C'est la première fois depuis l'automne 2008, donc depuis la dernière crise financière, que le prix du pétrole a franchi ces jours-ci, la barre des 90 dollars, une situation qui ne manquera pas de marquer les travaux de la 158e conférence extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui devait s'ouvrir hier à Quito, en Equateur. Evidemment, l'Algérie est présente à ses assises auxquelles participe notre ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Cette réunion ministérielle sera notamment consacrée « à l'examen de la situation du marché pétrolier mondial et ses perspectives ». Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devraient décider, pour la septième fois, d'un maintien des quotas de production. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devait donc laisser inchangés ses quotas de production lors de sa réunion samedi à Quito, les ministres du cartel semblant s'orienter une fois encore vers un statu quo, relativisant la récente envolée des cours du baril. Les douze pays membres de l'Opep, qui représentent 40% de l'offre mondiale de brut, devaient décider hier de reconduire pour la septième fois leurs quotas de production, fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis janvier 2009. «La situation du marché est stable, je ne pense pas qu'il faille attendre de grand changement», avait également assuré le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos. Signe de l'absence d'enjeu de la réunion: quatre des douze ministres attendus, ceux de l'Irak, du Qatar, du Koweit et du Nigeria, n'ont pas fait le déplacement à Quito et seront représentés par leurs délégations respectives. Dès jeudi, le chef du pétrole libyen, Choukri Ghanem, avait indiqué qu'un maintien des quotas de production de l'organisation était en ligne de mire: «Le marché est extrêmement bien approvisionné», a-t-il fait valoir. Alors que l'Opep, tout comme l'Agence internationale de l'Energie (AIE), ont à nouveau relevé vendredi leurs prévisions respectives de la consommation mondiale de brut pour 2010 et 2011, les ministres de l'Opep prenaient acte du redressement de la demande mais jugent la production actuelle suffisante. «Les fondamentaux (du marché) sont bons, la demande est en hausse et l'offre est en hausse», a constaté M. Al-Nouaïmi. La hausse des cours du baril, qui ont franchi cette semaine le seuil des 90 dollars pour la première fois depuis plus de deux ans à New York, ne devrait pas changer la donne. «Vous vous inquiétez trop au sujet des prix, les prix montent puis descendent, il n'y a là rien de nouveau», a lancé aux journalistes le ministre saoudien. Ce dernier avait précédemment fixé entre 70 et 90 dollars la fourchette de prix qu'il jugeait «confortable». «Le niveau actuel des cours est bon pour les investissements, pour accroître les capacités de production», a par ailleurs relevé Mohammad Ben Zaïen Al-Hameli, ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, tandis que le ministre angolais qualifiait le seuil des 90 dollars comme «un bon prix». Pour Choukri Ghanem, la hausse des cours «offre une compensation» aux pays producteurs pour «contrecarrer l'effritement du dollar et la hausse des prix des matières premières», notamment des denrées alimentaires, qui en résulte. L'Opep pourrait cependant rappeler une fois de plus ses membres à davantage de discipline, laquelle s'est nettement effritées depuis janvier 2009: les baisses de production décidées alors par le cartel n'étaient plus appliquées qu'à 54% en moyenne en novembre, selon les chiffres de l'AIE publiés vendredi. Le statu quo au sein de l'organisation pourrait perdurer jusqu'à mi-2011: alors que la prochaine réunion de l'Opep est fixée en juin à Vienne, où est situé son siège, M. Al-Nouaïmi a souligné qu'il «ne pensait pas» qu'une réunion intermédiaire en mars serait nécessaire. Hier à Quito, tout laissait entrevoir, dès les premières heures, une ambiance bon enfant. Surtout par les temps qui courent dans le monde économique avec le yoyo de certaines monnaies et, particulièrement les taux de change qui, bien souvent, font basculer des relations économiques.