Les participants à une journée d'étude sur la promotion de la représentativité politique de la femme ont relevé, lundi à Alger, la «lenteur» qui caractérise encore le processus de consécration de la participation de la femme à la vie politique en Algérie, en dépit des efforts de l'Etat pour atteindre cet objectif. Intervenant dans le cadre de cette journée ayant pour thème «La promotion de la représentativité politique de la femme entre réalité et aspirations», le secrétaire général du Conseil consultatif maghrébin, Saïd Mokadem, a estimé que la participation de la femme à la vie politique en Algérie se développe «lentement». Selon l'intervenant, l'Algérie a été classée «113ème» mondialement en 2008 en matière de représentativité de la femme dans le gouvernement, soit un taux de 7,7%. En comparaison, l'Irak a occupé «la 33ème place à l'échelle internationale et la 1ère dans le monde arabe», a-t-il ajouté. S'agissant du monde arabe, il a estimé que malgré les réformes initiées par un certain nombre de pays, à travers des révisions constitutionnelles, «la représentativité de la femme reste toujours très faible, ne dépassant pas 9,6 % au niveau parlementaire et moins de 10% au niveau gouvernemental». Concernant la représentativité de la femme algérienne dans les instances élues, M. Mokadem a indiqué que celle-ci ne reflète pas aussi les aspirations de la Nation, du moment qu'elle «ne dépasse pas les 6,56%, alors que la moyenne au niveau international est de 14, 3%». Il a souligné, dans ce cadre, l'importance de mener des études scientifiques sur cette question sous ses différents angles, affirmant que «la discrimination contre la femme constitue une entrave au développement durable dans le monde arabe et en Algérie». Il a appelé, à cet égard, à mettre place les mécanismes adéquats pour augmenter le taux de participation de la femme et renforcer sa présence dans les espaces politiques. De son côté, l'experte internationale et professeur à l'université d'Alger, Maya Sahli, a considéré que le bilan en matière de représentativité politique demeure «insuffisant», si l'on se réfère aux statistiques post indépendance. Elle a relevé, à ce propos, que le gouvernement compte actuellement dans ses rangs trois femmes ministres, alors que les ambassadrices sont au nombre de deux seulement, notant, par la même occasion, le nombre «insuffisant» de femmes nommées aux postes de wali, chef de daïra et responsable d'entreprise. Une loi organique Mme Sahli a mis en exergue la nécessité de mettre en place les mécanismes et les textes d'application de l'article 31 bis de la Constitution relatif au renforcement du rôle de la femme au sein des Assemblées élues, notamment une loi organique qui renforcerait cette disposition constitutionnelle. Elle a estimé, en outre, qu'en dépit de leur présence dans différents partis politiques, les femmes sont très peu nombreuses à assumer des postes de responsabilité au sein de ces partis. Elle a appelé, dans ce contexte, les partis politiques à promouvoir le rôle et la place de la femme en leur sein de la femme et à leur assurer un cadre de formation. De son côté, le ministre des Relations avec le parlement, Mahmoud Khoudri, a mis l'accent sur les efforts consentis par l'Etat pour la promotion de la participation politique de la femme, affirmant que cette participation est «un droit légitime qui ne se limite pas uniquement aux élections mais implique également une contribution effective à la vie politique et à la prise de décision». M. Khoudri, dont le département ministériel a organisé cette journée, a souligné que la réalisation de cet objectif requiert de réunir les conditions nécessaires et l'environnement favorable à même de traduire dans la réalité cet objectif. «Le progrès étant basé sur le développement des ressources humaines, on ne peut de ce fait omettre ou négliger le rôle de la femme», a-t-il affirmé.