Renault est prêt à investir en Algérie. C'est du moins ce qu'à affirmé, jeudi, à l'Assemblée Populaire Nationale (APN) le ministre de l'Industrie de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi. En réponse à une question sur le projet du constructeur automobile français Renault de fabriquer des véhicules en Algérie, le ministre a affirmé «qu'il n'y avait pas de réelles négociations avec cette société sur la construction de véhicules en Algérie». L'investissement de Renault en Algérie a été un des sujets discutés lors de la visite en Algérie de la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur. Anne-Marie Idrac avait indiqué que les discussions sur le projet de l'installation en Algérie d'une usine de montage automobile, par le constructeur Renault, sont toujours vivaces, relevant qu'il existe un intérêt mutuel de part et d'autre pour relancer le projet. Sans vouloir trop s'étaler sur le sujet, le ministre française avait précisé que la question a été discutée avec le ministre de l'Industrie de la Petite et Moyenne Entreprise, et de la Promotion de l'investissement. Anne-Marie Idrac avait affirmé, dans ce sens que «les discussions nous intéressent et la présence du constructeur dans la délégation qui m'accompagne est un signe fort qui démontre la volonté de celui-ci de relancer le projet». Anne- Marie Idrac ajoutera, dans le même sillage, que «le constructeur a l'intention d'explorer toutes les possibilités d'investissement en Algérie». Le chef du comité de management de la région Euromed pour le groupe Renault, Jacques Chauvet, qui a accompagné la ministre française, a aussi exprimé le souhait de son groupe, présent depuis 1998 sur le marché algérien, de «développer un projet de production de pièces de rechange» ce qui devra aider, selon lui, à lutter contre l'émergence de la contrefaçon de ces pièces. Jeudi, M. Mohamed Benmeradi a souligné que, le constructeur français «est prêt à investir en Algérie après le rejet de sa première proposition». Le ministre a précisé que «des études en cours actuellement au niveau de l'administration, n'étaient pas encore parvenues au niveau du gouvernement ». Sur un autre plan le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise, et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi a affirmé que «l'augmentation de la production industrielle est une priorité dans la stratégie du gouvernement» soulignant qu'un programme d'investissement public de l'ordre de 450 milliards de dinars a été retenu à cet effet. Le ministre de l'Industrie semble vouloir poursuivre la politique de son prédécesseur, M. Hamid Temmar. Répondant à un député lors d'une séance plénière, le ministre a réaffirmé la volonté de son département de poursuivre la stratégie industrielle initiée dans le cadre du programme du gouvernement. Pour le ministre la relance du secteur industriel passe par le renforcement du secteur public, d'autant que « 80% des potentialités de production sont exploités à moins de 50% de leurs capacités». La contribution du secteur de l'Industrie, à la formation du PIB demeure en deçà des attentes, au regard des mesures prises en direction de l'entreprise. Concernant le secteur privé, M. Benmeradi a indiqué que le gouvernement a dégagé une enveloppe de 386 milliards de dinars pour la mise à niveau de 20.000 Petites et Moyennes Entreprises. En réponse à une question sur l'industrie pharmaceutique en Algérie, M. Benmeradi a indiqué qu'un programme de développement du groupe SAIDAL a été adopté par le Conseil des participations de l'Etat et doté d'un crédit d'investissement appuyé par le trésor public de plus de 16 milliards de dinars pour la réalisation de 6 usines de production de médicaments. Il a affirmé qu'à l'horizon 2020, la production pharmaceutique connaîtra une relance qui permettra une couverture à 100% des besoins du marché. Le gouvernement veut faire de Saidal, le principal acteur sur le marché national du médicament «Le gouvernement a adopté une série de mesures pour améliorer la place de Saidal dans la production nationale et le développement du secteur de la production pharmaceutique, notamment l'interdiction de l'importation de médicaments fabriqués localement et l'obligation d'un partenariat avec un opérateur algérien pour les investissements étrangers, conformément aux dispositions de la Loi de Finances Complémentaire 2009» a rappelé M. Benmeradi. Le ministre a indiqué que le chiffre d'affaires du marché international de l'industrie des médicaments s'élevait à 600 milliards de dollars en 2009, dominé par dix grands laboratoires internationaux, alors que le marché national y représentait 170 milliards de dinars (1,450 milliards d'euro) en 2009. Les importations algériennes sont estimées à 900 millions d'euros dont 152 millions d'euros pour la pharmacie centrale. Le ministre affirme que 35% de ces importations sont des médicaments génériques. La production nationale, a-t-il ajouté, couvre seulement 38% des besoins du marché national. Le marché algérien de l'offre est constitué de 326 laboratoires, 55 producteurs, 133 importateurs, 95 vendeurs en gros et 9.000 pharmacies. Saidal a été transformée en 2009 en groupe industriel autonome (GIA). Il a obtenu un crédit de 16 milliards de dinars du Fonds national d'investissement (FNI) pour le financement de son plan de développement et d'investissement. Le groupe a réalisé un bénéfice net de plus de 2,875 milliards de dinars en 2009 contre 1,32 milliard de dinars en 2008, selon son bilan publié le 24 juillet dernier.