En dépit des intentions, les investissements français en Algérie demeurent relativement modestes et ne correspondent pas aux attentes en la matière. Les entreprises françaises «s'inscrivent dans le long terme sur le marché algérien», a indiqué hier à Alger le président d'honneur du Medef (patronat français), M.François Périgot, lors d'une rencontre au cours de laquelle des investissements français en Algérie de l'ordre de 5 milliards de dollars ont été annoncés pour les années à venir. A l'ouverture de cette rencontre organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) autour du thème «renforcer le partenariat algéro-francais», M.Périgot a souligné «l'amitié et la confiance» qui lient les entreprises algériennes et françaises en souhaitant traduire «cette volonté de confiance des entrepreneurs français en le marché algérien». «La délégation française (70 entreprises) est venue comprendre, coopérer et connaître ce marché où 420 filiales françaises sont présentes générant pas moins de 35.000 emplois directs et 100.000 indirects», a-t-il ajouté. Considérant que «la France participe dans la production, la formation et le transfert de technologie», le président d'honneur du patronat français a estimé que «les entreprises françaises n'ont pas à rougir de ce qu'elles font en Algérie». Intervenant à son tour, le vice-président directeur général du Medef, M.Thierry Courtaigne, a annoncé que «les entreprises françaises viennent en Algérie avec de nouveaux investissements de l'ordre de 5 milliards de dollars dans les années à venir, dont la moitié pour des projets énergétiques». De son côté, le président du FCE, M.Réda Hamiani, a affirmé que cette rencontre «doit renforcer la confiance entre nos entreprises et influer positivement sur l'évolution qualitative et quantitative de notre partenariat». Faisant allusion aux mesures prises par la loi de finances complémentaire 2009, M.Hamiani a soutenu qu'«à travers le monde et en raison de la crise économique mondiale, les Etats prennent des mesures qu'ils jugent opportunes pour préserver les progrès accomplis et amortir les incidences engendrées par la crise au plan économique». «C'est dans ce contexte que l'Algérie a réagi en prenant un certain nombre de mesures pour limiter les déséquilibres de la balance des paiements», a-t-il souligné. M.Hamiani a expliqué au patronat français que «l'ouverture du commerce extérieur de l'Algérie doit favoriser le développement des capacités productives nationales et nous avons besoin de réaliser un niveau suffisant d'intégration», appelant les entrepreneurs nationaux et français à «construire ensemble des partenariats plus denses et toujours plus diversifiés afin d'intensifier la dynamique de la démarche». Selon les chiffres du FCE, la France demeure le premier fournisseur de l'Algérie aussi bien en 2008 que durant les neuf premiers mois de 2009 et elle est le 4e client sur la même période pour ce qui est des exportations. Toutefois, a-t-il constaté, «en matière d'investissements, la part de la France demeure relativement modeste et ne correspond pas aux attentes en la matière». Dans ce sens, il a appelé les hommes d'affaires français à poursuivre leurs efforts pour intensifier leurs relations car «l'Algérie est un pays qui présente des opportunités exceptionnelles». Au cours des débats, plusieurs chefs d'entreprise algériens ont regretté «une certaine frilosité» des Français en matière d'investissements voire une absence totale dans de grands projets nationaux à l'instar du projet de la nouvelle ville de Sidi Abdallah, «un pôle d'avenir par excellence de plusieurs milliards de dollars où aucune entreprise française n'est présente», ont-ils observé.