Entre l'exercice du droit de préemption et la recherche de l'efficacité technologique, l'Etat algérien se trouve dans l'embarras. Entre l'exercice du droit de préemption et la recherche de l'efficacité technologique, l'Etat algérien se trouve dans l'embarras. L'option qui a les faveurs des pouvoirs publics, à savoir la reprise des actifs de BP en Algérie par Sonatrach, bute à un sérieux problème. Sonatrach a-t-elle les capacités technologiques nécessaires pour prendre le relais dans les champs gaziers d'In Amenas et d'In Salah? S'interroge-t-on. Selon le ministre russe de l'Energie, Sergei Shmatko, dont Maghreb Emergent a rapporté les propos «l'Algérie est plus encline à l'entrée de Sonatrach dans ces projets. Sonatrach étudie si elle est en mesure de développer ces actifs, toute seule. La décision dépendra de sa maîtrise des solutions technologiques.» D'ailleurs, même Youcef Youcefi a paru très prudent à ce propos en ne rejetant aucune option : «seule ou avec d'autres partenaires, tout est à l'étude». Il a réitéré hier ses propos aux journalistes au Sénat en affirmant que Sonatrach «étudiait toutes les options, que ce soit le cas où BP déciderait de vendre ses actifs à une autre partie ou en cas où il rachèterait une partie ou la totalité de ces actifs». « BP est présent dans deux champs gaziers à In Amenas et In Salah qui pèseraient dans les 18 milliards de mètres cubes, soit un quart de la production algérienne. Le groupe britannique a estimé ces actifs à 3 milliards de dollars. Le retrait de BP, qui intervient dans le cadre d'une grande opération de cession d'actifs au niveau mondial pour lever 30 milliards de dollars destinés à faire face aux dépenses générées par la catastrophe de DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique, est un mauvais coup pour l'Algérie. Outre le fait qu'il s'agit du départ du plus grand investisseur étranger dans le pays, c'est le savoir-faire technologique du groupe britannique qui risque de faire défaut à l'Algérie», écrit Maghreb Emergent sur son site Pour Sergei Shmatko, les champs gaziers concernés présentent «beaucoup de risques» et les Algériens comptaient sur « la technologie de BP » pour en assurer la bonne exploitation. Le ministre russe considère que TNK-BP, qui peut prétendre à «hériter » aussi bien de la technologie BP que de son personnel, conserve ainsi un point fort pour le rachat des actifs au cas où Sonatrach hésite de prendre en charge, seule, les deux gisements après la défection du groupe britannique.