Sur initiative du président de la République, qui répond ainsi aux attentes des opérateurs nationaux, quelque 20.000 PME vont bénéficier sur la période 2010-2014 d'une mise à niveau méritée. Entre accompagnement à la certification qualité, réalisation des études de marché, soutien des plans de formation des PME et bien autres appuis accordés aux PME, un communiqué issu de dernier Conseil des ministres a été récemment rendu public. Le document énumère notamment les modalités d'accès à la mise a niveau. Comment peut-on y adhérer Instrument mis en place par les pouvoirs publics algériens pour permettre au tissu des PME de se développer et de jouer un rôle de locomotive dans le développement national, la mise à niveau est ouverte pour toutes les entreprises de droit algérien. Elle concerne les PME en activité depuis au moins 2 ans et possédant une structure financière équilibrée. C'est l'agence nationale pour le développement des PME (ANDPME) qui chapeaute cette opération d'envergure. Organisme né en 2005, l'agence a pour objectif le développement de la petite et moyenne entreprise. Pour se faire à elle a notamment pour mission de mettre en œuvre la stratégie sectorielle en matière de promotion et de développement de la PME, ainsi que le programme national de mise à niveau des PME, dont elle doit assurer le suivi. L'ANDPME a, par ailleurs, un rôle de veille sur le tissu des PME algériennes, en ce sens, que l'organisme est chargé de suivre la démographie des PME en termes de création, de cessation et de changement d'activités, de réaliser des études de filières et notes de conjoncture périodiques ainsi que de collecter, d'exploiter et de diffuser l'information spécifique au domaine d'activité des PME. En ce qui concerne le processus de mise en branle de la mise à niveau, ce dernier débute par un pré-diagnostic ou de diagnostic, lui-même considéré comme une première mise à niveau rapide au cours de laquelle les problèmes de l'entreprise sont identifiés et validés, selon l'ADPME. Elle est suivie par une première action de mise à niveau, choisie d'un commun accord avec le chef d'entreprise, ainsi qu'un diagnostic couplé a cette dernière, puis enfin vient la mise en œuvre de la mise a niveau. Que concerne-t-elle ? Aide à la certification, étude de marché ; séminaires de sensibilisation au management, analyses de branches, études technico-économiques et financières, opérer des cotations, production de supports (présentation du programme dossiers d'inscription– modalités….), élaboration d'un plan de suivi, mise en place d'outils (base de données, tableau de bord, méthodologie d'enquête) et formation du personnel etc. Les actions de mise à niveau sont aussi diverses que variées et nombreuses. Elles sont, par ailleurs, spécifiques aux entreprises qui les demandent. Mise à niveau : l'Etat met le paquet Ainsi et selon le communiqué du dernier conseil des ministres, la mise à niveau se fait par l'octroi d'une aide publique couvrant 80% du coût du pré-diagnostic et diagnostic. Cette dernière ouvre également droit à un crédit bancaire, à intérêts bonifiés pour le reste de cette dépense. Un soutien à l'investissement immatériel est également offert pour un niveau de dépense de 3 millions de dinars. La formule d'accès à ce dernier est identique au premier : Une aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédits à intérêts bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars et une aide publique à hauteur de 50% de cette dépense, accompagnée des mêmes crédits à intérêts bonifiés pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions de dinars et inférieur à 500 millions de dinars. Enfin, un financement par un crédit bancaire dont 4% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 500 millions et 1 milliard de dinars et un financement par crédit bancaire dont 2% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 1 et 2 milliards de dinars. La place du matériel Si l'aide au soutien immatériel est avérée, le soutien matériel lui n'est pas en reste, même si la limite de dépense n'est que de 15 millions de dinars. Aussi, une aide directe est octroyée aux entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions de dinars, pour un montant de 10% et un crédit bancaire dont 3,5% des intérêts seront bonifiés, et un financement par crédits bancaires dont 3% à 1% des intérêts seront bonifiés, pour le reste des entreprises, tout palier confondu (dont le CA va de plus de 100 millions de dinars à 2 milliards de dinars). 380 milliards de dinars de ressources publiques engagés En outre, les subventions et les bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires, pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, de développement de l'encadrement et de réalisation de la certification de l'entreprise sont tous pris en charge. Les autorités ont mis la main à la poche pour se faire, et quelque 380 milliards de Dinars y seront consacrés. Bilan ? Selon un document de l'ANDPME 747 PME et très petites entreprises ont exprimé leur souhait d'adhérer au Programme National de Mise à Niveau, et 422 d'entre elles ont émis des demandes d'adhésion au dit programme. Aussi, 341 demandes ont été traitées soit par des opérations de pré-diagnostic, de diagnostic flash ou d'actions Mise à Niveau. Sur les 341 demandes traitées, le nombre d'actions s'élève à 395. Elles se résument à 174 actions de diagnostic flashs (TPE) 167 actions de pré diagnostics (PME) 27 actions de Mise à Niveau (PME). Si le chemin est encore loin pour atteindre l'objectif ambitieux de 20.000 entreprises mises à niveau d'ici cinq ans, la balle est, paradoxalement, dans les camps des entreprises elles mêmes. Les ressources étant présentes, la volonté (politique) également, il faut désormais «profiter de l'état de grâce». Plusieurs responsables l'ont affirmé ainsi, jusqu'à en faire un nouveau leitmotiv. Pourvu qu'ils trouvent une oreille attentive.