Qu'elles soient publiques ou privées, l'ensemble des entreprises et autres entités économiques algériennes connaissent un retard flagrant dans l'utilisation ou la maitrise des pratiques des sondages et autres audiences, contrairement à tout ce qui se fait de par le monde. Alors que les outils de ce type, notamment ceux qui ont trait à la veille, stratégique ou concurrentielle, aux études de marchés et autres perspectives de développement et aux sondages sur consommateurs foisonnent et prennent une importance primordiale extramuros en Algérie, ils sont méconnus. Seuls de grandes entreprises s'y intéressent en les incluant de fait dans le business développement, nonobstant les entreprises étrangères, pour qui l'utilisation de ces mécanismes est entrée dans les mœurs. Pour tenter d'y remédier, un Colloque international sur les sondages et mesures d'audience se tiendra en avril prochain à Alger, les 11, 12 et 13 avril prochains, une rencontre destinée aux professionnels des sondages d'opinion, sera consacrée à «L'opinion publique, les sondages comme instrument de mesure et d'information». Un espace d'échanges entre experts nationaux et étrangers sur les méthodes et techniques de sondage, selon Mme Kadri-Messaid, universitaire et initiatrice de la manifestation. Ainsi, selon les organisateurs, dont l'APS s'est faite l'écho, académiciens, praticiens et outilleurs apporteront des éclairages sur le développement de la pratique du sondage dans le monde et en Algérie particulièrement. Le sondage est «l'une des pratiques qui indiquent le niveau de démocratie au sein d'une société, car il s'agit d'un moyen d'expression et d'écoute des différents avis», mais pas seulement. Les sondages ont également une mesure commerciale. En effet, un bon développement de la pratique des sondages chez les Institutions et les entreprises, peut «les aider dans la prise de décisions». Et c'est dans ce sens, Mme Kadri-Messaid a plaidé pour la création d'un Institut de formation spécialisé en sondages et pour la réglementation de la profession dans ce domaine, à travers la mise en place d'un cadre législatif. Le retard que connaît le secteur en Algérie est également engendré par le manque de demandes de sondages de la part des entreprises, tous secteurs confondus. Seuls les mastodontes s'y intéressent, peut être par méconnaissance. Pourtant, de plusieurs avis, l'existence de compétences en la matière, existent bel et bien chez nous. Pire, ce sont les multinationales qui raflent une grosse part du petit marché algérien des sondages et audiences. Canadienne, Tunisiennes, Marocaines, ou Françaises, nos voisins et autres homologues étrangers nous dépassent aisément dans ce secteur, dont la rentabilité les pousse à se fixer chez nous. Elles travaillent pour des multinationales de mêmes nationalités qu'elles, des entreprises étrangères, ou pour les rares entités algériennes qui s'y intéressent.