir l'avantage du terrain. Ce serait bien de recevoir chez nous devant notre public, au prochain tour. Après cette victoire, vous êtes dans les meilleures dispositions mentales pour aborder le match de championnat contre Aïn Fekroun qui vient de qualifier en quarts de finale... C'est sûr qu'une telle qualification ne pourra que booster le moral des troupes, surtout lorsqu'on revient de très loin. A nous de surfer sur cette bonne dynamique pour aller tenter de chercher les trois points de Aïn M'lila. Après une invincibilité de 556', le MCA a encaissé 3 buts en 180' La défense ne rassure plus Depuis sa venue, Fouad Bouali a fait de l'assise défensive une priorité. On ne peut bâtir une grande équipe sans une arrière-garde solide, selon lui. Mission réussie, puisque le Mouloudia restera sur une série de cinq matchs sans prendre but, toutes compétitions confondues. Une performance qui a permis au Mouloudia de se relancer dans la course au titre. Seulement face à la JSMB, à Bologhine, on a pu constater quelques signes de faiblesse face aux Béjaouis qui ont malmené cette défense qui était au bord de la rupture. Avant-hier contre Chaouia, les craintes des observateurs et de Bouali se sont confirmées puisque la défense était agonisante. Souvent prise de vitesse, il aura fallu un grand Djemili et un Hachoud très attentif pour éviter de boire la tasse. Sur certaines actions, les attaquants de l'USC étaient en supériorité numérique dans la surface de vérité. Heureusement que Moussi, Youcef Khodja et Boulaouidat ont fait parfois montre d'égoïsme. Prenant deux buts en l'espace d'une seule mi-temps, voilà une situation que le Mouloudia n'avait connue qu'une seule fois cette saison. C'était en championnat contre l'Entente de Sétif, au stade du 8-Mai-45. Depuis, le vieux club algérois a toujours compté sur sa ligne défensive devenue imperméable. Seulement, il y a des signes d'inquiétudes qui ne trompent pas et qu'il va falloir très vite résoudre pour éviter de revivre le scénario vécu face à Chaouia. Fouad Bouali, technicien méticuleux qu'il est, sait qu'avec cette manière de jouer, il ne pourrait prétendre au sacre. Face aux grosses cylindrées, les largesses de la défense risque de se payer cash. Le staff technique a donc une semaine pour trouver la bonne formule, à même de redonner des couleurs à une assise jadis le maillon fort du club mouloudéen. La délégation mouloudéenne à Alger à 2 h du matin Juste après la fin de la rencontre, les gars du Mouloudia ont quitté Oum Bouaghi sous très forte escorte. C'est à bord de l'autocar du club que la délégation a regagné la capitale. Il était presque 2 h du matin lorsque les joueurs sont arrivées à bon port. Petite escaleà El Yachir Le bus transportant l'équipe a fait une petite halte à Al Yachir, pour permettre aux joueurs de se sustenter. Des sandwiches ont été achetés pour que les camarades de Bouguèche puissent prendre des forces, sans quitter l'autocar. Dibi marque des points et rassure la direction Stéphane Paul Dibi a fait son apparition lors de la rencontre de coupe. Une entrée qui intervenue dans une situation très délicate, car son équipe était menée par deux à zéro. Finalement, l'attaquant ivoirien est parvenu à mettre sur orbite Yahia-Cherif qui a réduit le score. Et lors de la série des tirs au but, Dibi a pris ses responsabilités en réussissant son essai avec brio. Pour une première dans un contexte assez difficile, Paul Dibi aura réussi son pari, ce qui confortera la direction mouloudéenne dans son choix d'avoir fait venir le joueur sans passer par des tests. Contre Aïn Fekroun, Dibi devrait encore une fois aborder l'affiche dans la peau d'un joker de luxe. Kaci-Saïd devra convaincre le CA d'octroyer des primes aux joueurs en Coupe d'Algérie Le président Boudjemaâ Boumella est catégorique concernant l'idée d'octroyer des primes, après chaque match de coupe. L'enveloppe ne sera débloquée, qu'en finale de la Coupe d'Algérie. Seulement, cette qualification face à Chaouia a incité Kamel Kaci-Saïd à s'entretenir avec le président. Ayant promis à ses troupes de tout faire pour qu'ils puissent percevoir une prime, le manager général doit désormais trouver les bons arguments pour convaincre les membres du conseil d'adhérer à sa nouvelle position. Considérant que l'équipe est à un stade avancé de la Coupe d'Algérie, il serait judicieux de motiver les joueurs par des primes, après chaque qualification. Cela augmenterait les chances de réussite du Mouloudia qui convoite plus que jamais une septième couronne. De ce fait, il n'est pas exclu que la direction finisse par débloquer une forte prime dans les jours qui viennent, pour récompenser les joueurs, après l'exploit réalisé à Oum El Bouaghi.