Le système du tiers payant, qui avait connu un démarrage difficile en octobre dernier à Oran, en raison du boycott des médecins privés, commencent à peu à peu à séduire des praticiens exerçant à titre privé. Ainsi, quelques 890 d'entre eux, dont 373 spécialistes, ont adhéré à ce nouveau dispositif depuis son lancement fin 2010. Le système du tiers payant profite désormais à 88.861 assurés (75.000 malades chroniques et 13.861 retraités) de la wilaya d'Oran. Il devra être élargi dans les prochains mois à l'ensemble des assurés qui pourront bénéficier des avantages du dispositif de conventionnement du médecin traitant. Le conventionnement consiste à établir un contrat de travail entre le médecin traitant à titre privé (généraliste ou spécialiste) et la caisse de sécurité sociale, dans le but d'assurer, par le biais de la carte Chifa, l'accès gratuit aux soins pour les assurés sociaux. Pour les médecins généralistes conventionnés, la consultation médicale et les prestations, liées au suivi et à la coordination des soins, sont rémunérées à 250 DA la séance. Ces montants sont majorés de 20 à 50% dans les situations de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement ou de médicaments fabriqués localement, ce qui porte respectivement les montants des consultations pratiquées par des médecins généralistes à 300 et 375 DA. A cela s'ajoute un service honoraire de 250 DA par assuré, versé au médecin généraliste par l'organisme de sécurité sociale au titre de son activité de prévention. Pour les médecins spécialises, la consultation médicale et les prestations liées au suivi et à la coordination des soins sont rémunérées à 400 DA. Ces montants sont également majorés de 20 à 50% dans les situations de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement ou de médicaments fabriqués localement, ce qui porte respectivement les montants des consultations à 480 et 600 DA. Certains actes essentiels de diverses spécialités (autres que les consultations) ont été intégrés au système du tiers payant dans le cadre du dispositif du médecin traitant (fond d'œil, l'audiogramme, de l'exploration fonctionnelle respiratoire, la fibroscopie, la rectoscopie et coloscopie, etc. Les tarifs de consultations fixés par la CNAS n'avaient pas fait l'unanimité parmi les médecins privés, en particulier les spécialistes qui avaient estimé que ces tarifs étaient «insuffisants». La quasi-totalité des médecins privés avait boudé ce nouveau système de conventionnement à Oran. Sur les 894 médecins concernés (521 généralistes et 373 spécialistes) seulement sept (six généralistes et un spécialiste) avaient adhéré à ce système début d'octobre dernier. Les médecins estiment que ces tarifs «bas» sont en dessous de leurs revendications. Le Conseil de l'ordre des médecins propose des tarifs fixés entre 500 DA pour la consultation générale et 600 DA pour la consultation spécialisée.