La mise à niveau des administrations demeure un «préalable déterminant» dans la promotion des exportations hors hydrocarbures, a-t-on souligné jeudi à Constantine au cours d'une journée d'étude consacrée à ce sujet. Au cours de cette manifestation organisée à l'initiative de la direction wilaya de la petite et moyenne entreprise en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel (CCIR), les intervenants ont également insisté sur la mise en synergie des administrations ainsi que la maîtrise de l'information et de la communication. Mohamed Benini et Akli Saïm, respectivement directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (ALGEX) et de la Compagnie algérienne de garantie des exportations (CAGEX), ont également mis l'accent sur l'importance de la maîtrise de l'information et de la réglementation régissant l'exportation qui, selon eux, fait actuellement défaut à bon nombre d'administrations, bancaires notamment. Ne comptant que 44 entreprises dans le domaine, dont 4 sont situées à Constantine, selon une liste non exhaustive du ministère du Commerce, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie demeurent très faibles et ne dépassent guère les 2,6%, a-t-on rappelé lors de cette rencontre. Cette activité «manque d'information et d'accompagnement de la part des représentations diplomatiques et des organismes spécialisés», a estimé Mohamed Benini au cours d'une communication présentant les services et l'assistance technique fournis par son entreprise. Il a annoncé, dans ce cadre, que l'ALGEX envisage de «former des personnels qualifiés et des professionnels pour l'accompagnement et le suivi des exportateurs hors hydrocarbures». Outre la bataille de l'information et de la communication qui devient «plus que déterminante», M. Benini a souligné l'importance de la mise à niveau des opérateurs eux-mêmes et la promotion du marché intérieur car, a-t-il dit, c'est dans un marché intérieur bien structuré et performant que l'on apprend les règles de la performance sur le marché extérieur. Même dans les domaines où l'Algérie a le plus de chance d'exporter comme les produits agricoles frais, l'agroalimentaire et les produits spécifiques de l'artisanat, un grand travail reste à faire en matière de qualité et de mise aux normes de l'hygiène, de la traçabilité et du conditionnement, soulignera M. Benini, précisant, dans ce contexte, que l'Etat prévoit la création d'un centre d'appui et de prise en charge dans ce domaine. Concernant les exportations vers l'Europe, M. Benini rappellera que les produits algériens destinés au marché européen sont exonérés de douanes depuis 1976 «sans que cela n'ait eu d'impact sur les exportations hors hydrocarbures», pas plus d'ailleurs, selon lui, que l'entrée en vigueur, en 2005, de l'accord d'association avec l'Union européenne. Ceci a amené le conférencier à dire que l'Algérie gagnerait à donner la priorité à l'approfondissement de l'investissement plutôt qu'à l'accélération des négociations d'adhésion à l'OMC car, fera-t-il remarquer, «nous ne gagnons pas à ouvrir notre marché sans avoir grand-chose à offrir au marché extérieur». Par contre, les pays du Maghreb dont les marchés sont des prolongements naturels les uns des autres, verraient leur PIB doubler et leur taux de croissance augmenter de plus de 3% si les échanges se faisaient normalement entre eux, a-t-il soutenu. Expliquant le rôle de la CAGEX et les différentes polices d'assurances à l'exportation et d'assurance-crédit offertes par cet organisme et qui sont «bien différentes des assurances-dommages», M. Saïm a mis en valeur l'avantage que représente l'assurance sur l'exportation, «surtout en cette période de crise où l'on a vu des empires financiers s'écrouler du jour au lendemain». Il a signalé dans ce sens qu'une faillite sur trois dans le monde est causée par de mauvais payeurs et souligné que 50% des non-paiements sont causés par des clients stables et reconnus. Même si officiellement la CAGEX est une EPE régie par les règles économiques, «nous sacrifions souvent les aspects liés au chiffre d'affaires pour accompagner et assister les exportateurs à pénétrer le marché extérieur», a-t-il affirmé, ajoutant que la CAGEX qui compte aujourd'hui parmi ses partenaires de très grands groupes mondiaux et qui est affiliée à un syndicat international comptant plus de 65 millions d'adhérents, est devenue un précieux instrument de surveillance et d'information au service des exportateurs algériens.