Plus de 500 syndicalistes des zones industrielles de Réghaïa et Rouiba se sont rassemblés avant-hier devant le siège de l'entreprise Lind Gaz Algérie à Réghaïa pour exiger la récupération, au profit de l'Etat algérien, de l'Entreprise nationale des gaz industriels (Engi) achetée par l'allemand Lind Gaz Algérie. C'est la suspension de cinq syndicalistes par les responsables de cette entreprise pour des raisons disciplinaires qui a provoqué cette sortie des cadres syndicaux des deux importantes zones industrielles de la wilaya d'Alger. Ces derniers ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour demander carrément la nationalisation de cette entreprise qui, selon eux, détient le monopole de fabrication et d'approvisionnement en gaz des structures sanitaires à travers le territoire national et qui serait, selon eux, à l'origine des pénuries du gaz à usage médical qu'ont connues les hôpitaux. Ils exigent une enquête pour déterminer les circonstances de cette transaction qui enlève, selon un syndicaliste de Rouiba, au pays le monopole de la production et la commercialisation du gaz médical. Par ailleurs, et dans une lettre dite de “dénonciation” dont nous détenons une copie, les syndicalistes de Lind Gaz Algérie affirment que le pays importe les produits du gaz nécessaires aux hôpitaux à partir de la Tunisie en dépit, disent-ils, des moyens de production dont dispose l'entreprise Lind Gaz Algérie. “Nous constatons une rupture de stock chez les clients notamment les hôpitaux pour l'oxygène qui est un produit stratégique”, lit-on dans le document, qui ajoute “ces hôpitaux sont doublement pénalisés à cause de la rupture des stocks et le paiement des annuités pour les réservoirs installés à leur niveau par l'entreprise”. Les syndicalistes ont, également, tenu à dénoncer “la décision de l'arrêt et la délocalisation de l'atelier acétylène qui est un investissement récent et lourd non encore amorti alors que l'entreprise peine à satisfaire la demande du marché pour ce produit”. Les syndicalistes de l'entreprise ont énuméré dans leur courrier plusieurs griefs à l'endroit de leur employeur lui reprochant notamment “d'avoir instauré un climat social insupportable au sein de l'entreprise, de négliger l'aspect lié à la gestion des ressources humaines, la non-application de la grille salariale, l'absence de dialogue, etc”. Nos tentatives pour joindre les responsables de l'entreprise sont demeurées vaines. À noter que les responsables de l'entreprise Lind Gaz Algérie avaient toujours rejeté ces reproches en justifiant que les ruptures d'approvisionnement en gaz à usage médical qu'ont connues les établissements hospitaliers, en Algérie, sont dues essentiellement à l'indisponibilité de la matière première entrant dans la composition de cette substance anesthésiante indispensable pour tout acte chirurgical, d'une part, et de l'autre, cette perturbation a été accentuée par la lenteur des procédures administratives ayant trait à l'octroi des autorisations de production et d'acheminement de ce gaz ont toujours, affirmé les responsables de la société. Lind Gas, leader mondial des gaz industriels, envisage toujours d'accélérer le rythme de ses investissements en Algérie puisque la firme allemande compte injecter 64 millions d'euros d'ici à 2012.