«Les pays musulmans devraient proposer au monde, une troisième solution.» L'économie islamique pourrait apporter la solution-clé à la crise financière mondiale, a affirmé, lundi à Alger, l'économiste Bachir Messitfa. Intervenant dans le cadre d'une série de conférences éducatives et scientifiques au profit des imams et mourchidates de la wilaya d'Alger, cet expert a estimé que «les pays musulmans devraient proposer au monde, une troisième solution, à savoir l'économie islamique pour faire face à la crise financière mondiale». S'exprimant sur «le rôle de la zakat dans la création de la richesse et la lutte contre la pauvreté à la lumière de la crise financière», il dressera un constat sans retour sur le devenir financier mondial «après l'échec du socialisme et du capitalisme». Messitfa a affirmé lors de son intervention à cette série de conférences, initiée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, que les usures imposées par les banques capitalistes, ont causé la perte de plus de 150.000 emplois, suite à la crise des «subprimes» aux Etats-Unis, qui a dégénéré en crise mondiale. «Les Bourses mondiales n'autorisaient pas, jusqu'alors, l'échange de chèques émis par des banques islamiques, mais après avoir examiné le fonctionnement de ces dernières, elles ont fini par accepter les chèques en tant qu'instrument», a-t-il précisé. En Islam, dira-t-il, «les banques doivent relever de l'Etat, lequel pourrait engager d'importants projets d'investissements à l'image des investissements dans le domaine de l'agriculture et de la pêche (...) alors que les banques privées ne peuvent prendre ce risque», a-t-il ajouté. Et de rappeler que pour la création d'une banque islamique, les épargnants doivent effectuer des dépôts n'excédant pas le montant du capital de la banque, sinon celle-ci risque de faire faillite. «Nous sommes à la veille d'une récession (mondiale) et il est de notre devoir, en tant que musulmans, de faire connaître la solution islamique pour le règlement de la crise financière mondiale», a préconisé l'économiste Bachir Messitfa. Le président du Mouvement de la société pour la paix, (MSP), Bouguerra Soltani, a pour sa part, préconisé en octobre l'adoption de théories économiques fondées sur les préceptes de l'Islam, notamment les banques islamiques, en vue de prévenir notre économie contre des retombées de la crise financière mondiale. Lors d'une conférence sur les causes et les conséquences de la crise financière mondiale, organisée par le parti qu'il préside, Soltani a tiré la sonnette d'alarme sur les répercussions éventuelles de cette crise dans le cas d'un effondrement des prix des hydrocarbures. Il a affirmé qu' «il est faux que l'on nous dise que le pays ne sera pas touché», que notre système financier est à l'abri et que nos réserves financières sont protégées.