La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) parle d'une «offensive pour casser l'industrie algérienne», ou ce qui y subsiste encore. En effet, la CIPA a publié hier un communiqué jugeant la politique du gouvernement de sous-dimensionnée. D'après le communiqué, le plan de relance du gouvernement, mis au grand jour par Ouyahia, devant les députés, est une «espèce d'offensive qui avait pour objectif de casser l'industrie algérienne». «L'orientation de l'investissement vers les IDE, la dévaluation de la monnaie nationale, provoquant un surendettement des PME», relève-t-on du communiqué. Aussi, la CIPA avance qu'Ahmed Ouyahia «ne fait allusion à un quelconque intérêt sur le devenir de l'outil de production du secteur privé». La CIPA revient sur le dossier des PME-PMI dans lequel, ont toujours pataugé les politiques successives du gouvernement. A ce sujet, la CIPA dénonce «la ségrégation» et «la discrimination» du gouvernement. Pour étayer son jugement, l'Organisation patronale fait un rappel chiffré des aides financières prodiguées pour mettre à niveau les PME. Il faut savoir, rappelle le communiqué, que 100 milliards de dinars ont été attribués pour les PME-PMI, dont 16 milliards affectés à l'accompagnement de la création de PME-PMI et 80 milliards destinés à la mise à niveau de pas moins de 20.000 PME-PMI. Ces enveloppes financières sont partagées entre aides directes et/ou des bonifications de crédits bancaires. Aussi, à ces 100 milliards de dinars s'ajouteront les 400 milliards de dinars qui sont destinés à la relance de la modernisation des Entreprises publiques économique (EPE). A cet effet, la CIPA estime qu'il s'agit désormais, «non seulement d'une ségrégation, mais discrimination», dont sont victimes les entreprises privées relativement à celles publiques. Des plans de relance ou des «goulots asphyxiants» ! Quant aux plans de mise à niveau Meda 1 et Meda 2, ils restent également loin des espérances des patrons de la CIPA. Ces plans de relance «n'ont nullement atténué les goulots d'étranglement que subit la PME», surtout privée. Pour toutes ces «insuffisances», la CIPA rappelle au gouvernement que «la situation économique actuelle suscite les inquiétudes des patrons qui ne savent à quel saint se vouer, après que le plan d'Ahmed Ouyahia s'est révélé un «rejeton». Sur un autre registre, les adhérents de la CIPA chargent à nouveau les «aléas » qu'on peut éviter des accords de la Zone arabe de libre échange, la Zale. Ils critiquent avec fermeté «les conséquences préjudiciables», engendrées par une adhésion anarchique et aveugle. Les autres Organisations patronales n'ont pas encore commenté la politique du gouvernement.