Plusieurs artisans radiés du registre d'adhésion de la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) d'Oran recourent à l'informel faute de contrôle, a indiqué son directeur, Sid Ahmed Belaidouni. «L'absence de contrôle, suspendu depuis plus de cinq ans, a conduit à l'émergence d'une nouvelle forme de fraude sur le marché de l'artisanat où les artisans radiés s'adonnent à cette pratique illégale pour échapper au fisc et à la cotisation à la Caisse nationale d'assurance des travailleurs non salariés (CASNOS)», a-t-il souligné à l'APS. Pour lutter contre ce phénomène «inhabituel» dans le marché de l'artisanat à Oran, M. Belaidouni a estimé qu'il était «impératif de réactiver le contrôle par le retour des inspecteurs de l'artisanat relevant du secteur du tourisme sur le terrain et réglementer ce marché, qui a connu un essor ces dernières années». Selon les statistiques de la CAM, le nombre d'artisans radiés est en nette augmentation passant de 147 en 2010 à 291 artisans l'an dernier, notant que 149 radiations ont été enregistrées de janvier au 31 mai de l'année en cours. Les artisans sont radiés du registre de la chambre surtout en raison des «non-paiement des impôts et des travaux du tramway qui ont conduit plusieurs d'entre eux à fermer leurs locaux», selon des artisans. Le coût de la matière première est également derrière ces cessations d'adhésion à la CAM, a signalé un artisan qui a abandonné le métier de filature et active aujourd'hui dans un domaine autre que sa spécialité, après avoir bénéficié de soutien dans le cadre des dispositifs d'emploi des jeunes. Pour sa part, une responsable à la chambre a précisé que les «raisons exactes» de la radiation résident essentiellement dans «l'ignorance de la plupart des artisans du mode de gestion de leurs ateliers, refusant les sessions de formation organisées par la CAM pour développer leurs capacités de production et boudant les rencontres de sensibilisation».