Le Dr Bachir Messitfa, professeur à l'université d'Alger, spécialisé dans la finance islamique a plaidé à Médéa, en faveur de l'institutionnalisation du fonds de la zakat et son intégration dans le système économique national. S'exprimant lors d'une conférence sur «le comportement économique de la nation, la famille et son rôle dans l'édification d'une civilisation», organisée à la maison de la culture «Hassan-El-Hassani», à l'initiative de l'association «El Qalam», le professeur Messitfa a souligné l'intérêt pour notre pays d'opter pour la création d'un fonds de la zakat, qui aura la forme d'une institution financière autonome, structurée et intégrée dans le système économique national, affirmant que l'institutionnalisation de ce fonds sera d'un apport non négligeable sur le plan économique et social. L'instauration de ce fonds permettra, selon ce spécialiste de la finance islamique, de constituer des réserves monétaires conséquentes en mesure de venir en aide aux plus démunis, de financer des petits projets créateurs de richesses et d'emploi. Il contribue aussi à «réguler» la circulation de la masse monétaire, en évitant la consécration des formes actuelles de thésaurisation et de spéculation qui ont tendance à favoriser des déséquilibres dans le système économique et financier national et à favoriser la fracture sociale, a-t-il expliqué. Rappelant la portée religieuse, socioéconomique et financière de la zakat, l'un des cinq fondements de l'islam, le docteur Messitfa a estimé que la création de ce fonds va participer à une redistribution équitable des richesses et à réduire les écarts sociaux à l'origine des tensions qui surviennent de façon cyclique depuis quelques années. L'universitaire a déploré, à cet égard, le peu d'intérêt que suscite le fonds de la zakat, créé en 2004 par le ministère des Affaires religieuses et du Wakf, jugeant le montant collecté en 2010, soit 90 milliards de centimes, «insignifiant» par rapport au volume réel des liquidités en circulation ou thésaurisées et suffit à peine à financer un projet de petite envergure. Le Dr Bachir Messitfa, a rappelé que la proposition de création de ce fonds, date du début des années 90, et a reçu, à cette époque, l'approbation de certaines autorités religieuses, mais sa matérialisation a été mise entre parenthèse en raison des problèmes et des contraintes rencontrés depuis par l'Algérie, tout en exprimant son souhait de voir, aujourd'hui, cette proposition prise en considération, d'autant que la conjoncture actuelle, notamment sur le plan financier, plaide en faveur de l'institution d'un tel fonds.