Elle insiste dans ce document sur le rôle des États et des autres acteurs concernés dans la promotion des investissements privés et la diversification de l'économie de la région. Le nouveau rapport estime que les gouvernements doivent s'engager davantage pour établir des règles de jeu équitables pour les affaires dans la région MENA. Il constate, à cette occasion, que le secteur privé n'arrive pas à générer assez d'emplois pour maintenir une croissance élevée dans la région -en raison de l'opacité du climat d'affaires et les entraves bureaucratiques- mises par les gouvernements. L'émergence d'un secteur privé compétitif et dynamique est, pour la Banque Mondiale, plus que nécessaire pour absorber le taux de chômage avec la création de 40 millions de nouveaux postes d'emplois dans la prochaine décennie. Pour réaliser ce défi, les rédacteurs de ce rapport recommandent de réduire les inégalités subies par certaines entreprises privées afin d'encourager davantage d'entrepreneurs à investir. «Le terrain de jeu doit être mis à niveau pour les entreprises de la région. Il faudra accroître la transparence et le renforcement des institutions qui font respecter les règles», lit-t-on dans ce document. Bien que les réformes du climat d'investissement se sont accélérées dans de nombreux pays- comme en Algérie- la question, pour la BM, ne concerne pas seulement l'ampleur des réformes, mais comment elles sont mises en œuvre. Le rapport estime ainsi que des réformes précédentes ont autorisé une hausse modeste de 2% du PIB dans la région, contre 5 à 10% en Asie, en Europe et en Amérique latine. «L'impact limité des réformes dans la région est dû à la manière inégale et imprévisible dans lequel les politiques sont appliquées, ce qui entraîne un manque de crédibilité des réformes aux yeux de nombreux investisseurs. Près de 60% des chefs d'entreprise interrogés ne croient pas que les règles et règlements sont appliqués de manière cohérente et prévisible. Ces sondages montrent aussi que l'incertitude politique, la concurrence déloyale et la corruption apparaissent comme des préoccupations majeures pour les investisseurs», précise le rapport. Comme l'environnement des entreprises ne s'applique pas également à tout le monde, de nouvelles générations d'entrepreneurs ont été lents à émerger et à concurrencer les opérateurs historiques. Le rapport précise que le nombre d'entreprises enregistrées par 1.000 habitants est inférieur à un tiers de celui de l'Europe orientale et Asie centrale. Et avec moins d'entrées et sorties d'entreprises, l'entreprise moyenne est de dix ans de plus que dans l'Est de l'Asie ou l'Europe orientale. Il est recommandé, selon le rapport, de libérer le potentiel d'entrepreneuriat de la région avec le déplacement de privilèges profondément ancrés pour autoriser un niveau de concurrence équitables pour tous les investisseurs. «La région est riche en capital humain et son potentiel de croissance est immense. Cependant, l'exploitation de ce potentiel exigera un engagement crédible de la part des Etats- pour réduire le pouvoir discrétionnaire et assurer une application plus transparente des règles- de sorte que davantage d'entrepreneurs peuvent investir et créer des emplois», affirme Mme Shamshad Akhtar, vice-présidente de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque Mondiale. Le rapport appelle à une stratégie reposant sur trois piliers pour construire une fondation plus solide pour la croissance à plus long terme: Premièrement, les gouvernements doivent supprimer les obstacles formels et informels à la concurrence. Quand elles existent, des positions privilégiées et les conflits d'intérêts entre les fonctionnaires et les investisseurs privés devraient être réduits. Deuxièmement, les réformes politiques doivent être soutenues par le renforcement des institutions qui réglementent les marchés et d'interagir avec les entreprises, afin de réduire les interférences dans l'application des règles et des règlements. «Pour améliorer réellement l'environnement des affaires pour l'ensemble de la région, la transparence, la responsabilisation et la qualité de service dans les organismes publics devraient être au cœur de l'agenda de la réforme», a ajouté Mme Shamshad Akhtar. Troisièmement, la région doit promouvoir un nouveau partenariat entre les secteurs privé et public, celui qui mobilise tous les intervenants dans la conception, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques économiques. C'est alors seulement que le consensus se construit autour des réformes et leur crédibilité et leur efficacité seront renforcées. Un dialogue plus ouvert entre les gouvernements et le secteur privé contribuera également à se prémunir contre les intérêts étroits pris en charge de l'intérêt public. La même responsable précise que «le secteur privé a aussi une responsabilité à cet ordre du jour. Trop souvent, sa voix a été dominée par les partisans du statu quo afin de préserver leurs privilèges. Déjà, une nouvelle génération d'entrepreneurs se dessine peu à peu dans la région. Le cas Algérie Leur capacité à influencer l'orientation future des réformes sera déterminante». Le rapport souligne que le secteur privé dans cette région a besoin d'être un agent de renforcement du changement. Ses besoins d'être plus inclusif et mieux organisées pour exiger des réformes qui profitent à toutes les entreprises. Ce nouveau rapport de la Banque Mondiale reprend les mêmes conclusions du Fonds monétaire international -en appelant le gouvernement algérien à favoriser l'émergence d'un secteur privé dynamique et compétitif. Il est ainsi recommandé à l'Algérie de diversifier son économie, encourager notamment le secteur privé pour pouvoir continuer d'améliorer sa croissance et baisser le taux de chômage. La BM insiste sur l'élaboration d'une stratégie bien orchestrée et concertée de mise en place de politiques favorisant l'émergence d'un secteur privé dynamique et compétitif, afin d'améliorer la situation macroéconomique du pays et réduire le taux de chômage des jeunes qui reste assez élevé. La diversification de l'économie devra s'appuyer, selon la BM, sur une amélioration sensible du climat des affaires et l'encouragement des investissements directs étrangers (IDE). L'institution mondiale reste préoccupée par l'impact de certaines mesures de la loi de finances complémentaire de 2009 sur les perspectives de diversification de l'économie.