C'est le Forum des chefs d'entreprises qui a marqué la semaine des consultations autour du processus des réformes en ayant brillé lors de la tripartite économique. Une première invitation du FCE a été suffisante pour démontrer l'importance du patronat dans le devenir de l'économie nationale et par ricochet, le développement sociale qui ne peut se défaire de l'amélioration du climat des affaires pour un épanouissement de l'entreprise privée. En effet, une dynamique particulière, impliquant les acteurs de la scène nationale politique, économique et sociale, a été enregistrée cette semaine à travers notamment la tenue de la tripartite, la réunion ministère de l'Intérieur-walis et la poursuite des consultations autour du processus de réformes initiée par le président Abdelaziz Bouteflika. Autant d'activités qui dénotent dans une large mesure la volonté des pouvoirs publics de réunir les conditions les plus efficaces afin de tracer le cap de réformes multiformes dans l'intérêt supérieur des Algériens et des Algériennes, soutiennent les observateurs. Consacrée principalement au développement de l'entreprise et à la promotion d'un climat propice à l'investissement et à l'activité économique, les travaux de la tripartite ont réuni le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les organisations patronales publiques et privées auxquelles s'est associé pour la première fois le Forum des chefs d'entreprises (FCE). La tripartite a abouti à la prise de décisions «phares» susceptibles d'apporter des réponses convaincantes aux attentes des travailleurs et des opérateurs économiques. Il s'agit notamment du remplacement du Crédoc par la «remise documentaire» pour les producteurs de bien et service et le relèvement du seuil du paiement libre à 4 millions de DA (contre 2 millions de DA actuellement), le rééchelonnement des créances bancaires des PME confrontées à des difficultés de remboursement ainsi que la bonification, dès juillet prochain, des crédits d'investissement accordés aux PME. La mise en oeuvre sur le terrain de ces décisions devraient, à court terme, créer une activité plus forte en mesure de booster le développement de l'entreprise économique, relèvent les économistes. Parallèlement aux particularités de la sphère économique, la gestion de la cité et les relations entre l'administration et le citoyen ont constitué le thème central de la réunion ayant regroupé autour du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, les 48 walis du pays. Les pouvoirs publics ne lésineront sur aucun moyen pour éradiquer l'ensemble des dysfonctionnements, source non seulement de mécontentement des citoyens, mais aussi de blocage, en raison du «manque de transparence et d'équité» entretenus par une bureaucratie «paralysante et contraignante», indique une des recommandations sanctionnant cette rencontre. Mutations Les mutations de la société et les attentes grandissantes des citoyens interpellent, «plus que jamais», les pouvoirs publics à «reconsidérer» les actions de l'administration afin de les adapter aux «exigences et défis multiples», est-il également souligné. La distribution transparente des logements, la délivrance rapide des différents documents administratifs, l'amélioration de l'accueil des citoyens au sein des structures administratives locales et nationales et l'obligation de «résultats» imposée aux walis sont, entre autres éléments, significatifs de la nouvelle donne que les hautes autorités politiques veulent imprimer à la relation administration-administré, pour créer un nouveau et meilleur cadre de vie. Cette nouvelle approche est, en outre, confortée par la poursuite des consultations autour du processus de réformes. Après une première semaine caractérisée par le désir de «changement» exprimé par les acteurs de la classe politique qui se sont déjà réunis avec la «commission Bensalah», les uns et les autres expriment des avis diversifiés notamment sur le type de système politique à privilégier et le calendrier de révision des lois constituant l'essentiel du dispositif législatif national. En prolongement à la dernière semaine, les invités se sont exprimés sur les principaux thèmes inscrits à l'ordre du jour de ces consultations articulés autour de la révision de la Constitution, les lois sur les partis politiques et les élections, le code de l'information ainsi que la participation de la femme à la vie politique.