Un plan d'action pour la relance pour l'industrie serait actuellement à l'étude et devrait être bientôt présenté au gouvernement, c'est ce qu'a annoncé un responsable du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Ainsi, la nouvelle stratégie industrielle ne serait plus basée sur l'industrie « développante», de l'économie planifiée des années 60/70, ni sur l'économie du libre marché du tout import des années80/90, ni encore sur l'économie des services des années 2000/2010. Alors, l'année 2011 sera-t-elle donc celle d'une refonte totale de toute l'économie nationale ? A entendre le directeur général de la veille stratégique, des études économiques et des statistiques au ministère de l'Industrie, on serait tenté de dire : oui ! Au regard des informations qu'il a donné à la chaîne 3 de la radio nationale. « Ce plan s'articule autour de la valorisation des potentialités agricoles du pays» a annoncé M. Bacha Mohamed. Selon l'interviewé, la lente agonie de l'industrie algérienne était connue depuis longtemps. «Une analyse de la stratégie industrielle, adoptée depuis plusieurs années a révélé un manque d'opérationnalité des actions programmées». M Benmerradi, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement l'avait, d'ailleurs, clairement annoncé lors d'une conférence de presse donnée il y ajuste un mois, soulignant l'échec d'une politique de soutien par les seules dépenses publiques et qu'il fallait, désormais, que les entreprises s'impliquent dans la relance de l'outil national de production. Interrogé sur les causes de la baisse de la part de l'industrie dans le PIB ces dernières années, le haut fonctionnaire expliquera que «l'industrie qui recèle des potentialités mal utilisées, souffre de problèmes liés à la gestion de l'innovation, à la compétitivité sur les marchés et à l'ouverture de l'économie». Des problèmes dont les pouvoirs publics sont conscients et le plan d'actions stratégiques devraient apporter des réponses, dira-t-il. Le plan d'actions se propose de créer des synergies entre les différents partenaires à travers un cadre institutionnel. «Nous allons proposer au gouvernement un dispositif institutionnel qui permettrait aux opérateurs de se concerter beaucoup plus et de travailler ensemble». Dira le haut fonctionnaire du ministère de l'Industrie. L'exemple du groupe Amor Benamor, qui avait pris l'initiative de regrouper en décembre dernier tous les acteurs de la filière blé pour créer une synergie, semble avoir fait des émules à un haut niveau. L'industriel avait d'ailleurs dit, haut et fort, l'objectif qu'il s'était fixé en réunissant les acteurs de la filière « Nous voulons mettre en place une approche participative, impliquer les industriels dans leur amont, ne pas rester en retrait ou en position de contestataires. L'Etat a déjà beaucoup fait en assistance technique et en soutien au prix. La tonne de blé dur est subventionnée à hauteur de 45.000 dinars. C'est à notre tour, professionnels, de nous organiser pour hisser les performances de la filière». C'est, d'ailleurs, l'exemple de l'agroalimentaire qui sera développé par M. Bacha. Le plan d'action propose « la création d'un Conseil national des industries agroalimentaires qui va regrouper l'ensemble des parties prenantes (agriculteurs, transformateurs instituts de recherche…) et d'un Observatoire des industries agroalimentaires qui, en tant qu'organe de veille permanent, devrait apporter les informations nécessaires au développement de ces industries». Un secteur qui fut longtemps considéré comme la cinquième roue du carrosse. Une information, d'ailleurs, vigoureusement démentie par M. Bacha, qui a affirmé qu'»elle n'a jamais été déclassée. Bien au contraire elle a toujours été considérée comme un secteur porteur hors hydrocarbures. Mais ce secteur recèle des gisements de productivité qui ne sont pas encore utilisés». Dans un clin d'œil à ce segment de l'industrie qui ne cache pas sa réussite, il a estimé que certaines réussites, réalisées par des entreprises qui utilisent les techniques modernes pour la production agricole, destinée à l'industrie, «peuvent constituer un modèle et une inspiration pour les autres opérateurs». L'agroalimentaire est un secteur clé qui constitue le gagne pain de 22% de la population algérienne et constitue le gros des importations algérienne. Pour l'exemple un industriel de la transformation des blés nous dira « depuis des lustres, les spécialistes sur le marché international guettent l'entrée de l'OAIC sur le marché pour fixer les prix». Il y aurait péril en la demeure tant l'Algérie est devenue très dépendante pour son alimentation du marché mondial. Un marché volatile ou le biocarburant et les catastrophes climatiques font flamber les cours. Le plan qui serait concocté viserait à encourager les entreprises locales à se tourner vers les possibilités agricoles du pays et à diversifier les industries agroalimentaires « pour, enfin, sortir du tout jus et du tout limonade » souligne M. Bacha.