L'installation en Algérie de constructeurs automobiles européens est bien avancée. Les pourparlers avec les constructeurs Renault et de Volkswagen cheminent au fur et à mesure, selon le ministre Mohamed Benmeradi. La stratégie algérienne d'entamer simultanément des négociations avec deux grandes firmes différentes est… astucieuse, diront des spécialistes. D'après nos interlocuteurs, cette stratégie a aiguisé la concurrence entre ces deux constructeurs (Renault et Volkswagen) ce qui avancera à coup sûr les négociations. Aussi, le marché algérien de l'automobile est en perpétuel essor. En effet, Deuxième marché du continent après l'Afrique du sud, l'Algérie a enregistré en 2010 une hausse de près de 3% de ses importations de véhicules, soit 285.337 d'unités, contre 277.881 unités en 2009, en hausse de 2,68%. Selon l'Etablissement national du contrôle technique automobile (ENACTA) le parc national s'élève à 5,5 millions de voitures. Selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M.Benmeradi, les négociations sont toujours en cours avec le constructeur français Renault pour l'installation d'une usine de fabrication de véhicules, à hauteur de 100.000 véhicules de plusieurs modèles par an, ainsi qu'avec l'allemand Volkswagen. Le souci premier des autorités algériennes est de mettre en œuvre les conditions d'un environnement propice pour les investissements des deux constructeurs, en partenariat avec des PME algériennes, a-t-il affirmé. A fortiori, l'Algérie veut réduire substantiellement ses importations de véhicules, et réorienter la facture qui y est consacrée à des secteurs producteurs de richesses. En 2010, les importations algériennes de véhicules s'étaient établies à 270,6 milliards de dinars, en hausse de 3%. Pour revenir à Renault, les négociateurs algériens veulent impliquer une cinquantaine d'entreprises algériennes de sous-traitance, avec un taux d'intégration minimum de 50% sur cinq ans. D'autres propositions portant sur l'implication d'opérateurs économiques locaux dans ce projet inédit sont actuellement à l'étude à la Direction générale du constructeur français, apprend-on. Quant aux discussions avec l'allemand Volkswagen, elles avancent «doucement mais sûrement», selon toujours les propos de M.Benmeradi, qui a indiqué par ailleurs que son département examinait des offres de certains constructeurs asiatiques. De son côté, le ministre des Finances Karim Djoudi a affirmé mardi dernier que le crédit à la consommation pourrait être réintroduit, à condition, a-t-il précisé, qu'il y ait en Algérie une production locale de véhicules. «A partir du moment où ces projets seront réalisés, nous aurons même à accompagner cela par la mise en place de crédit à la consommation pour l'acquisition de véhicules fabriqués sur le marché domestique», avait-il souligné. La 14ème édition du salon international de l'automobile (Autoexpo), prévue demain à Alger s'améliore d'année en année. Autoexpo, le rendez-vous des mécaniques A ce titre, la Safex, en concertation avec l'association des concessionnaires automobiles projette de faire de ce rendez-vous commercial une «manifestation économique professionnelle» à partir de l'édition de 2012 avec pour but le développement de l'industrie automobile en Algérie. «L'émergence d'une industrie automobile, la promotion de la sous-traitance industrielle en Algérie, et le problème de la pièce de rechange contrefaite importée, seront à partir de 2012 au centre des thématiques du salon», fait savoir la Safex. Cette 14è édition du salon de l'automobile d'Alger, qui regroupera durant 11 jours quelques 40 opérateurs représentant plusieurs marques mondiales sur le marché algérien, devrait confirmer les potentialités du marché national des véhicules, léger, lourd ou des engins de travaux publics.