La déclaration de politique générale du gouvernement n'a pas trouvé grâce aux yeux de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). C'est du moins ce qui ressort du communiqué rendu public, hier, par cette organisation patronale. Réagissant à la déclaration de politique générale présentée, jeudi dernier, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'APN, la Cipa s'est plainte du fait que l'Exécutif a marginalisé les entreprises privées. Le Premier ministre, déplore la Cipa, "ne fait allusion à un quelconque intérêt sur le devenir de l'outil de production du secteur privé". Se référant à la batterie de mesures prises par le gouvernement en faveur des PME et compagnies publiques, les rédacteurs du communiqué ont estimé que les entreprises privées sont victimes "non seulement d'une ségrégation, mais discrimination". La Cipa, partenaire du gouvernement dans la tripartite, a rappelé que 100 milliards de dinars ont été attribués pour les PME-PMI, dont 16 milliards destinés à l'appui pour la création de PME-PMI. Un soutien accordé, a-t-on noté, sous forme d'aides directes ou de bonification de crédits bancaires. La Confédération des industriels et producteurs algériens a cité, en outre, les 400 milliards de dinars consacrés par l'Etat à la modernisation des entreprises publiques économiques. La Cipa n'a pas pris de gant en assimilant les décisions du gouvernement à une "espèce d'offensive qui avait pour objectif de casser l'industrie algérienne". Ceci, explique-t-on, à travers notamment l'encouragement des IDE et "la dévaluation de la monnaie nationale, provoquant un surendettement des PME". La Cipa a considéré, aussi, que les actions de mise à niveau Meda 1 et Meda 2, "n'ont nullement atténué les goulots d'étranglement que subit la PME ". Pour boucler la boucle, la Cipa est revenue sur l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange. Une adhésion, ajout-t-on de même source, qui aura des "conséquences préjudiciables" sur l'économie nationale. Il convient de rappeler que plusieurs organisations patronales ont exprimé leurs craintes par rapport à l'adhésion de l'Algérie à la ZALE ( Zone arabe de libre-échange). Une adhésion devenue effective depuis janvier 2009 mais qui ne cesse de soulever les protestations d'un nombre de chefs d'entreprises. Outre la Cipa, le FCE a suggéré le report de cette adhésion d'au moins 2 années afin de donner le temps aux opérateurs économiques nationaux de se préparer. Selon le FCE, la suppression de barrières tarifaires aura un impact négatif sur les PME algériennes qui auront du mal à concurrencer, notamment, avec leurs homologues du Golfe, dotées de grands moyens financiers. Du côté des pouvoirs publics, on a répondu que les PME algériennes ont eu le temps de se préparer puisque la décision d'adhérer à la Zale avait été annoncée depuis 2004. Et puis, ajoute-t-on, l'Algérie a signé des accords avec une zone plus importante encore, à savoir l'Union européenne.