La direction de l'Action sociale a recensé, au courant de cette année, 6.000 enfants travailleurs dans les marchés de fruits et légumes de la ville d'Oran. Ce recensement ne prend pas en charge les enfants exploités en catimini dans les entreprises familiales privées et autres commerces. Le travail des enfants augmente d'une manière flagrante à Oran en raison de plusieurs facteurs et essentiellement l'exode rural de ces dernières années et la déperdition scolaire dans le cycle moyen. De nombreux enfants sont obligés de quitter l'école pour rejoindre, précocement, le monde du travail. Ils offrent leurs petits bras dans la rue pour se prendre en charge, mais surtout pour soutenir leurs familles déshéritées. Le tiers des enfants recensé par la DAS ont moins de 13 ans. Ils vendent des sachets en plastique dans les marchés populaires ou vendent des pains traditionnels et autres produits. La moitié des enfants qui travaillent sont des filles (56%). Elles sont employées en noir pour des tâches ménagères ou dans des micro entreprises. Les enfants travailleurs s'orientent vers plusieurs métiers, ils vendent toutes sortes de marchandises, d'autres ramassent les déchets ferreux, alors que certains deviennent receveurs de bus, d'autres catégories travaillant dans des chantiers de construction et dans des usines qui les font travailler clandestinement. La plus part de ces enfants sont issus de familles vivant dans la misère dans les bidonvilles qui entourent la ville. Les enfants se trouvent devant l'obligation de quitter leurs écoles dès leur jeune âge pour affronter un monde sans pitié. La législation algérienne bannit le travail des enfants. Ceci en théorie, mais dans la réalité la situation est autre. Des personnes, n'ayant pas atteint l'âge de la majorité, s'adonnent à de pénibles besognes pour aider leurs familles à subsister. Scolarisés ou non, ils travaillent dur pour gagner quelques dinars qui couvrent des besoins vraiment élémentaires. L'Algérie a récemment renforcé les lois sur le travail des enfants. Le nouveau Code du travail comporte des dispositions «renforçant» les sanctions contre le travail des enfants. Il existe entre 250 à 300.000 enfants qui travaillent en Algérie en dessous de l'âge légal, précise-t-on.