Le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a annoncé hier que la compagnie nationale prévoit d'investir 30 milliards de dollars lors des 10 prochaines années pour satisfaire la demande grandissante et améliorer la qualité de service. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, M. Bouterfa a précisé que «Sonelgaz poursuivra ses efforts d'investissements. Le groupe doit mobiliser, chaque année, environ 3 milliards de dollars nécessaires au financement de la totalité des investissements des sociétés de métiers de base du groupe (production, transport et distribution)». En 2010, les investissements des sociétés des métiers de base du groupe étaient de 237,5 milliards de DA à la faveur des programmes de développement en matière de production d'électricité, de transport et de distribution de l'électricité et du gaz, avait souligné Sonelgaz dans son bilan annuel. Ces efforts importants en matière d'investissement ont généré un déficit financier de 40 milliards de DA en 2010. «C'est un déficit en terme de flux financiers. Effectivement, si nous retirons les dotations et les remboursements de l'Etat pour le groupe au titre de la TVA et des facturations de l'électricité (subventionnée) dans le sud du pays estimées à plus de 65 milliards de DA, le groupe Sonelgaz n'est plus en équilibre», a-t-il expliqué. Cependant, a-t-il ajouté, en 2010, le groupe a dégagé un bénéfice de 11,4 milliards DA. Ce résultat est essentiellement dû au changement de méthode de calcul (passage au nouveau Système comptable et financier -SCF) en matière d'amortissement et non pas à une amélioration notable des revenus des sociétés du groupe et ce, en raison du gel des tarifs, selon Sonelgaz. Selon M. Bouterfa, l'établissement d'un statut fiscal spécifique au groupe, une des nouvelles mesures financières prévues par les pouvoirs publics pour lui permettre de rétablir un équilibre structurel, est en bonne voie. «Cela avance bien. Ce statut est accordé aux entreprises dont les investissements sont supérieurs aux revenus», a-t-il avancé. La situation financière des plus fragiles du groupe ne conduira, cependant, pas la direction de la Sonelgaz à l'augmentation des tarifs du gaz et d'électricité gelés depuis quelques années, du moins pas dans un avenir proche. Augmentation des tarifs d'électricité et de gaz «Sur le court terme, la question (d'augmentation des tarifs d'électricité et de gaz) n'est pas d'actualité», a soutenu le premier responsable du groupe Sonelgaz. «L'Etat a choisi une option. Nous inscrivons dans les mesures qui ont été prises (...) Peu importe que nos ressources proviennent de l'Etat ou des clients. Jusqu'à présent, les pouvoirs publics ont tenu leurs engagements», a-t-il encore souligné. Néanmoins, «il arrivera un moment où le consommateur sera appelé à mettre la main à la poche», a-t-il averti. M. Bouterfa a rappelé, par ailleurs, les efforts de son groupe pour la satisfaction de la demande d'électricité de plus en plus croissante, relevant, à ce titre, qu'en 2011, la puissance maximale appelée (PMA), ou pic de consommation, a augmenté de 14%, alors que le programme du groupe pour 2010/2019 prévoit une croissance annuelle de 4,5 à 5%. «Cela signifie que, chaque année, un minimum de 1.200 MW doit être injecté en moyens de production, sans oublier le transport et la distribution», a-t-il indiqué. Le PDG de Sonelgaz a assuré, en outre, qu'une amélioration dans l'offre sera observée, affirmant que la centrale électrique de Terga (Ain Témouchent) entrera en production avant fin 2011 et que la région du sud du pays connaîtra une amélioration notable en 2012. Cette amélioration sera due au renforcement qui sera opéré dans le parc de production dans la région du sud-est avec une offre de 200 MW supplémentaire, dont 100 MW à Hassi Messaoud et 100 MW à El Oued, ainsi que la réalisation d'un injecteur de 400 KW à Biskra. Une centrale électrique de 600 MW sera réalisée à Hassi Messaoud et une autre de 400 MW à Hassi R'mel pour équilibrer cette région et la rendre autonome, a-t-il encore ajouté.