Certains laboratoires ne déclarent pas des cas qu'ils ont dépistés, d'atteinte du Virus d'immunodéficience humaine (VIH/SIDA) d'où l'impossibilité de définir le chiffre réel des personnes souffrant de cette maladie, indique mercredi l'Institut Pasteur d'Algérie. Intervenant lors d'une rencontre au quotidien El Moudjahid consacrée à la réalité du Sida en Algérie à la veille de la célébration de la journée mondiale de lutte contre cette pathologie, la représentante de l'institut Pasteur, Mme Salima Bouzghoub, a affirmé que des laboratoires occultaient «volontairement» certains cas de sida dépistés à leur niveau au cours d'analyses de routine et qu'ils n'adressaient pas des rapports à ce sujet au seul institut de référence habilité à les confirmer, l'institut Pasteur en l'occurrence. Les chiffres avancés chaque année ne reflètent donc pas la réalité, a-t-elle soutenu, soulignant qu'à cet état de fait s'ajoutait la nature de la maladie qui reste un tabou dans notre société. Le ministère de la santé a procédé à la mise en place de centres de dépistage, à titre gracieux, qui garantissent la confidentialité des informations concernant les personnes atteintes pour faciliter la détermination des cas «d'autant plus qu'il n'est pas possible de contraindre les personnes à effectuer ce genre d'analyses, souligne Mme Bouzghoub. Les dernières statistiques du ministère de tutelle donnent le chiffre global de 6500 cas entre individus atteints du sida et séropositifs. La représentante de l'institut Pasteur a, dans ce contexte, indiqué que 16 nouveaux cas de nourrissons séropositifs ont été recensés en 2010. Tout en mettant l'accent sur l'impérative protection lors de rapports sexuels devenus, durant ces dernières années, «le principal facteur de transmission du virus en Algérie», Mme Bouzghoub a souligné la nécessité «d'utiliser le préservatif». En outre, Mme Bouzghoub a mis en avant la nécessité de sensibiliser les jeunes âgés de 25 à 39 ans au danger que représente cette maladie en ce sens qu'ils constituent «la catégorie la plus exposée à la contamination». En réponse à une question sur l'espérance de vie de ces malades en Algérie, Mme Bouzghoub a précisé qu'un séropositif pouvait en général, vivre jusqu'à 30 années grâce à un suivi scrupuleux du traitement. Cependant, a-t-elle ajouté, ces estimations demeurent «moindres» en Algérie du fait notamment des ruptures de stocks de médicaments, du manque de contrôle biologique et, surtout, en raison du refus de certaines personnes de révéler leur contamination.