L'éloignement de l'unique centre d'approvisionnement en gaz industriels (oxygène, dioxyde de carbone, acétylène, ...), localisé à Akbou (80 km à l'ouest de Bejaia), a plongé dans le désarroi l'ensemble des artisans de toute la région orientale de la wilaya, à cause des contraintes induites par cet état, selon le coordinateur de l'Union générale des commerçants artisans algériens de Bejaia. «Il y a une tension sur tous les produits et une réduction sensible de l'activité des artisans, notamment les soudeurs et les ferronniers dont beaucoup songent à changer d'activité», affirme M. Samir Mamasse, qui souligne que cet état de fait, ne cesse de s'exacerber, notamment depuis l'absorption de l'entreprise nationale des gaz industriels par la firme allemande Linde-gaz. «Auparavant, il y avait deux concessionnaires dans la wilaya. L'un à Bejaia, alimentant toute la région orientale, et l'autre à Akbou, dédié à la satisfaction des besoins des opérateurs, situés à l'ouest. Désormais, il n'y a que le centre d'Akbou, qui active, obligeant près de 1.000 artisans à y transiter pour s'approvisionner», déplore-t-il, estimant que cette situation a eu des conséquences négatives sur leur activité. «Beaucoup d'opérateurs ont réduit leurs déplacements vers la vallée de la Soummam, à cause des coûts de transports, des risques et du temps perdu en voyage et à cause de la saturation de la RN.26 et surtout de l'absence de garantie de se faire livrer», explique M. Mamasse, soulignant que souvent une fois arrivé sur place, en raison de la tension et de la rareté qui affecte certains types de gaz, «le centre ne livre pas son client». «Souvent les voyages se concluent en perte sèche, qu'il n'est pas facile de répercuter sur le consommateur», a-t-il ajouté, soulignant qu'en raison de cette tension, «beaucoup de prestations ne sont plus assumées, car difficile à chiffrer». «En tout état de cause, la réduction des revenus de chacun est telle que nombre d'artisans songent à changer de métiers», observe-t-il, suggérant comme parade, la réouverture du centre de Bejaia, pour lequel au demeurant, précise-t-il, «de nombreuses candidatures ont été proposées à la firme Linde-gas». Une pétition, signée par une centaine d'artisans, activant pour l'essentiel dans la branche de la tôlerie et de la ferronnerie, et accessoirement par des entreprises de travaux de bâtiment, a été adressée à la Direction de l'entreprise allemande.