Réda Hamiani, président du Forum des Chefs d'entreprises (FCE), a appelé hier le gouvernement à revoir le principe dit des 51/49% afin d'attirer les IDE (investissements étrangers directs) en Algérie. Le FCE appelle à réviser la proportion des 51/49% pour attirer les IDE Benachour Med Réda Hamiani, président du Forum des Chefs d'entreprises (FCE), a appelé hier le gouvernement à revoir le principe dit des 51/49% afin d'attirer les IDE (investissements étrangers directs) en Algérie. En remplacement, le patron des patrons algériens propose que soit appliquée au domaine industriel la règle des 70/30%, réservée au secteur commercial. Le président du FCE a déclaré sur les ondes de la radio nationale qu'il est favorable à «l'allègement des procédures» pour encourager l'investissement étranger en Algérie, estimant qu'il faudrait «le séduire». «Le principe des 51/49%, a-t-il dit, ne devrait pas s'appliquer à certains segments d'activités porteurs de richesses et de transferts de technologie». Et de préciser qu'«il ne faut pas aujourd'hui les généraliser pour attirer les capitaux étrangers ». «Il aurait été plus opportun d'aller vers la proportion de 70/30%, a-t-il dit. Il a par ailleurs ajouté qu'il aurait été souhaitable que les autorités définissent les secteurs stratégiques pour mieux comprendre la nécessité pour le partenaire algérien d'être majoritaire». Et de poursuivre qu'«il aurait été normal que l'Etat décide une participation majoritaire dans les domaines des banques, la téléphonie, les hydrocarbures, mais pour le reste, franchement les étrangers s'ils sont à 100% dans les services, ça ne gêne personne, et cela n'entache pas notre image de pays d'accueil et incitatif pour les investissements étrangers», a-t-il affirmé. Informel : Hamiani rejoint Benbada Pour le secteur de l'informel, le président du FCE est tout à fait d'accord avec les propositions du ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Il estime à ce sujet que «la sagesse plaide pour que les procédures de son intégration au monde formel soit plus softs et progressives». «Le gouvernement avait bien agi en instituant le chèque, la facture, mais peut être que les autorités n'ont pas pris la mesure de l'importance de cet informel», a-t-il poursuivi. Le privé toujours lésé Réda Hamiani a tenu en outre à rappeler que le secteur privé, premier employeur du pays, assure 80% de la création de richesses. Il a souligné que, nonobstant les différentes actions engagées ces dernières années pour favoriser le climat des affaires, le secteur privé ne bénéficie pas d'un programme de renforcement de ses capacités productives, attribuant cette situation à de probables «erreurs d'approches» . Pour lui, le problème du foncier, «difficile d'accès et cher» reste un problème lancinant, ainsi que les financements accordés par les banques. «La création d'entreprise, les soutiens apportés par les banques et leur appréciation du risque ne sont pas des facteurs encourageants pour se lancer dans l'aventure industrielle», a-t-il déploré. «Il faudrait que l'industrie bénéfice de facilités d'encouragements, d'appuis au niveau du foncier, des banques et de l'accompagnement administratif», a encore souligné Réda Hamiani, qui a lancé : «nous sommes en danger». Il affirme qu'en matière de financement de l'investissement, «globalement l'environnement n'est pas favorable». «Il reste encore des mesures qui handicapent l'économie comme c'est le cas de la lettre du crédit documentaire (crédoc), qui est très pénalisante et n'a pas atteint l'objectif de réduire les importations comme les autorités l'ont supposé en l'instituant», a indiqué le président du FCE. «Cela handicape lourdement notre économie en créant des surcoûts, des lenteurs et, globalement, c'est une politique qui serait plutôt favorable au fournisseur de notre pays plutôt qu'aux acteurs algériens», a-t-il dit. Mis en place pour «limiter le niveau des importations mais pas pour bloquer l'économie», le crédoc gêne parce qu'il coûte plus cher, est plus laborieux à mettre en oeuvre et pénalise l'opérateur qui est obligé d'affecter toutes ses ressources financières à maintenir un stock de matières premières et de produits finis à des niveaux trop importants par rapport au rythme d'écoulement. «On souhaite qu'il y ait des allègements plus importants, notamment, pour les producteurs», a fait valoir M. Hamiani, qui déplore, par ailleurs, «la lenteur et le caractère laborieux» de la mise à niveau des entreprises. «Le programme national de mise à niveau adopté par le conseil du gouvernement en juillet n'a pas été appliqué à ce jour», a-t-il signalé. «Rien n'a été fait sur le terrain pour assurer sa mise en œuvre», s'est-il indigné. Entre l'outrance libérale et celle protectionniste, Réda Hamiani veut un juste milieu.