Le projet pilote de Désertec aura lieu en terre marocaine selon les propos du Belge Paul Van Son, président de Désertec. Le premier projet pilote de Desertec sera réalisé au Maroc selon les propos de son manager, Paul Van Son, rapportés par l'agence de presse Bloomberg qui cite le journal allemand Handelsblatt. Le gigantesque programme de production d'énergie solaire pour l'Europe à partir du désert de l'Afrique du Nord sort ainsi d'une longue phase des tractations. A terme, Desertec pourrait produire entre 500 et 1000 megawatts. Porté par une société à responsabilité limitée, le projet Desertec a pris officiellement forme en juillet 2009 avec 12 compagnies européennes dans le tour de table. Les trois pays du Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie) s'y sont déclarés favorables au programme et l'on ré exprimés lors d'une récente rencontre, tenue à Alger, entre leurs ministres de l'Energie et Gunther Ottinger, Commissaire européen à l'énergie. Le projet Desertec entre dans le cadre du plan solaire méditerranéen adopté au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Parmi les obstacles qui avaient ralenti le projet Desertec, la mobilisation des fonds et l'harmonisation des cadres juridiques entre les zones Europe et Mena notamment pour le cas spécifique du transport de l'énergie renouvelable. Côté politique, à la méfiance de départ des maghrébins, il faudrait ajouter la défiance de certains pays européens récalcitrants à l'idée de s'aligner sous le drapeau allemand, leader indiscutable dans le domaine et tête de pont de Désertec. La Desertec Industrial Initiative sera lancée courant octobre 2009 en Europe. Il s'agit d'un immense projet de production d'énergie solaire pour couvrir 15% des besoins européens en électricité à partir du Sahara (voir nos précédentes éditions sur www.lesafriques.com). Une douzaine d'entreprises sont impliquées dans cette opération, à l'image du Suisse ABB, des Allemands E.ON, RWE et Siemens, et de l'Algérien Cevital. Selon Issad Rebrab, patron du plus grand groupe privé Algérien, Cevital, la course est ouverte entre le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Egypte pour accueillir des projets liés à cette initiative. « Aujourd'hui, il y a une concurrence au niveau des pays du sud de la Méditerranée. Les Egyptiens veulent que ce soit chez eux, les Tunisiens, les Marocains et les Libyens se battent déjà pour avoir les projets. Les Algériens doivent en faire autant », a-t-il déclaré en s'exprimant pour la première fois sur cette initiative depuis l'annonce faite début juillet 2009. « Nous sommes en train de nous battre pour obtenir un ou deux projets en Algérie. Nous avons le plus grand désert de la région, le plus grand espace », a-t-il ajouté. Autre avantage comparatif pour l'Algérie, l'existence d'une industrie du verre et du béton. « Nous avons beaucoup de matériaux produits localement qui vont servir pour la réalisation de ces centrales d'énergies renouvelables. C'est une grande opportunité pour notre pays », a insisté le patron de Cevital. Il a précisé que Desertec prévoit un démarrage avec trois projets de 1 gigawatt chacun pour les trois prochaines années. Le gouvernement ouvert à la discussion Cela dit, et devant la presse, Chakib Khelil a serré la main d'Issad Rebrab en marge d'une cérémonie à Alger de présentation du programme d'approvisionnement du marché algérien en gaz 2009-2018, et lui a dit ouvertement : « Nous sommes prêts à discuter du projet Desertec. » Profitant de la présence des journalistes, le patron du groupe Cevital a défendu, à haute voix, le sérieux de l'initiative Desertec. Pour rappel, Desertec a pour but de construire des centrales solaires thermiques (Concentrating Solar Power, CSP) connectées entre elles et au réseau de distribution de l'électricité. Des centrales qui seront également liées à d'autres installations d'énergies renouvelables et même à des installations de dessalement d'eau de mer. Les lignes à haute tension passeront sous la Méditerranée. D'après les concepteurs du projet, ces lignes de type CCHT(courant continu) permettraient de transporter l'énergie avec des pertes estimées à 3% par 1000 km de distance. Autre avantage : les CCHT ne provoquent pas de pollution électromagnétique. Les premières livraisons d'électricité sont prévues pour 2025. Un bureau d'étude sera bientôt créé pour élaborer les projets pilotes et les budgets qui y seront liés. L'Algérie, le principal fournisseur d'électricité de l'Europe Le grandiose et ambitieux projet de l'énergie solaire et éolien Desertec, qui comptait 12 partenaires, vient d'être renforcé par 5 autres entreprises multinationales. La firme italienne Enel Green Power, l'entreprise française Saint-Gobain Solar, la société espagnole Red Electrica de Espana, le consortium américain First Solar et la société marocaine Nareva Holding ont affiché leur volonté, selon le réseau Econostrum, de se joindre aux autres partenaires afin de mener à bien ce projet d'un investissement global de l'ordre de 400 milliards d'euros étalés jusqu'en 2050. Ce gigantesque projet, visant à mettre en place un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires dans les pays d'Afrique du Nord, notamment en Algérie où les équipements sont déjà implantés dans les régions de Hassi R'mel et Adrar, prévoit la fourniture de plus de 15 % de la consommation d'électricité de l'Europe. Les différentes délégations d'hommes d'affaires allemands et investisseurs allemands spécialisés dans l'environnement et l'énergie solaire et photovoltaïque qui ont récemment visité l'Algérie, montrent tout l'intérêt accordé par les entreprises germaniques pour finaliser cet énorme projet multinational afin de transférer les technologies de pointe. Leader dans ce domaine énergétique, la société allemande DII (Desertec Industrial Initiative vient d'annoncer la couleur par le biais de son directeur général. En effet, le patron de cette firme, Paul Van Son, architecte et pilote de ce projet, vient de relancer le projet. Il a déclaré qu'avec « l'intégration de ces cinq entreprises et investisseurs, nous avons franchi un pas important dans l'internationalisation réelle de notre initiative industrielle». Par ailleurs, une société tunisienne a annoncé sa disponibilité. Des négociations sont actuellement en cours avec le promoteur allemand de ce projet pour faire son entrée dans ce projet d'énergies renouvelables. Il compte désormais 17 partenaires, c'est-à-dire 16 entreprises, dont l'entreprise Algérienne Cevital, l'espagnole Abengoa et la fondation Desertec. Mais, l'ossature de ce groupement d'intérêts communs est à majorité germanique englobant notamment les firmes RWE, Eon, Siemens, déjà opérationnelle en Algérie depuis 1962, Deutsche Bank et la compagnie de réassurance bavaroise Munich Re. La coopération énergétique Algéro-Allemande, matérialisée en la firme allemande D II et Cevital, devient de plus en plus importante, sachant que la fin de l'année en cours verra la finalisation du projet de la centrale hybride de Hassi R'mel. Cette dernière sera bientôt opérationnelle avec une capacité de production électrique de plus de 160 mégawatts pour un coût total de 350 millions d'euros. L'Algérie dispose à ce titre d'un vaste gisement naturel d'énergie solaire qui ne demande que l'exploitation en partenariat avec des firmes spécialisées comme les allemandes. C'est ainsi qu'elle est perçue, par les experts, comme le principal fournisseur d'électricité du Vieux continent. La législation algérienne doit s'adapter, d'ici là, pour permettre son programme d'exportation de l'électricité vers l'Allemagne, après avoir traversé les pays du Sud de l'Europe.