A l'occasion du 55ème anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, un film dédié aux orphelins des martyrs de la Révolution et qui figure parmi les toutes premières œuvres cinématographiques de l'Algérie indépendante sera projeté aujourd'hui à la cinémathèque d'Oran. Intitulé «Une si jeune paix» (Es Salam el Walid), ce long-métrage a été produit en 1964 par le Centre algérien de la cinématographie. Parmi les acteurs de ce film figurent, notamment, Mustapha Belaïd, Fawzi Djeffal et Ali Larabi, encore enfants à l'époque. Ce film fut réalisé par le metteur en scène connu pour son engagement anticolonialiste Jacques Charby (1929-2006). Pour la mémoire, précisons que Jacques Charby faisait partie, durant la guerre de libération, du groupe de militants anticolonialistes dit «Réseau Jeanson», du nom du philosophe français (1922-2009) qui l'avait créé en soutien à la cause algérienne. Arrêté et emprisonné par les forces coloniales en 1960, Jacques Charby réussit à s'évader pour se réfugier en Tunisie où il apprit sa condamnation par contumace à 10 ans de prison, avant de revenir en Algérie à la proclamation de l'indépendance. Sa filmographie est également riche comme acteur de cinéma, de télévision et de théâtre. Son œuvre «Es Salem El Walid» a eu un grand succès à l'échelle internationale et fut lauréat du prix du jeune festival de Moscou en 1965. Plusieurs grands noms du 7ème Art algérien prendront part à la séance d'aujourd'hui, à l'instar de Hamid Remas, Ahmed Benaïssa et Hassan Kechache qui remporta, en juillet dernier, le prix de la meilleure interprétation masculine au 3ème festival international du film arabe d'Oran, pour sa prestation dans le rôle du héros de la Révolution «Benboulaïd».