Nassef Sawiris se frotte déjà les mains. La hausse des prix des engrais, au 3ème trimestre 2010, sur les marchés internationaux a fait exploser le chiffre d'affaires de son entreprise, Orascom Construction Industries (OCI). Pour l'exercice de l'année 2011, OCI pronostique des bénéfices encore plus importants, grâce à la réception de l'usine d'engrais d'Arzew (Oran) de la Sorfert. Pour les Algériens, un train peut toujours en cacher un autre. Avec une capacité de production de 4.400 tonnes/jour d'ammoniac (1,2 million de tonnes/ an) et 3.450 tonnes/jour d'urée (800.000 tonnes/an), le complexe pétrochimique d'Arzew est le nouveau joyau des Sawiris, un Djezzy bis, selon des observateurs. Son investissement est estimé à 1,1 milliard d'euros et financé par cinq Banques publiques algériennes : la BEA, la BNA, la CNEP Banque, la BDL et le CPA. Le projet a acquis également des facilitations quant à son alimentation en énergie. En effet, un contrat a été signé par Sonatrach et Sorfert Algérie pour la vente d'une quantité de 1,75 milliard de mètres cubes de gaz sur une durée de 20 ans. Il faut souligner que Nassef Sawiris, détenteur de 51% des actions de l'usine d'Arzew, a été à l'origine de la révision des lois algériennes de partenariat en cédant la filière algérienne du ciment d'OCI au français Lafarge. Cette cession, opérée à l'insu de son partenaire algérien, a suscité l'ire des pouvoirs publics algériens. Pour ne pas subir de probables représailles, Nassef Sawiris a transféré les parts détenues par OCI dans Sorfert Algérie, dans la joint-venture créée début 2010 avec la Banque américaine Morgan Stanley. En effet, le 26 janvier 2010, Morgan Stanley (MS), leader mondial de services financiers et OCI avait annoncé la création d'une joint-venture pour développer et investir dans des actifs à travers le Moyen-Orient et l'Afrique. Il faut savoir aussi que Morgan Stanley Infrastructure est présidée par un autre Egyptien, Sadek Wahba, issu d'une famille de politiciens et de diplomates de l'élite égyptienne. Les Wahba sont très proches des Sawiris, raconte-t-on. Hausse de 22% au 3ème trimestre D'après l'agence des informations économiques Bloomberg, OCI s'est fixé un chiffre d'affaires record cette année 2010, grâce à la hausse de production de ses infrastructures et des prix des engrais, a dit son directeur général. Lors du troisième trimestre, le bénéfice net d'OCI a augmenté de 22 %, soit 147,6 millions de dollars par rapport aux 120,7 millions de dollars enregistrant un an plus tôt, a rapporté la même agence. Présent en Algérie, au Maroc, en Arabie Saoudite et à Abu Dhabi, des marchés en perpétuel essor, et hégémonique en Egypte, OCI ne peut être qu'optimiste à l'avenir. Aujourd'hui, le revenu net au troisième trimestre s'est élevé à. 1,25 milliard de dollars, faisant un bond substantiel de 34%, selon un communiqué publié hier sur le site Internet d'OCI. En Egypte, OCI a acquis 10 projets d'infrastructures, estimés à plusieurs milliards de dollars, dont la réalisation de centrales électriques, la rénovation de l'aéroport international du Caire et la construction d'un nouveau terminal à l'aéroport de la station balnéaire de Charm El-Cheikh. Orascom, qui a également une unité d'engrais, opère dans le Moyen-Orient, Europe, Afrique et en Asie. Il a formé une coentreprise en Janvier avec Morgan Stanley à investir dans les infrastructures au Moyen-Orient et en Afrique.