Le raid mené par l'armée mauritanienne avec le soutien de la France contre al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans le désert malien jeudi dernier, ne manquera pas d'entrainer une riposte de cette organisation. Cela suscite une inquiétude quant au devenir des otages retenus par l'Aqmi dans la région du sahel, notamment sur Michel Germaneau, âgé de 78 ans, un Français enlevé au Niger il y a trois mois et qui serait retenu par ce même réseau terroriste. Précisons que la branche maghrébine d'Al-Qaïda a menacé d'exécuter d'ici le 26 juillet Michel Germaneau, si plusieurs de ses membres détenus dans des pays de la région n'étaient pas libérés. Selon des médias, espagnols « les soldats français ont participé à cette opération contre Aqmi pour libérer Michel Germaneau, ce que ne confirme pas le Quai d'Orsay.». Toutefois le ministère français de la Défense a déclaré à ce propos que « des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d'Al-Qaïda au Maghreb islamique contre la Mauritanie.». Il a ajouté dans un communiqué que « Le groupe terroriste visé par l'armée mauritanienne est celui qui a exécuté l'otage britannique voici un an et qui refuse de donner des preuves de vie et d'engager le dialogue en vue de la libération de notre compatriote Michel Germaneau.». Cette intervention de la France n'aurait pas été du goût de l'Espagne, qui a peur des conséquences de ce raid pour deux de ces ressortissants retenus en otage dans la région du sahel. Selon El Pais, ce raid aurait provoqué la colère du gouvernement espagnol, «informé mais pas consulté» par Paris sur cette opération. Madrid s'inquiète en effet des risques que ce genre d'opération fait courir à deux de ses ressortissants, enlevés en Mauritanie il y a huit mois et retenus depuis par les hommes de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, un autre responsable d'al-Qaida au Sahel, relève le même journal. S'agissant de l'Algérie, selon le journal électronique TSA, « elle a été informée par la Mauritanie deux jours avant le raid mené jeudi par l'armée mauritanienne avec l'appui des forces spéciales françaises dans le désert du nord du Mali contre un groupe armé appartenant Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).» toutefois selon la même source, « ni les Français ni les Maliens n'ont informé les Algériens de l'opération. ». Les forces spéciales françaises n'ont pas survolé l'espace aérien algérien pour se rendre au Mali, précise la même source qui indique que « ce dossier a été confié au commandement de la sixième région militaire ». Les militaires algériens avaientt pour mission d'empêcher une fuite des éléments du groupe d'Aqmi vers le territoire national. L'opération militaire de jeudi devrait accentuer davantage les tensions entre Alger et Paris d'un côté et Alger et Bamako de l'autre. Il faut savoir que les Algériens ont toujours été hostiles à une intervention militaire au Sahel, une région complexe où estiment-ils la force ne suffira pas à elle seule pour résoudre les problèmes posés par Al-Qaïda. Soulignons que vendredi dernier, le ministre Mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil a déclaré que « Six membres d'Aqmi ont été tués lors du raid et quatre ont pris la fuite.».