Le pétrole crée des vagues entre l'OPEP et l'Agence internationale de l'énergie. Le tout est rivé sur le prix et les quotas de production. Toute la question qui se pose d'une manière intrinsèque aujourd'hui, c'est de savoir si l'augmentation rapide des prix du pétrole risque de chambouler la reprise économique mondiale. Déjà l'Agence internationale de l'énergie l'a affirmé il y a à peine quelques jours alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pense le contraire comme en doutent des observateurs du marché des hydrocarbures. Certains pensent même que le pétrole est surévalué et qu'il pourrait baisser parce que les prévisions de croissance de l'économie mondiale sont relativement modeste.». C'est donc la faiblesse de la reprise qui fera baisser le prix du pétrole et non le prix du pétrole qui pèsera sur la reprise, affirme d'autres spécialistes. Le prix du pétrole se rapproche dangereusement du seuil psychologique des 100 dollars US le baril, grâce à l'augmentation de la demande engendrée par la reprise économique. En fin de semaine le brut a fini la journée à 91,38$US, en baisse de 16 cents US. Après une stabilité de presque une année, le prix du pétrole s'est remis en mode augmentation en septembre dernier. Il s'est apprécié depuis de 25%. Selon l'Agence internationale de l'énergie, une hausse aussi rapide constitue «un vrai risque économique». L'agence, qui représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole, vient d'augmenter pour la quatrième fois en quatre mois sa prévision de la demande mondiale, qui devrait atteindre 89,1 millions de barils par jour en 2011. Les pays exportateurs de pétrole ont aussitôt rétorqué que l'Agence internationale de l'énergie se montre inutilement alarmiste. L'augmentation récente des prix s'explique par des facteurs ponctuels, selon l'OPEP, comme la fermeture du pipeline de l'Alaska et la baisse du dollar américain. «En réalité, les stocks de pétrole demeurent bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années, à 60 jours de consommation», a souligné l'OPEP dans un communiqué publié sur son site internet. Selon l'OPEP, les pays membres de l'organisation peuvent encore augmenter leur production de 6 millions de barils par jour si la demande le justifie. L'OPEP n'a pas tort, car, l'économie mondiale peut vivre avec un baril à 100$US, même si la rapidité avec laquelle le prix a augmenté au cours des dernières semaines a commencé à ébranler la confiance encore fragile des consommateurs. Pour sa part, le groupe Sonatrach va investir 4.200 milliards de dinars (environ 60 milliards de dollars) pour la période 2011/2015 «en vue de renforcer les capacités nationales de production d'hydrocarbures». Ce programme, dont 57% des financements alloués seront consacrés aux activités d'exploration-production, prévoit «une forte expansion» de l'activité exploration afin d'accroître les réserves du pays et d'optimiser l'exploitation des gisements d'hydrocarbures, a indiqué M. Yousfi lors du Forum d'El Moudjahid. De même, l'effort d'exploration vise à doubler les activités de recherche pour les prochaines années. Pour l'année 2011, «il est prévu déjà d'accroître cet effort par plus de 40%» par rapport à l'année précédente ».