B. Mahmoud Alors que la monnaie européenne subit des revers face au billet vert, en raison des doutes sur la zone euro, le taux de change de l'euro enregistre une flambée spectaculaire sur le marché parallèle. Le prix de vente de l'euro qui était fixé à 12,65 (1euro=126,5 dinars) puis à 12,95 voire 13,00 a subitement sauté ces derniers jours à 13,5 dinars. Un niveau jamais égalé sur le marché parallèle depuis l'instauration de la monnaie unique en Europe. Cette envolée du taux de change est justifiée par la faiblesse de l'offre en monnaie européenne à cause de la chute drastique des transferts en devise des émigrés. Les ressortissants algériens, résidant en Europe et particulièrement en France, avaient l'habitude d'alimenter régulièrement le marché des devises en Algérie. Nos émigrés recourent en effet rarement aux banques pour transférer leur argent. Ils préfèrent le marché parallèle pour convertir à un meilleur prix leur argent. Ces deux dernières années, les émigrés algériens semblent souffrir des affres de la récession économique qui a frappé l'Europe. Difficile de faire des épargnes dans ces conditions. Le manque à gagner est considérable pour le marché parallèle. D'autres causes sont avancées par les «cambistes» pour expliquer cette nouvelle envolée du taux de change et, notamment, la dévalorisation du dinar algérien. La polémique sur la réévaluation du dinar semble de retour chez les cambistes. De nombreux experts en finance défendent une politique de réévaluation du dinar algérien qui autoriserait, selon leurs avis, une meilleure redistribution des richesses issues du pétrole entre la population. Un dinar fort réduirait également la part des capitaux transférés par les groupes étrangers vers l'extérieur du pays.