Devant les sénateurs, Ahmed Ouyahia, a rappelé les nouvelles règles du jeu pour le renforcement de la transparence dans la gestion des finances publiques et la lutte contre la corruption et le crime économique. Pour le premier ministre, les nouveaux instruments de prévention, de contrôle et de répression ont donné des résultats palpables. Dans son intervention, Ahmed Ouyahia déclare que l'introduction de ces instruments a permis de réaliser une avancée dans la lutte contre les fraudes fiscales, douanières et financières et de «réduire le crime économique de 15 à 20%». Dans son exposé, M. Ouyahia a affirmé que le gouvernement s'est fixé quatre objectifs dans le domaine de l'exécution de la dépense publique. Il s'agit de la maîtrise de la réévaluation des projets qui commence, a-t-il dit, à «atteindre un seuil catastrophique». Manière à lui de reconnaitre que les ambitieux projets de développement initiés par le président de la République sont devenus un véritable gouffre financier. Cette déclaration est, en soi, une première. A ce titre, il avertit «qu'une pression sera exercée sur les secteurs concernés à travers «l'amputation du coût de la réévaluation d'un projet du budget du secteur». Façon à lui de dire qu'on «recapitalise» les entreprises, pas les projets. En ce sens, les départements ministériels en charge des grands projets publics sont quasiment mis au pied du mur. Les autres objectifs que le gouvernement s'est assigné en matière de rationalisation de la dépense publique ont trait, selon lui, à la finalisation des études de projets avant le lancement des travaux de réalisation et que «tout marché d'une valeur supérieure à 20 milliards de DA doit être approuvé par le fonds des équipements relevant du ministère des Finances». Ouyahia rappelle que le code des marchés publics a allégé les dispositions d'octroi des marchés et introduit la préférence nationale. A cet effet, il a été décidé de porter à trois, au lieu de deux, le nombre de commissions nationales des marchés pour l'étude d'un projet: ‘'l'une sera chargée des travaux, l'autre des études et la troisième des fournitures et services, de sorte à réduire les délais d'examen de ces dossiers des marchés publics». «Desertec où autre» Quant au cadrage des marchés publics, l'obligation est faite aux soumissionnaires de signer une déclaration de probité et le recrutement des conseillers juridiques au niveau des ministères et grandes sociétés publiques». Un clin d'œil aux scandales qui ont secoué le pays ces deux dernières années. Quant programme de développement des énergies renouvelables, Ouyahia souligne qu'il sera examiné en Conseil des ministres au cours du premier trimestre 2011, afin d'élaborer «un plan national pour le développement de ces énergies», tout en précisant que l'Algérie s'attellera à le développer selon «sa conception , ses besoins et ses aspirations pour l'exportation» de cette énergie. Il a mis l'accent, à ce titre, sur la nécessité de fabriquer les équipements au développement des énergies renouvelables en Algérie, avant, a-t-il dit, «d'entrer en négociation avec les promoteurs de n'importe quel projet en la matière, Desertec ou autre». Le débat, s'il y'a lieu, est donc lancé.