La peine de mort est aujourd'hui sur toutes les lèvres à travers le monde. En Asie, en Amérique, en Afrique et ailleurs. Il est vrai qu'aujourd'hui, c'est la Journée mondiale contre la peine de mort. Certains voudraient, et à juste titre d'ailleurs, que cette journée soit célébrée 365 jours sur 365 pour en faire une action permanente et quotidienne particulièrement dans les pays qui appliquent la peine de mort. La Chine vient en tête de liste. Elle détient la palme en la matière. «La Chine exécute plus de personnes que tous les autres pays réunis», affirme l'organisation de défense des droits de l'homme, à l'avant-veille de la Journée internationale contre la peine de mort. Au moins 1708 personnes ont été exécutées dans le monde en 2009, selon un décompte d'Amnesty. Parmi elles, plus de 1000 l'ont été en Chine. L'Iran arrive en deuxième position avec au moins 388 exécutions, l'Irak en troisième (120), et les Etats-Unis à la cinquième place (52). Au total, en 2009, dix-huit pays ont eu recours à la peine capitale, «une sanction cruelle et inhumaine» et qui ne semble pas «plus dissuasive que les peines de prison», selon Amnesty. Plus des deux tiers des pays ont aboli la peine de mort dans leur législation ou en pratique. En 2009, la peine de mort était maintenue dans 58 pays, mais la plupart d'entre eux n'y ont pas eu recours. La peine de mort aux Etats-Unis est appliquée au niveau fédéral et dans trente-cinq Etats fédérés sur cinquante que compte le pays. Aujourd'hui, les Etats-Unis font partie du cercle restreint des démocraties libérales qui appliquent la peine de mort. En Belgique, malgré l'absence d'exécutions depuis 1950, il a fallu attendre 1997 pour qu'une loi vienne formellement abolir la peine de mort et 2005 pour que l'interdiction définitive de ce type de châtiment soit inscrite dans la Constitution. Il n'y a quasiment plus d'exécutions en Europe grâce, notamment, à la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH), ratifiée par 46 des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe. Seule la Russie n'a pas signé les protocoles additionnels relatifs à l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances. La Biélorussie, qui ne fait pas partie du Conseil, est le dernier pays européen à appliquer régulièrement la peine de mort. Dans leur déclaration commune, les deux institutions européennes appellent les pays du monde entier à soutenir la résolution des Nations Unies sur un moratoire mondial sur l'application de la peine de mort. L'Asie reste le continent ayant le plus recours à la peine capitale, la Chine en tête, avec plus de 5.000 exécutions, d'après les chiffres d'ONG oeuvrant contre la peine de mort. La Chine détient le triste record du nombre d'exécutions en 2009, avec plus de 1000 personnes exécutées, soit plus que tous les autres pays qui ont recours à la peine capitale, selon un communiqué d'Amnesty International publié vendredi. Le Conseil de l'Europe et l'Union Européenne ont émis une déclaration commune pour rappeler leur opposition à l'application de la peine capitale en toutes circonstances et leur engagement en faveur de l'abolition de la peine de mort partout dans le monde. L'organisation, dont le siège est à Londres, insiste particulièrement pour que les Etats-Unis, où 1200 personnes ont été exécutées depuis 1977, renoncent à la peine capitale, estimant que l'abolition de cette pratique dans ce pays «serait essentielle en vue de sa suppression» dans le monde. «Comment les Etats-Unis peuvent-ils prétendre être le fer de lance dans la défense des droits de l'homme et commettre des meurtres judiciaires?», fait remarquer Amnesty. «Son recours aux Etats-Unis se caractérise par l'arbitraire, la discrimination et des erreurs» judiciaires, affirme l'organisation de défense des droits de l'homme.