Zouba : «Il faut contrôler ses émotions» Egypte 1 - Algérie 0 19 septembre 1969 Le Caire Eliminatoires Coupe d'Afrique des nations Arbitre : Seoudi (Tunisie) But : Chazli 58' Algérie : Abrouk, Attoui Ali, Moha, Tahar, Bourouba, Seridi, Benturki (Khiari), Aïssaoui, Khalem (Salhi Abdelhamid), Lalmas, Achour. Entraîneurs : Bentifour et Zouba. Egypte : Mokhtar, Hani, Nahar, Rifaa, Bakr, Maher, Khallif, (Ettayeb), Basri, Abougreisha, Chadli, Abdesmed. Entraîneur : Al Ouahch -------------- Algérie 1 - Egypte 1 28 septembre 1969 Stade du 20-Août (Alger) Eliminatoires Coupe d'Afrique des nations Arbitre : Ben Jelloun (Maroc) Buts : Khalem (9' ) – Algérie. Chadli (58') – Egypte. Algérie : Abrouk, Atoui Ali, Bourouba, Tahar, Moha, Seridi, Benturki, Lekkak, Khalem, Lalmas, Achour (Khiari). Entraîneurs : Bentifour et Zouba Egypte : Mokhtar, Siaghi, Bouray, Abouleiz, Hani, Boubou, Abdessmed, Abougreisha, Mustapha, Chadli, Farouk, (Taha) Entraîneur : Al Ouahch -------------- Un mois de stage en France et en Suisse Remarque de taille : on ne lésinait pas sur les moyens. S'offrir un stage en France et en Suisse voulait dire que les choses étaient prises au sérieux, avec les aléas de l'époque, il est certain. Cette Coupe du monde s'était disputée au Mexique. La première manche entre l'Egypte et l'Algérie dans ces éliminatoires s'était jouée d'abord au Caire. Un avantage ? Sans doute, parce que c'est plus intéressant de jouer le match retour dans son pays. C'était aussi la première confrontation officielle entre les deux nations arabes. Et sans se voiler la face, le leadership n'était pas un vain mot à l'époque. L'Egypte voulait accaparer ce leadership. Parmi les Verts, sous la houlette de Hacen Lalmas du Chabab de Belcourt, l'une des meilleures équipes du championnat de l'époque, avec un titre de Coupe d'Algérie aux dépens de l'USMA sur le tuf du stade Municipal (5 à 3 après prolongations), des stars comme Achour, Kalem, Abrouk et feu Moha. De graves lacunes avant les 2 matchs, constatait la presse de l'époque Lors de ces deux stages en France et en Suisse, qui ont précédé les deux matches face à l'Egypte dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde au Mexique, la presse de l'époque avait constaté de «graves lacunes». On y lisait : «Des manquements à la discipline à Angoulême.» Le papier ne cite pas le nom des joueurs mis en cause, ni le problème rencontré par le staff technique de l'époque et qui était constitué à l'aller par le duo Bentifour-Zouba et au retour par Bentifour et Zouba. La langue de bois, sommes-nous tenté de dire, mais le fait d'en dire deux mots et de signaler ces faits est en soi respectable. On apprend juste que des joueurs étaient renvoyés par les responsables du football en Algérie de l'époque. On parle de joueurs n'ayant pas compris le sens du port du maillot national. «Le talent ne vaut rien s'il ne sert pas les intérêts du pays», disait la presse. Il n'était pas question que de lacunes de type disciplinaire, mais aussi de type technique. On avait mis sur le dos de la défense toutes les défaites et certaines ne se sont pas terminées par la plus petite des marges. Atoui, Moha, Tahar et Bourouba : le quatuor de la défense La défense de l'époque était signalée comme très forte. «La défense, jadis notre point fort, doit subir des retouches. Atoui, Moha, Tahar, Bourouba constituent incontestablement un rempart assez solide. Sa prestation à Agadir face au Maroc a été l'une de nos principales satisfactions», écrivait encore la même presse. -------------- Zouba : «Il faut contrôler ses émotions» «Les Egyptiens nous évitaient par peur de l'humiliation» «1969 remonte à loin. Dans ce genre de match, il est important de contrôler ses émotions. Ces matches ressemblent beaucoup au match que le MCA a disputé face au Ahly du Caire en 1976. Ce qui s'est passé en stage à Angoulême n'est pas si grave en soi. On avait donné quartier libre à nos joueurs. Et ma foi, il faut comprendre ces choses-là et ne pas en faire toute une histoire. D'autant plus qu'il n' y avait pas de match programmé au cours des jours qui ont suivi ce quartier libre. Après l'indépendance, les Egyptiens nous redoutaient ; ils avaient peur de l'humiliation (n'bahd'louhoum). Ils savaient que notre équipe était truffée de professionnels qui évoluaient en France et en Europe. Ils avaient aussi peur de nous affronter avant l'indépendance, de crainte d'être sanctionnés par la FIFA. Mais le bloc soviétique acceptait volontairement de jouer contre nous. Il y avait de l'amateurisme dans ces pays-là et ils savaient que notre équipe était forte. Ils jouaient le plus souvent avec des joueurs qui se préparaient aux championnats d'Europe. Je me souviens des matchs plus récents comme celui du MCA face au Ahly où à chaque coin de rue on nous haranguait. On vous mettra cinq buts, nous disait-on. Mes joueurs ont demandé à s'entraîner à midi, en juin en pleine canicule, alors que le match devait se jouer à 16h. C'est dire que la volonté et le courage étaient bien là. Voilà comment il faut se présenter le 14 novembre prochain face à l'Egypte. Quand la presse était venue me voir à propos d'Al Khatib, c'était toujours en 1976, j'ai répondu que j'avais dix Al Khatib dans mes rangs. Un journaliste m'avait dit que c'était kofr (un blasphème) de manquer de respect à Al Khatib.» -------------- Cela s'est passé ce jour-là * A partir du 15 septembre, réduction de 12% sur les lignes aériennes La compagnie aérienne a introduit une réduction de tarifs sur les lignes aériennes au départ d'Algérie à partir du 15 septembre 1969. «Les lignes au départ d'Alger vers Biskra, Touggourt, Jijel, El Oued et Tlemcen : 12% de réduction», lit-on dans un encart publicitaire. * Blida préparait le premier festival de la musique et des chants populaires Ce festival, qui devait commencer à la mi-novembre, concernait les amateurs du chaâbi, de la zorna et du chant bédouin. Une réunion pour la préparation de ce festival s'était déroulée à la daïra de Blida qui n'avait pas encore le statut de wilaya. * Inondations du Titteri, seuls les poteaux télégraphiques étaient visibles Au cours de cette période, le Titteri (aujourd'hui wilaya de Médéa) connaissait de graves inondations. On lit dans la presse de l'époque qu'il avait tellement plu durant une seule journée que seuls les poteaux télégraphiques émergeaient au-dessus de l'eau. Tout le territoire avait connu des inondations. Touggourt et Ksar Chellala n'étaient pas en reste. * Les caricatures de Slim sur les pages d'El Moudjahid Slim le caricaturiste inventait deux célèbres personnages Aïcha et Bouzid. Il n'omettait jamais de faire apparaître son célèbre chat.