Les dernières mesures françaises d'attribution de visas aux hommes d'affaires algériens vont-elle être à l'origine de nouvelles tensions entre l'Algérie et la France ? Certes, la réaction d'Alger a été, faut-il le noter, très modérée, mais cela ne semble pas dissiper les inquiétudes de ce côté-ci de la Méditerranée sur l'avenir des rapports entre les deux pays. Par le biais d'une source diplomatique, citée, sous le couvert de l'anonymat, par le quotidien Liberté, l'Algérie ne cache pas sa surprise devant ce nouveau traitement réservée à la question des visas. Cette source algérienne affirme d'ailleurs qu'Alger n'a été « ni informé ni consulté », dans ce dossier. Le gouvernement français a décidé que, pour obtenir un visa de court séjour, les milieux d'affaires algériens sont tenus de signer un engagement à ne pas demander de titre de séjour ni à bénéficier de prestations sociales ou médicales en France. « Cette mesure, si elle venait à être confirmée, laisserait planer le doute sur la bonne foi des milieux d'affaires nationaux », a ajouté cette source algérienne selon laquelle cette mesure « préjuge du résultat des discussions consulaires devant commencer dans un proche avenir ». Une autre source citée par le journal électronique TSA a également évoqué des « préoccupations sérieuses concernant les acquis de notre communauté en France », faisant notamment référence aux difficultés que rencontrent actuellement des résidents algériens en France dans les procédures de renouvellement de leurs titres de séjour « y compris la carte de résidence de dix ans ». Selon des médias, les préfectures françaises ont en effet été instruites, depuis quelques mois, en vue de durcir les conditions de renouvellement ou d'attribution de titres de séjour aux Algériens. Déterminé à renégocier les accords de 1968 sur l'immigration entre les deux pays, Paris use de tous les moyens de pression afin d'amener Alger à la table des discussions. Cependant, d'après la source citée par TSA, l'Algérie privilégierait une « approche globale » dans sa relation avec la France. Autrement dit, il ne peut y avoir de négociation sur le seul sujet des visas, mais une discussion qui engloberait tous les dossiers en suspens entre les deux pays. Paris et Alger tentent, en effet, depuis plus d'un an de signer un quatrième avenant à l'accord bilatéral de 1968 sur la circulation entre les deux pays. La négociation semble ardue. La France veut aligner le pays sur le droit commun, l'Algérie souhaite garder un statut privilégié, les Algériens constituant la première communauté étrangère en France.