Les jours passent et ne se ressemblent pas en Algérie. L'homme de la rue trouve cela «normal». C'est devenu un leitmotiv. Une réponse partout à toutes les questions se rapportant à la vie quotidienne. Les hôpitaux peinent à fonctionner normalement pour x raisons. Le citoyen trouve cela ‘normal' encore une fois. La mercuriale flambe. Théoriquement, c'est anormal. Mais l'homme de la rue considère que c'est la routine qui le veut. La routine du manque de contrôle. La routine de l'indifférence. Tout le monde sait que la corruption est anormale. Mais dans le langage de la rue, il n'y a rien de plus «normal», faute de rigueur. Les détournements se succèdent et c'est anormal. Pourtant, on dit que c'est dans le sang de certains. L'indifférence ? Non! Plus que cela : l'anarchie dans certains secteurs à un point, tel que personne ne sait qui contrôle qui ? Qui contrôle quoi ? À croire que de nouvelles normes s'imposent d'elles-mêmes. À chaque employé, il faut adjoindre un contrôleur. Mais, une autre question saute aux yeux : qui contrôlera le contrôleur en attendant que les affaires éclatent au grand jour ? Que le douanier passe devant les enquêteurs ! Que l'agent des Postes réponde de ses faits! Que tel autre et tel autre avouent leurs forfaits. Heureusement, ce ne sont pas tous les employés qui sont impliqués dans la magouille. Heureusement qu'il y a encore des travailleurs honnêtes. Qu'il y a des braves citoyens qui tentent de mettre le doigt sur le gros «bobo». Tous les contrôleurs se désolent quand éclatent des affaires. En leur fort intérieur, ils réagissent en se demandant s'ils ont sérieusement accompli leur mission. Nombreux en sont convaincus. Les autres doivent se dire «après moi le déluge». Mais quand le déluge menace leur famille, alors ils ne souhaitent plus qu'une seule chose : que le déluge les épargne. L'évidence est claire. Plusieurs aboutissent à une seule conclusion. Les règles du jeu ne sont pas respectées. C'est alors que s'installe l'anarchie dans tel ou tel secteur. Surtout le secteur du contrôle pour conclure qu'il n'y a pas de mesures préventives. On se contente d'intervenir quand le mal est fait. Quand le mal est consommé. Alors, on joue aux pompiers pour éteindre les foyers qui menacent le voisinage. Et assez souvent, la promptitude n'est pas de rigueur. On tâtonne. On bricole. On rafistole jusqu'au moment où un autre foyer fait parler de lui. Les nombreuses affaires de détournement des deniers publics éclatent, le plus souvent, sur la base de la rumeur. Et «Radio-trottoir», fait boule de neige comme s'il n'y avait aucune règle de procédure. Et cela devient plus que plausible quand on apprend du jour au lendemain que Sonatrach est minée. Que certains bureaux de Poste ont été vidés de leur liquidité. Pourtant, détourner des milliards ne peut se faire en l'espace d'une journée! Tout comme l'histoire de l'autoroute Est-Ouest et tant d'autres détournements!