Quand le rêve se transforme en cauchemar Laïfaoui : «Il faut tourner la page de la CAF» Contre toute attente, les Ententistes n'ont pas pu revenir avec le trophée africain du Mali. Lors de la deuxième manche de cette grande finale de la Coupe de la CAF, ils se sont inclinés à la séance des tirs au but face au Stade Malien. En laissant derrière eux un peuple en folie, les Sétifiens peuvent se mordre les doigts d'avoir raté une cinquième étoile demeurée dans la case des rêves, vu la difficulté d'animer de nouveau une grande finale africaine. Tout le monde est responsable de cet échec Même si pour beaucoup d'observateurs le facteur du hasard est souvent présent dans la séance des tirs au but, il ne faut pas non plus fuir la réalité et dire que les trois joueurs de l'ESS qui ont raté leur penalty sont derrière cette contre-performance. Toute la famille de l'Entente, avec des degrés variables selon la sensibilité du poste, est responsable de cet échec. Sachant qu'en cas de victoire tout le monde aurait crié haut et fort qu'il était pour beaucoup dans cette consécration africaine. 8 milliards de frais partis en fumée Après neuf mois de souffrance, depuis le début de cette compétition et des destinations souvent dangereuses pour ne pas dire suicidaires, les Ententistes pourront regretter les efforts fournis et les sacrifices durant 16 rencontres et pas moins de 8 milliards de centimes dépensés. En fait, l'objectif était de remporter le trophée africain et non seulement de se contenter d'animer la finale d'une grande compétition africaine. Les joueurs étaient déconcentrés Pour certains, la Coupe de la CAF était l'un des principaux objectifs cette saison, alors que d'autres se contentaient régulièrement de dire que c'est juste une récompense de plusieurs mois de sacrifices. Le groupe sétifien donnait l'impression de prendre à la légère le privilège d'animer une grande finale africaine, surtout que pas mal de joueurs nous ont avoués qu'ils étaient perturbés par les visiteurs et le nombre des dirigeants présents avec le groupe pour cette dernière sortie au Mali. Cela a chamboulé leurs habitudes et leur façon d'entamer la rencontre, avec nettement moins de concentration que d'habitude. Certains n'ont pas le niveau de l'Entente Une fois encore, quatre ou cinq éléments de l'ESS ont carrément loupé leur match, samedi dernier. Des joueurs ont fait une prestation laborieuse, pour ne pas dire médiocre, au point de nous amener à dire que l'Entente a besoin de sang neuf dans son effectif. L'équipe devra écarter au plus vite certains éléments qui n'ont plus rien à apporter au club sétifien. Le staff technique n'a pas aligné le meilleur onze En plus de certains joueurs dans un jour sans, beaucoup de spécialistes ont été unanimes à dire que le coach Mechiche n'a pas aligné dans un premier temps le meilleur onze possible. Malgré l'absence de taille de Lemmouchia et Ziaya, le coach a utilisé un seul attaquant de pointe, avant de faire appel à Djediat et Hadj Aïssa dans les vingt dernières minutes seulement, alors qu'ils pouvaient largement apporter plus comme titulaires ou même dès la seconde période. Des dirigeants à la recherche de la notoriété Souvent très nombreux dans les grands rendez-vous, plusieurs dirigeants sétifiens brillent par leurs absences dans les matchs de championnat. Comme ce fut le cas récemment face au CAB Batna, avant de vêtir leurs beaux costumes pour attirer l'attention dans les grandes affiches. Certains d'entres eux essayent même de gagner la sympathie de certains cadres de l'équipe, en divisant ainsi un effectif soudé en plusieurs petits groupes, au point de provoquer un climat malsain dans les coulisses du club phare de Aïn Fouara. Pas le temps de pleurnicher maintenant Difficile, regrettable, inattendu, plusieurs qualificatifs peuvent être utilisés pour résumer l'échec des Sétifiens à remporter le trophée africain. Mais à quelques jours d'une autre grande finale face à l'Espérance de Tunis pour la Coupe de l'UNAF, cela ne sert absolument à rien d'évoquer des faux prétextes et notamment le mauvais sort lors de la séance des tirs au but. Il faut se comporter comme de vrais hommes et repartir vers l'avant à la conquête d'autres titres et de consécrations. Nedjmou S. Laïfaoui : «Il faut tourner la page de la CAF» * Une défaite très amère, n'est-ce pas ? C'est toujours difficile d'accepter la défaite, et encore plus lors d'une grande finale africaine et durant la séance des tirs au but. Mais nous ne pouvons rien faire de plus que de se ressaisir au plus vite, car ça ne sert absolument à rien de continuer à refaire le scénario de ce match dans nos têtes. * Peut-on savoir pourquoi vous avez choisi de rester plus en défense que de jouer vers l'avant ? Il n'y a pas un secret dans notre façon d'évoluer lors de ce match retour. Nous avons fait le déplacement au Mali avec un avantage de deux buts, et il fallait juste gérer intelligemment les débats. Malgré une bonne première période, nous avons encaissé deux buts en seconde mi-temps dans un laps de temps court, ce qui a faussé toutes nos prévisions. * Vous avez trouvé du mal à quitter le stade après avoir perdu le sacre. On imagine que c'était très difficile pour vous d'accepter cette réalité… J'étais tellement confiant à l'idée de revenir avec le sacre que je ne pouvais pas croire que nous étions passés à côté de quelque chose de magique. J'avoue que j'étais sûr de remporter le trophée sans la séance de tirs au but, mais Dieu en a voulu autrement et il faut accepter et avaler cette amère déception. * Pourquoi avez-vous tardé à réagir après le second but malien ? Nous avons essayé dans un premier temps de jouer en contres pour profiter de la moindre occasion pour marquer le premier but. Après le second but nous avons joué notre vrai jeu, et tout le monde a vu que nous avons eu l'intégralité du monopole du jeu lors des 20 dernières minutes, en se procurant deux très chaudes occasions, mais en vain. * Selon vous, le fait de perdre le trophée africain, pourra-t-il influer négativement sur la bonne marche du groupe à l'avenir ? Jusqu'à preuve du contraire, dans une finale il faut un vainqueur et aussi un vaincu. Ce sont les aléas du sport de haut niveau, et je répète que c'est très difficile d'accepter le fait de rater de peu notre objectif. Mais nous devons rester toujours débout pour se rattraper en finale de la Coupe de l'UNAF, et aussi rester sur notre bonne lancée en championnat. * Un dernier mot pour les supporteurs…. Nous avons plus que jamais besoin de nos supporteurs pour surmonter ensemble cet échec. J'espère du fond du cœur qu'ils vont nous soutenir dans nos prochaines sorties afin de renouer au plus vite avec le succès et oublier définitivement le chapitre de Coupe de la CAF. Entretien réalisé par Nedjmou S.