La CNAS dépense quelque cinq milliards de dinars par an dans les séances d'hémodialyse assurées au profit des 6.500 insuffisants rénaux au niveau des cliniques privées conventionnées. Pour rappel, 80 à 100 nouveaux cas d'insuffisance rénale sont enregistrés annuellement pour chaque million d'habitants. Le nombre actuel devrait passer de 1.400 à 20.000 cas durant les prochaines années. Le coût de la greffe d'un seul rein est de 1,5 millions de DA. Dans une déclaration à l'APS, le responsable de la cellule de conventionnement de la caisse nationale précise que «la séance ordinaire d'hémodialyse dans les cliniques privées coûte à la CNAS 1 million de DA/an par malade, et ce outre les frais des repas, de transport, des médicaments et des indemnités». Mustapha Ghalmi a ajouté que la CNAS assure la prise en charge de 1.400 insuffisants rénaux à travers le territoire national, dont la moitié subissent une hémodialyse au niveau de 120 cliniques privées, alors que les entreprises publiques assurent la prise en charge des autres malades, au titre du montant forfait hospitalier consacré par la loi de finances. Cinquante cliniques sur un total de 120 cliniques privées d'hémodialyse, se trouvent à Alger et ses environs, fonctionnant dans leur ensemble à 10 % de leurs capacités, selon M. Ghalmi, qui a déploré le fait que plusieurs régions du pays, notamment les hauts plateaux et le sud, en soient privées. Le responsable a imputé ces dysfonctionnements à la répartition des cliniques privées dans l'ancienne carte sanitaire qui «n'a pas tenu compte de la densité de la population et du nombre d'insuffisants rénaux dans chaque région», affirmant que la CNAS assure «le suivi et la prise en charge des malades à l'échelle nationale». «La greffe demeure le seul moyen à même d'atténuer la souffrance des insuffisants rénaux qui subissent 52 séances d'hémodialyse par an, soit 3 séances hebdomadaires» a-t-il indiqué, relevant, toutefois, que «le don se limite toujours aux proches de premier degré, avec en tête la mère avec un taux de 80 %». M. Ghalmi a ajouté que la vie des insuffisants rénaux s'est «beaucoup améliorée» durant les dernières années, depuis le lancement de l'hémodialyse en Algérie à la fin des années 70, où 80 % des insuffisants rénaux ont été atteint de l'hépatite B suite à une transfusion de sang contaminée. Il a précisé que désormais les personnes atteintes d'insuffisance rénale, également anémiques, subissent un traitement par injections, ce qui a permis d'améliorer leur qualité de vie et de les préparer à subir une greffe. Pour sa part, Mme Patricia Boukarine, cadre à la CNAS a affirmé que «la bonne prise en charge des insuffisants rénaux a permis aux malades, pour la plus part, de reprendre une vie normale et de se rendre aux établissements hospitaliers uniquement pour y subir un contrôle.