Si des progrès énormes ont été accomplis dans la démocratisation de l'accès à l'université et dans l'édification de structures d'enseignement, la qualité est largement décriée. La massification de l'enseignement supérieur ne s'est pas accompagnée d'un plan sérieux visant à parfaire la qualité de la formation. L'université Algérienne forme désormais de potentiels chômeurs parce que le problème réside dans l'employabilité des diplômes et des débouchés que ne peuvent trouver que rarement les nouveaux diplômés dans une secteur économique de plus en plus exigeant sur la qualité et l'efficience des ressources humaines. La sonnette d'alarme vient d'être tirée , une nouvelle fois par les participants à un colloque international sur les enjeux de la qualité dans l'enseignement supérieur, clôturé dimanche à Skikda. Ils ont appelé à la création d'un Observatoire «assurance qualité» au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cet observatoire «accompagnerait les universités du pays dans la mise en place d'indicateurs référentiels qui serviraient de base pour les normes nationales d'assurance qualité», a-t-on précisé lors de la lecture des recommandations de cette rencontre qui a réuni, samedi et dimanche, des universitaires algériens, jordaniens, français, belges et italiens. Les carences relevées ne se limitent pas au contenu de la formation mais également à la gestion universitaire, dans tous les domaines. Les séminaristes ont ainsi, estimé que l'approche assurance qualité dans les universités doit toucher «toutes les composantes liées aux activités pédagogiques et administratives». Les participants ont également préconisé l'installation de «structures d'assurance qualité autonomes » au niveau de chaque établissement universitaire en les appuyant de textes réglementaires définissant leur rôle et leur fonction. Touchant du doigt le problème, le Dr. Abdennour Moussaoui, de l'université de Constantine, dans une intervention intitulée «La qualité à l'université : une affaire de tous», a attiré l'attention sur le fait que la qualité de l'enseignement à l'université est devenue, ces dernières années, une «préoccupation constante», notamment avec la généralisation progressive du système LMD (licence-master-doctorat). Il a indiqué dans ce contexte que ce système «impose un souci permanent de la qualité de l'enseignement, de la recherche et de leurs outputs». Sa communication, a-t-il soutenu, se veut un «signal» aux institutions universitaires algériennes et à la tutelle pour qu'une «définition claire de la politique qualité soit mise en oeuvre afin que la démarche qualité devienne pérenne».