Des dizaines de chômeurs de la wilaya de Laghouat ont parcourut des centaines de kilomètres pour crier leur ras le bol. Ils se sont rendus à Alger où ils ont tenu hier matin, un sit-in devant la Maison de la presse Tahar Djaout. Les chômeurs de Laghouat ont déclaré aux reporters avoir frappé à toutes les portes sans être entendus. « II est anormal que les champs gaziers de Hassi Rmel soient situés dans notre région et qu'aucun de nos jeunes diplômés n'aient accès aux centaines d'entreprises d'hydrocarbures qui y activent », a lancé un manifestant. Muni d'un dossier portant des centaines de lettres envoyées aux différentes autorités, il a révélé que des chômeurs, poussés par le désespoir, se sont suicidés dans l'indifférence la plus totale. « On vient de m'appeler au téléphone pour me dire qu'on m'attend à la maison. Les responsables de Laghouat, au lieu de régler nos problèmes, nous menacent », a-t-il crié. En août dernier, une vingtaine de jeunes chômeurs de Hassi Rmel avaient observé une grève de la faim pour dénoncer « l'injustice » en matière de recrutement. « La pratique du clientélisme dans le secteur de l'emploi dans la région du sud en général et Laghouat en particulier est à son paroxysme », avaient-ils dénoncé. A Ouargla, des emeutes ont eut lieu justement parce que des jeunes de la région consumés par le chômage, résident non loin de la plus importante zone pétrolière d'Algérie Hassi Messaoud. Ils ont encore plus mal en constatant que cette zone industrielle offre du travail aux jeunes du nord. Dans la wilaya d'Oran se sont les mêmes revendications et les mêmes souffrances relevées par les jeunes habitants des communes de Bethioua, Ain El Bya et Arzew. La zone pétrochimique n'offre du travail qu'à une minorité de ces jeunes chômeurs. Signalons à toute fin utile que la réglementation stipule que les habitants des communes limitrophes aux zones industrielles soient prioritaires pour les postes d'emplois qu'elles offrent. Selon, le responsable d'une société étrangère activant dans la zone pétrochimique d'Arzew, « le problème de la qualification se pose et il n'est pas toujours évident pour les sociétés activant dans les zones industrielles d'embaucher les jeunes de la région.». Signalons qu'hier, les protestataires de la maison de la presse d'Alger, ont été empêchés par la police de se regrouper. Les policiers ont également interdit aux photographes de prendre des clichés.