A un moment où la paix sociale est mal en point, le gouvernement veut aplanir ce chômage conjoncturel à travers les opportunités du travail qu'offre le plan de développement quinquennal 2010-2014. En effet, la situation de l'emploi en Algérie n'est, certes, pas satisfaisante, néanmoins, le gouvernement s'efforce et use de tous les moyens mis à sa disposition pour contribuer activement à résoudre cette équation chômage-démographie galopante. L'objectif premier des pouvoirs publics est de générer plus de 3 millions d'emplois nouveaux durant le plan quinquennal 2010-2014, dans tous les secteurs confondus. Toutefois, les experts énoncent que ce chômage, que l'Etat qualifie de conjoncturel, pourrait finir à se muer en un chômage structurel à travers les phénomènes d'hystérésis*. En effet, selon cette théorie de science physique appliquée à l'économie, l'augmentation du taux de chômage structurel provient essentiellement d'une dégradation de l'efficacité du marché du travail et d'une augmentation du pouvoir de négociation des salariés. C'est le cas algérien. Mais, les pouvoirs publics poussés par l'urgence de donner des opportunités de travail aux jeunes algériens, surtout après les dernières émeutes qui ont secoué le pays, veulent créer de l'emploi à cor et à cris, relèvent des experts. Ceci se conjugue par la préoccupation majeure de mener une politique nationale d'emploi basée sur l'objectif de baisser le taux de chômage en dessous du 10%, alors qu'il est actuellement de l'ordre de 10,2 %. Comme l'ont annoncé à moult fois les ministres et hauts responsables algériens, toute la stratégie en matière d'organisation du travail consiste à réduire le taux de chômage qui atteint actuellement des proportions inquiétantes. Il faut savoir aussi que chaque année des milliers de nouveaux demandeurs d'emplois, non qualifiés, qualifiés, diplômés ou surdiplômés, arrivent sur le marché du travail déjà très… saturé. Pour le cas Algérie, il devient difficile de cerner le phénomène du chômage car les différentes institutions chargées des statistiques fournissent, parfois, des données divergentes voire contradictoires. Du côté des pouvoirs publics, on estime que le taux de chômage serait passé de 30% en 1999 à 10,2% en 2009. Néanmoins, il faut souligner que la population active actuelle a atteint près de 9.500.000 personnes, c'est-à-dire un taux d'occupation de près de 27, %, dont environ 85 % d'hommes et 15 % de femmes. Ainsi, en dépit de l'amélioration des conditions de travail et la création de milliers d'emplois dans tous les secteurs d'activité, à savoir le bâtiment, l'agriculture ainsi que les travaux publics et les services, l'Etat cherche inlassablement à résorber son taux de chômage par le biais de nombreux dispositifs d'aide à l'emploi, tels que l'ANSEJ, la CNAC… Pour le ministre du Travail, la situation change positivement affirmant que «la population active était passée de 8,2 millions en 2005 à 9,5 millions en 2009, soit une hausse de l'ordre de 1 million de nouveaux travailleurs potentiels.» Il estime que « cette progression de plus de 15% a permis de faire baisser le taux de chômage de 30% en 1999 à 10,2% en 2009». Ces performances dans la lutte contre le chômage, selon Tayeb Louh, devraient se poursuivre, notamment par l'application d'un plan d'action pour la promotion de l'emploi doté d'un montant évalué à 286 milliards DA, soit 2,9 milliards d'euros, devant permettre de générer 3 millions d'emplois nouveaux durant le plan quinquennal 2010-2014. Le Bâtiment, un secteur qui offre le plus d'opportunités Des créations d'entreprises jeunes de bâtiments comme catalyseur de la création d'emplois. C'est la bonne volonté du ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Noureddine Moussa, qui a prôné que l'actuel programme de développement quinquennal ouvrait de larges opportunités aux jeunes pour créer des entreprises de construction. «Le quinquennal 2010-2014 offre de larges opportunités aux jeunes pour le montage d'entreprises de réalisation dans le secteur de l'urbanisme et de la construction, qui a besoin de pareilles entités pour la concrétisation des opérations projetées dans le domaine», a affirmé le ministre. Pour le ministre de l'urbanisme, l'actuel programme quinquennal, de grande envergure socio-économique, prévoit, à la faveur d'un financement de 3.700 milliards DA, de grandes opportunités d'activités ayant trait au secteur de l'habitat. 31.800 opérateurs de BTPH Il a évoqué, à ce titre, le foisonnement d'entreprises de construction passant de 22.000 unités lors du précédent quinquennal (2005-2009), à plus de 31.800 entreprises à la fin de l'année 2009, avant de souligner que ce nombre reste encore ‘'insuffisant'' par rapport au volume d'investissement public et aux programmes retenus en faveur du secteur. Le ministre a, en outre, émis le souhait de voir s'imposer de nouvelles entreprises de réalisation et contribuer à la création de nouveaux emplois. «Les wilayas du sud du pays, qui ont bénéficié, au titre de ce quinquennal, de programmes d'habitat selon leurs besoins, ont, de surcroît, bénéficié de mesures incitatives portant sur des réductions du prix du foncier, des avantages fiscaux, en plus de subventions destinées à la restauration du vieux bâti», a annoncé également le ministre. * L'hystérésis, ou l'hystérèse, désigne en économie la persistance d'un phénomène économique alors que sa cause principale a disparu. D'inspiration néoclassique, l'hystérèse est une façon d'expliquer un phénomène de moyen ou long terme qui n'a pas d'explication évidente, notamment pour le chômage et l'inflation.